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II. INSTRUCTION.

Des differens Métaux qui compofent les Médailles.

pre

Les E prix des Médailles ne doit pas être confideré précisement par la matiere; c'est un des miers principes de la Science des Médailles : fouvent une même Médaille frappée fur l'or fera commune, qui fera très-rare en bronze; & d'autres fort eftimées en or, qui le feront très-peu en argent & en bronze. Par exemple, un Othon Latin de grand Bronzé, n'a point de prix, au lieu qu'un Othon d'or ne vaut que trois ou quatre piftoles au-deffus de fon poids, qui eft environ treize francs. Et le même Othon d'argent ne vaut que quarante ou cinquante fols au-delà de ce qu'il pefe, fi ce n'est qu'il eût

C

• Alex. ab

quelque reversextraordinaire,qui en
augmentât le prix. Si l'on pouvoit
même être affez heureux pour recou
vrer des premieres Monnoyes dont
les hommes fe font fervis, qui
n'étoient
que de cuir battu, com-
me celles que le Roy Numa diftri-
bua au Peuple Romain, & que
l'Hiftoire nomme Affes Scorteos*

Alex. t. 4. l'on n'épargneroit rien pour en mettre à la tête d'un Cabinet.

c. 15.

J'ai de ces fortes de fols frappez fur le cuir, que la neceffité a obligé de renouveller dans le dernier fiécle, durant les guerres des Hollandois contre les Elpagnols.

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Il ne faut pas laiffer de connoître les Métaux antiques, afin de n'y être pas trompé, & de fçavoir ce qui forme les differentes fuites, où les Métaux ne doivent jamais être mêlez, fi ce n'eft lorfque pour rendre la fuite d'argent plus ample & plus achevée, on y place certaines têtes d'or, qui ne fe trouvent plus en argent ; car cela s'appelle enrichir une fuite.

Il y a des Médailles d'or, foit or fin toûjours plus pur, & d'un Médailles plus bel œil que le nôtre; foit or d'or, mêlé, plus pâle, & d'un aloy plus bas, qui eut cours dès le temps d'Alexandre Sévére, lequel permit fur quatre parts,un cinquième d'al liage, foit en fin or notablement plus alteré, tel que nous le voyons dans certaines Gothiques. Il faut neanmoins observer que cette permiffion de fe fervir de l'alliage, n'a point empêché que les Médailles de Sévére, & des Princes qui l'ont fuivi, même dans le bas Empire, ne foient ordinairement d'un or auffi pur & auffi fin que du temps d'Augufte, le titre ne fe trouvant proprement alteré que dans les Gothiques.

L'or des anciennes Médailles Grecques eft extrêmement pur, l'on en peut juger par celles de Philippes de Macedoine, & d'Alexandre le Grand, qui vont à vingt-trois karats & feize grains, à ce que dit Monfieur Patin, l'un des plus ta

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meux Antiquaires de nôtre fécle. On lui aura une éternelle obligation d'avoir infpiré tout de nouveau aux Sçavans, l'eftime & l'amour des Médailles, & de leur en avoir facilité la connoiffance par mille belles ouvertures qu'il a données, pour en développer les myfte

res.

L'or du haut Empire eft auffi très-fin, & de même alloy que celui des Grecques; c'est-à-dire, au plus haut titre qu'il puiffe aller, en demeurant maniable. Car les Affineurs le préferent encore aujour d'hui à celui des Sequins, & des Ducats & du temps de Bodin, les Orfévres de Paris ayant fondu un Vefpafien d'or, ils n'y trouverent qu'un 788. d'empirance, qui cat l'alliage.

Il faut fe fouvenir que les Romains ne commencerent à fe fervir de Monnoyes d'or, que l'an 546, de Rome, afin que l'on ne foit pas trompé à celles qui fe trouveront avant ce temps-là. Par exemple, fi

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