troisième, on commence à trouver non feulement des Monnoyes, mais.. auffi quelques Médailles. Sans trop infifter fur celle de Charlemagne avec cette legende, Renovatio Regni Francia, qui très-probablement est d'un Charles posterieur, fur un plomb qui a fervi de Sceau. Monfieur Bizot foutient qu'aucune n'a été frappée avant Charles VII. qui ait l'effigie du Prince; & que la premiere où l'on ait vû un Buste,, eft celle que la Ville de Lyon fit. frapper à Charles VIII. & à Anne de Bretagne. Mais la vraie gloire.. de la Nation, c'est qu'elle peut, par des Monnoyes, juftifier depuis. 1200 ans, la fuite non interrompue de fes Monarques depuis Clovis ce qu'aucune Monarchie du monde ne peut faire. Monfieur de Harlay premier Prefident, les, avoit curieufement ramallées, & s'eft fait un plaifir d'en enrichir le Cabinet du Roy; accoûtumé de facrifier tout ce qu'il étoit, & tout ce qu'il avoit, au fervice & à la gloire de fon Augufte Monarque. C'est tout ce que l'on peut efperer dans ce genre de curiofité. Car de prétendre ramaffer toutes celles que l'on trouve gravées dans la France Métallique, ce feroit perdre fa peine, étant prefque toutes faites à plaifir, jufqu'à Charlemagne; & depuis y en ayant encore plufieurs autres, qui ne font que de l'invention de Jacques de Bie, & de Duval fon affocié. On voit dans le Cabinet du Roy une fuite complete de tous nos Rois, dont j'ai parlé, gravée en relief fur des petites Agathes. Elles font toutes de même grandeur, & de la même main, d'un ouvrage exquis; d'où il eft aifé de conclure que c'est seulement fous le Regne de Louis XIII. qu'elles ont été faites. : Il y a aujourd'hui un deffein où Fon peut réaffir plus glorieusement; c'eft de ramaffer les Médailles de LOUIS LE GRAND, pour en compo- Louis le fer une Hiftoire complete. Son Grand. La vie de Regne eft fi fingulier, & l'on y trouve un enchaînement fi continuel de miracles; que l'on en a fait un nombre confiderable de Médailles, dont la pofterité aura peine à croire les types, que l'on ne pourra lui expliquer qu'avec admiration. Le Pere Menestrier connu par l'étendue de fa doctrine; par la bonté genereuse à ne se refuser à perfonne; & par mille ouvrages. curieux qu'il a continué jufqu'à la mort de donner au public; a fait la vie du Roy* par ces Monumens éternels de fa gloire, avec une exGrand. par le plication fuccincte de chaque MéB.Menetrier daille, depuis fa naiffance miraculeufe, jufqu'au haut point de gloire, où fes dernieres conquêtes l'ont élevé. Hiftoire de Louis le La nouvelle Academie des Inf-criptions & des Médailles, érigée par la liberalité de nôtre Augufte Monarque, & par les foins de Monfieur l'Abbé Bignon, bono Rei Litteraria nati; s'eft propofé cegrand deffein.. Elle vient de faire: une Hiftoire complete de Louis le Grand, d'où remontant jufqu'au commencement de la Monarchie, elle prétend nous donner toute l'Hiftoire des Rois de France par des Médailles, ou veritables, quand elle en trouvera;ou reftituées, quand elle n'en pourra avoir d'autres. Ce grand & magnifique ouvrage qui a paru avec tous les embelliffe mens dont la graveure & l'impreffion eft capable, va paroître une feconde fois avec de nouvelles beautez. Cependant afin que les particuliers puiffent en jouir à moins de frais, on en a fait une édition en petit, pour laquelle on a fait les. coins de toutes les Médailles, n'avoient été que gravées en tailledouce, fur lefquels on a frappé les Médailles, dont on a fait une fuite complete de toutes les actions. de la vie du Roy. Sans ce fecours. on n'auroit pû en avoir qu'une pe tite partie. La jaloufie des Etrangers a fait faire une édition de ce Livre en Hollande, tout exprès pour yajoûter quatre ou cinq Tables des Médailles faites dans les Pais ennemis de la gloire de Louis le Grand. Maniere indigne de fe venger, qui n'eft qu'un aveur de leur foiblefle,.. Vltio doloris confeffio eft. Monfieur l'Abbé Bizot, dont nous avons déja parlé, a fait des mêmes Médailles un ramas trèscurieux, & très-magnifique, qui compofoit une partie du Cabinet de Monfieur de Seignelay, car le tout étoit de plus de trois milles L'ordre qu'il y avoit mis, en relevoit encore le prix, & Y faifoit trouver une fatisfaction merveilleufe. Car pour en donner une idée; après la fuite de nos Rois, on y voyoit tous les Princes de la Maifon Royale, les Princes de l'Eglife, Cardinaux, & Evêques, les Officiers de la Couronne, les Chanceliers, & tous les autres Magif trats & gens de Juftice; enfin toutes les perfonnes illuftres dans les Lettres, & dans les Arts. L'on y rencontroit à peu près dans le même |