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Diis igitur, Genióque ducis centum paria, ob res
Egregiè geftas, induco; quis vetat ? aude:

Jo Væ, nifi connives: oleum, artocreafque popello
Largior an prohibes ? dic clarè. Non adeo, inquis,
Exoffatus ager juxtà eft ; age, fi mihi nulla

Jam reliqua ex amitis, patruelis nulla, proneptis
Nulla manet patrui, fterilis matertera vixit,
5 Déque aviâ nihilum fupereft, accedo Bovillas,
Clivúmque ad Virbi: præfto eft mihi Manius hæres,
Progenies Terra? Quære ex me, quis mihi quartus
Sit pater, aut promptè, dicam tamen : adde etiam unum
Unum etiam; Terræ eft jam filius, & mihi ritu
60 Manius hic generis propè major avunculus exit.
Qui prior es, cur me in decurfu lampada pofcis ?
Sum tibi Mercurius: venio Deus huc ego, ut ille
Pingitur: an renuis ? vin'tu gaudere relictis ?

Deeft aliquid fummæ ? minui mihi, Sed tibi totum eft,

65 Quidquid id eft : ubi fit, fuge quærere, quod mihi quondam

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Legarat Stadius ; neu di&a repone paterna.

Fœnoris accedat merces, hinc exime fumptus:

Quid reliquum eft? reliquum? Nunc,punc,impenfius unge,

Cela étant, je veux, en actions de graces, faire un facrifice aux Dieux, & au Génie de notre Prince qui s'eft fignalé par de fi beaux exploits : Je veux donner au Peuple le divertiffement d'un combat de deux cens gladiateurs ; qui m'en empêche? Vous ? Vous n'oferiez ; malheur à vous fi vous ne faites du moins femblant d'approuver mon deffein: Je veux régaler le Peuple, ne l'agréez-vous pas ? Parlez franchement. Moi! très-volontiers; j'en fuis fort content. Vous faites bien; car fi vous me fâchez, fçavez vous ce que je ferai, j'ai ici près une terre fort jolie : la fœur de ma mere eft morte fans enfans, & la fœur de mon pere auffi, mon oncle n'en a point laiffé; je n'ai ni niéces, ni cousins, ni coufines; la famille de ma grand'mere eft éteinte ; j'irai à Bouille près la colline de Virbius : je trouverai là un héritier; le premier venu, Mânius, fi vous voulez. Qui ?4 Mânius! cet homme de néant? Qu'importe. Demandezmoi qui étoit mon trifayeul ; je vous le dirai, quoiqu'avec peine: montez un degré plus haut, & encore un ; ma foi je n'y connois plus rien, ils font tout ce qu'il vous plaira : ainfi, à ce compte, Mânius pourra paffer pour un de mes grands oncles. A la vérité vous êtes mon proche parent, & par conféquent mon héritier ; mais pourquoi vous preffer? Il me femble que je vis encore. On peint Mercure une bourfe à la main, parce qu'il préfide aux bonnes aubénnes, & aux fucceffions imprévûës. Je fuis Mercure à votre égard. Mon bien eft une aubénne pour vous: N'êtes-vous pas content de ce que je vous laifferai, tel qu'il foit? Je trouve ici bien de la diminution ! Diminution tant qu'il vous plaira : c'étoit mon bien : mais auffi tout ce qui reftera vous appartient: Pour ce qui regarde ce que Stâdius m'a autrefois légué; que cela ne vous inquiéte point, n'allez pas m'en demander compte comme à un enfant. Voilà le fonds de votre bien ! Les intérêts où fontils? Je fçai qu'il vous falloit faire quelque dépenfe; le refte qu'eft-il devenu? Le refte? Ha ha! le refte. Mon Cuifinier, je veux que mon ordinaire foit meilleur que jamais, n'y

Unge, puer, caules: mihi feftâ luce coquatur 70 Urtica, & fifsâ fumofum finciput aure?

Vende animam lucro; mcrcare; atque excute folers Omne latus mundi, ne fit præftantior alter Cappadocas rigidâ pingues paviffe catastâ:

Rem duplica. Feci : jam triplex, jam mihi quartò'; 75 Jam decies redit in rugam : depinge, ubi fiftam, Inventus, Chryfippe, tui finitor acervi,

FINIS AULI PERSII SATIRARUM.

épargnez rien. Quoi, mon parent, vous voudriez donc qu'aux jours folennels, je ne mangeaffe que des carrottes & des tripes? Non, non, faifons bonne chére, & divertiffons-nous. Mais vous, malheureux avare, allez facrifier Votre vie pour vous enrichir; allez trafiquer & fureter dans tous les coins du monde ; que perfonne ne trouve mieux fon compte que vous à la vente de ses esclaves ; z-les bien enfermés pour les mieux engraiffer. Multipliez vos écus au double. Je n'y ai pas manqué, j'ai tant fait par mes ufures, que j'ai trois, quatre, dix fois autant de bien que mon pere m'en a laiffé. Vous voyez que ce miférable ne fçait où borner fes défirs. Apprenez-moi, Chryfippe, à borner les miens, vous qui eûtes l'efprit de trouver la fin de cet argument, qui, dans un amas de pro pofitions captieuses, fembloit n'en point avoir.

tenez

FIN DES SATIRES DE PERSE.

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