n'avoit rompu le deffein que l'on avoit formé de faire graver la fuite des Papes, dont on efperoit trouver les têtes par les Images, & par les Tombeaux, par les Cires, & par les autres Monumens du Vatican:

au lieu que l'on ne peut aujourque par par les plombs

d'hui la faireon ne trouve que

des Bulles, où

le nom des Papes, & non pas leurs images, la coûtume étant de n'y mettre que celles de S. Pierre & de S. Paul.

Sixte IV. eft le premier qui ait mis fon Buste fur la Monnoye qu'il fit frapper, avec ces mots utilitati publica, en memoire de ce qu'il commença de faire paver les rues de Rome. Avec ce fecours l'on pourroit commencer une fuite complete dès le huitiéme fiécle.

A l'égard de l'Eugene IV. d'or, frappé durant le Concile de Florence, ce n'eft auffi qu'une Monnoye qui eft dans le Cabinet du Roy. Nonobftant ce que je viens de dire, il faut avouer que le deffein

de reftituer les Médailles des Papes depuis S. Pierre, avoit déja été conçu par quelqu'un, & même executé, quoique feulement par des Médailles moulées : car j'ai enfin recouvré de Rome, les Médailles de tous les Papes, principalement avec deux ou trois fortes de Revers; fçavoir, les unes avec deux grandes clefs en pal: Claves regni calorum; les autres avec le Bufte de S. Pierre, & deux petites clefs en fautoir, & la mêmelegende; les autres avec une Veronique, ou avec d'autres Revers particuMéd.4 5.6. liersd.

a Méd. 1.

b Méd. 2. Méd. 3.

Médailles

Il eft à propos d'avertir ici fcandaleufes qu'il ne faut pas confondre avec des Papes. les veritables Médailles des Papes, certaines que les ennemis du faint Siége ont fabriquées pour les infulou pour les rendre odieux.

ter,

Telle eft celle de Jules III. avec cette infcription qui lui fert de Revers, Gens & Regnum quod non fer.

e Méd. 10. vierit tibi peribire. Telle eft la Mé daille de Paul. III. EPNHZHNOC

ΕΥΦΡΑΙΝΕΙ que l'on ne doit jàmais placer parmi les Médailles veritables. Telles font enfin certaines ridicules Médailles, moulées, comme je croi, ou en Allemagne ou en Hollande, & à Geneve, dont les unes representent la tête d'un Pape jointe à celle d'un diable; au revers la tête d'un Cardinal jointe à celle d'un fou. La legende eft auffi impertinente que le type; d’un côté, Joannes Calvinus Harefiarcha peffimus; de l'autre, & ftulti aliquando fapite. Car je vous prie de a Méd, 12m me dire quel goût ilya à cela, quel fel, quelle érudition?

J'en ai encore d'une autre efpece auffi bizarre, où la tête d'un Pape eft jointe à celle d'un Empereur, au revers la tête d'un Cardinal jointe à celle d'un Evêque: Theodofius Imperator & Caleftinus Pontifex. Le revers eft fi effacé, que l'on ne peut y lire que ces mots: Fpifcopus anno CCCCXXIII. Qui peut deviner ce b Mid. i l'on prétend par ces combinaifons burlesques? Je n'aurois pas

que

Les Empe

curs.

daigné en parler, fi ce n'étoit que ces fottes pieces tombent le plus aifément entre les mains des jeunes Curieux, qui fe tourmentent inutilement à les vouloir entendre: comme fi l'on pouvoit donner du bon fens, aux vifions de certaines têtes malfaites, qui n'en eurent jamais.

L'on peut augmenter la fuite des Papes, de toute la Cour Ecclefiaftique; des Cardinaux, des Evêques, & de certains autres Ecclefiaftiques diftinguez, dont on trouve des Médailles.

Après la fuite des Papes, l'on peut faire une fuite fort complete d'Empereurs d'Occident, depuis Charlemagne, pourvû que l'on y veuille faire entrer les Monnoyes. Oct. Strada en a donné le modele, ayant conduit fon ouvrage, depuis Jules Cefar, jufqu'à l'Empereur Mathias, qui regnoit lorfqu'il acheva fon Livre. Mais il ne faut pas fe fier en tout à cet Auteur, parce que les Médailles qu'il rap

porte

porte, font prefque toutes fauffes; e'eft-à-dire, ou inventées pour remplir fa fuite, ou prifes fur celles que Maximilien fit faire, pour donner plus d'idée de la grandeur de la Maifon d'Autriche..

Ainfi à proprement parler, l'on ne peut commencer qu'à Frederic II. l'an 1463. qui fit faire une Médaille de fon Entrée à Rome; depuis lequel, à peine peut-on-raffembler une trentaine de Médailles, à moins que l'on n'y joigne celles des Rois d'Efpagne, dont la fuite net commence qu'à Philippes I. Roy d'Efpagne, & Archiduc d'Autriche pere de Charles V.

La fuite des Rois de France eft la Les Rois de plus nombreuse, & la plus confi- France. derable parmi les modernes, comme le Royaume eft le plus noble & le plus ancien. Il eft vrai que des deux premieres races, il faut fe contenter des Monnoyes, dont Monfieur Bouteroue a fait un beau Livre, où il en a fait graver une grande quantité; mais depuis laz

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