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III. SABINUS, soldat Syrien, noir, petit, d'une complexion aussi foible que sa taille, mais d'un courage peu commun se signala au siége de Jérusalem. Comme il vit que personne n'osoit monter à l'assaut de la tour Antonine, malgré les promesses de Titus, il se présente avec onze de ses compagnons, prend son bouclier de la main gauche, et s'en couvrant la tête, le sabre à la main droite, monte à l'assaut, et arrivé sur la brèche, il met en fuite tous les ennemis. Mais une pierre qu'il rencontra le fit tomber. Les Juifs se jetèrent sur lui, sans lui donner le temps de se relever, et le

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tes, 1769, 4 vol. in-12 : recueit assez agréable. II. Essai sur leş langues, 1777, in-8.° On désire depuis long-temps une histoire critique de la langue française, et on trouvera de bons matériaux dans l'ouvrage de Sablier. L'au teur s'est préservé de la prétention si vaine et si générale, d'offrir un système sur la formation des langues et sur l'idiôme primitif. On risquera toujours de se perdre dans les chimères, quand on voudra découvrir dans quel langage les premiers hommes se sont communiqué leurs idées. Sablier se contente d'observer les rapports évidens entre plusieurs idiômes de nations éloignées, et de chercher les raisons les plus vraisemblables de ces rapports. Sa marche est toujours mesurée, et n'en est que plus sûre. Son livre d'ailleurs, qui suppose beaucoup d'érudition, n'en a pas l'inutile étalage : ce sont des résultats clairs et précis. H jette un coup d'œil rapide sur les écrivains qui ont fixé la langue chez les nations policées; et en général, ses jugemens sont sages. Une singularité de l'ouvrage, c'est que l'auteur le publia à 82 ans. III. Euvres de M... contenant des traductions de Goldoni 1767, prose de que les vers.

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modèles en ce genre, Son épouse, Hesselin de la Sablière, étoit en liaison avec les beaux esprits de son temps, La Fontaine, qui trouva dans sa maison un asile paisible durant près de vingt ans, Ja immortalisée dans ses vers.

SABLON, (Vincent) rimailleur de Chartres, donna, en 1671, en 2 vol. in-16, une plate traduction, en vers, de la Jérusalem délivrée que les curieux recherchent à cause des figures; car on avoit dès-lors le secret, perfectionné de nos jours, de faire passer de mauvais vers, à la faveur de quelques jolies estampes,

SABOUREUX DE LA BONNETERIE, (Charles-François) avocat, mort à Paris en 1781, préféra la culture des lettres à l'étude de la jurisprudence et au travail du barreau: on lui doit les trois ouvrages suivans: I. Constitution des Jésuites, avec les déclarations, 1762, 3 vol. in-12. C'est une traduction de l'Institutum societatis Jesu, imprimé à Prague en 1757. II. Manuel des Inquisiteurs, 1762, in-12. C'est l'abrégé de l'écrit d'Emeric, auquel le traducteur a joint des notes. III. Il s'est rendu recommandable par une Traduction des anciens ouvrages latins, relatifs à l'agriculture et à la médecine vétérinaire, avec des notes, 1774, 6 vol. in-8. Saboureux avoit auparavant publié à part l'Economie rurale de Columelle.

SABUCO, (Oliva de Nautés de) savante Espagnole, née dans la ville d'Alcala vivoit sous le règne de Philippe II. Renommée pour ses connoissances en histoire naturelle et en anatomie, elle offrit

de démontrer publiquement que la physique et la médecine que l'on enseignoit alors dans les écoles, étoient pleines d'erreurs. Avant Descartes, elle plaça dans l'éten due du cerveau le siége de l'ame, sans la renfermer exclusivement dans la glande pinéale, Suivant elle, ce n'est point le sang qui nourrit les corps, entretient leur souplesse et leur conservation ; c'est le fluide qui passe du cerveau dans toutes les parties nerveuses. Ce système fut embrassé avec enthousiasme par les médecins Anglois.

SABUNARUS, capitaine de la garde Prétorienne de Trajan, ne mérite une place dans l'histoire, que parce qu'il donna lieu à une belle parole de cet empereur. En l'installant dans sa charge, ce prince lui présenta l'épée, et lui dit : Reçois cette épée, et emploie-la pour mon service dans tout ce que je l'ordonnerai de juste ; mais n'hé

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pas à t'en servir contre moi, sijamais je te commande quelque chose d'injuste,

SACCAS, Voyez AMMONIUS,

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SACCHETTI, ( François de Benci) né à Florence en 1335 passa ses premières années dans le commerce, et remplit ensuite plusieurs charges dans sa république. Il écrivoit facilement en vers et en prose; et ses Nouvelles, publiées à Florence, 1774, 2 vol. in-8°, prouvent qu'il avoit une partie du génie de son compatriote Bocace, Il mourut en 1408, à 73 ans, après avoir été marié trois fois. Voyez aussi JUVARA, à la fin.

I. SACCHI, (André) peintre, né à Rome en 1599, se perfectionna sous l'Albane, après que

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son père lui eut donné les premiers principes de son art. On retrouve dans ses ouvrages, les graces et le coloris tendre qu'on admire dans les tableaux de son illustre maître. Il l'a même surpassé par son goût de dessin ses figures ont une expression admirable, ses draperies une belle simplicité; ses idées sont nobles, et sa touche finie, sans être peinée. Il a réussi sur-tout dans les sujets simples; et l'on remarque qu'il n'a jamais dessiné une seule fois, sans avoir consulté la nature. Ce peintre étoit fort singulier dans ses mœurs, et se permettoit tant de liberté dans sa critique, que les bons peintres ses contemporains, furent presque tous ses ennemis. Ses dessins sont précieux; une belle composition, des expressions vibeaucoup de facilité, les ombres et les clairs bien ménagés, les caractérisent. Les principaux ouvrages de ce grand peintre sont à Rome, où il mourut en 1661, à 62 ans. Parmi les élèves qu'il fit, on compte Carle MARATTE et Jean MIEL: Voyez ce dernier

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mot.

ПI. SACCHI, Voyez PLATINE.

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I. SACCHINI, ( François) Jésuite, né dans le diocèse de Pérouse, mort à Rome le 26 décembre 1625, à 55 ans, fut professeur de rhétorique à Rome pendant plusieurs années, et secrétaire de son général Vitelleschi pendant sept ans. Ses principaux ouvrages sont; I. La Continuation de l'Histoire de la Société des Jésuites, en 4 vol. in-fol. Cet ouvrage, écrit d'un style noble, intéressant, et quelquefois emphatique, respire moins dans certains endroits l'impartialité d'un historien, que le zèle d'un homme attaché

à son Ordre. [Voyez JOUVENCI.] II. De ratione Libros cum profectu legendi, in-12, à la fin du quel on trouve un discours: De vitanda Librorum moribus noxios rum lectione, que le père Sac chini prononça à Rome dans sa classe de rhétorique, en 1604 Ces deux, écrits offrent des réflexions sensées et utiles. Sa Parænesis ad magistros, est pleine d'excellentes vues pour l'instruetion de la jeunesse, et bien propre à réunir les leçons de religion, de sciences et de vertu; moins étendue que le Traité du père Jou venci sur le même sujet, elle est écrite avec plus de rapidité et de nerf.

II. SACCHINI, (AntoineMarie-Gaspar ) l'un des plus célèbres musiciens de ce siècle, né à Naples le 11 mai 1735, mort à Paris le 7 octobre 1786, fut des tiné de bonne heure à la musique. Ses parens, honnêtes, mais peu riches, le placèrent dans le conservatoire de Sainte-Marie de Lorette, ensuite à Naples, où il étudia sous le fameux Durante. Il fit des Progrès rapides et s'attacha principalement au violon, sur lequel il devint très-fort. Il passa ensuite à Rome, où il eut de grands succès, et à Venise, où il fut à la tête d'un conservatoire. C'est dans cette ville qu'il développa ses talens pour la musique d'église; et sans confondre ce style avec celui du théâtre, sans s'écarter de la sévérité qu'il exige, il sut y adapter un chant aimable et facile. Sa renommée croissant chaque jour, il visita quelques cours d'Allemagne, entre autres celles de Brunswick et Wittemberg, où il succéda au célèbre Jomelli. Il parcourut ensuite la Hollande, et se rendit enfin aux

Voeux de l'Angleterre. Pendant les onze années qu'il passa dans cette Ale, il en travailla six pour le théâ tre de Londres, et y fut constam ment applaudi. C'est dans ces di verses contrées qu'il composa les opéra de Sémiramis, d'Artaxerce, du Cid, d'Andromaque, de Cré sus, d'Armide, d'Adrien, de Tamerlan, d'Antigone, de Per sée, de Montezume et d'Eriphile. Le climat n'étant pas favorable à sa santé, et ses attaques de goutte devenant plus fréquentes sous un ciel nébuleux et humide, il se dé termina à passer en France. Il fut accueilli à Paris avec transport, et il ne fut pas moins bien reçu à à Versailles. L'empereur qui s'y trouvoit alors, lui donna des marques particulières de son estime et de son adiniration. La cour parut désirer que ce célèbre compositeur fit quelques ouvrages pour la France, et il y produisit successivement six opéra. L'Olympiade fut représentée au théâtre Italien, sur le refus de l'Opéra de s'en charger. Lorsque cette pièce, commençant par un choeur superbe, eut excité une ivresse générale, l'Opéra obtint un ordre qui dé fendoit aux Italiens de la jouer, par respect pour son privilége exclusif, accordant à lui seul la représentation des pièces à grands chours. Renaud qui parut ensuite, n'eut qu'un succès médiocre, et qui ne répondit point à la grande réputation du compositeur. A l'exception de deux ou trois morceaux où l'on retrouve le caTactère d'un grand maître, la musique en est foible: il est vrai que le poëme, dénué de tout intérêt, n'y prêtoit pas. Dardanus, opéra de la Bruère, et dont Rameau avoit fait les airs, fut ensuite remis en musique par Sacchini. Elle

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fut applaudie, mais les accompa gnemens en parurent négligés. Les opéra qui obtinrent un succès général, furent Chimène, Edipe à Colone, et Evelina, qu'il n'eut pas la consolation de voir exécuter. Il mourut même avant d'avoir achevé ce dernier ouvrage. Un de ses admirateurs a fait placer son buste à Rome dans l'église de Notre-Dame de la Rotonde. Son style se distingue sur-tout par la grace, la douceur, l'élégance soutenue de sa mélodie. Son harmonie est pure, correcte et d'une clarté remarquable; son orchestre est toujours brillant, toujours ingénieux. Quoiqu'il ait une manière à lui, on voit que Hasse et Galuppi furent ses modèles. Il évitoit les tournures communes, mais il craignoit encore plus ce qui avoit l'air de la recherche. Ses modulations les plus inattendues n'étonnent jamais l'oreille; elles coulent naturellement de sa plume. Avec un chant si facile et une grande sensibilité, il étoit impossible qu'il n'eût pas beaucoup d'expression; mais comme il avoit en même temps un goût sûr, jamais son expression n'est exagérée. Un de ses mérites particuliers étoit de saisir le goût des nations différentes: la musique qu'il fit en Italie ne ressembloit point à celle qu'il donna en France. Il faut convenir cependant que son génie ne se plioit pas aux différens genres, comme aux différens goûts des peuples; et que, quoiqu'il ait fait divers opérabouffons, il y en a peu de bons. Son ame disposée naturellement à la tendresse et à la mélancolie, perdoit son originalité dans les scènes comiques. Aussi l'opéra de la Colonie offre-t-il des airs plus remplis d'expression et de mélodie que de gaieté. Le pathétique s'y

trouve réuni à tout ce que l'art a de plus brillant. Il y a sur-tout l'air d'une amante abandonnée, oui, je pars au désespoir, où tous les accens tous les cris de la douleur et de l'amour se succèdent avec une rapidité de mouvement qui imite ceux de la passion et de la nature. Cet opéra fut donné aux Italiens, dans l'été de 1775. M.lle Colombe, jusqu'alors actrice froide, animée par la musique de Sacchini, chanta le rôle de Belinde avec autant d'ame que de noblesse, et acquit dèslors un nom parmi les actrices distinguées. Cet habile compositeur portoit dans la société la sensibilité qui régnoit dans ses ouvrages. Généreux, bienfaisant à l'excès, il n'étoit touché que du plaisir de donner; et il se seroit procuré ce plaisir plus souvent, s'il avoit moins négligé ses affaires. Il étoit bon parent, bon ami, bon maître; peu de temps avant de rendre son dernier soupir, il disoit d'une voix mourante à un fidelle domestique: Pauvre Laurent, que deviendras-tu? Il soutenoit par ses bienfaits une de ses sœurs, et étoit empressé à obliger ses amis. Naturellement sensible à l'éloge et à la critique, il savoit cependant se mettre audessus des chagrins que donne un amour-propre trop susceptible; et quoiqu'il connût et sentit son talent, il étoit docile aux avis du goût et de l'amitié. Il n'avoit pas été marié : sa sœur fut son héritière.

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SACCO,(Joseph-Pompée)fut professeur en médecine à Parme sa patrie, puis à Padoue. Son Souverain le rappela en 1702 dans sa capitale, et l'y retint par l'emploi de premier professeur: il pratiqua et écrivit avec succès. Ses princi

paux ouvrages sont: I. Medicina theorico-practica, Parme, 1707, in-fol. II. Novum Systema medicum ex unitate doctrinæ antiquorum et recentium, 1693, in-4.a III. Medicinæ rationalis practica Hippocratis. IV. Nova Methodus febres curandi, Venise, 1703, in-8°. Ses ouvrages ont été recueillis à Venise en 1730, in-fol Ce médecin, défenseur de la doctrine de l'acide et de l'alkali, avoit établi les fondemens de sa pratique sur ces deux principes. Il poussa sa carrière jusqu'à 84 ans, et mourut en 1718.

chanoine de l'église de Lyon, fut SACCONAY, ( Gabriel de ) aimé de Henri II, et passa sa vie à écrire contre les Calvinistes. Ses ouvrages sont: I. Vraie idolatrie les premiers troubles arrivés à du temps présent. II. Discours sur Lyon. III. Histoire des Albigeois. IV. Du seul différent de la Religion chrétienne avec la Religion des protestans. V. Refutation de Calvin. VI. Du vrai Corps de J. C. de Sacconay avoit fourni 18 chaLyon, Roville, 1567. La famille noines à l'église de Lyon. Celui-ci est mort en décembre 1580.

SACHEVERELL, ( Henri ) docteur en théologie Anglois, du parti épiscopal, prêcha le 23 janvier 1710, à St. Paul de Londres, l'obéissance absolue aux Rois parce que le Clergé en espéroit plus d'obéissance pour luimême; et désigna d'une manière ▸odieuse l'administration de Marlborough et le parti qui avoit donné la couronne au roi Guillaume. Il fut interdit pendant trois ans, et ses deux derniers sermons furent brûlés. Cette sentence fit la fortune du prédicateur. La reine Anne, qui favorisoit, dit-on, se

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