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l'on trouvoit quelqu'un des Ris
de Rome, ou des premiers Confuls
frappez fur l'or, il n'en faut
pas
davantage, pour conclure que c'eft
une fauffe Médaille J'entend's
qu'elle
'elle n'eft point frappée du temps
de ces Rois. Car les defcendans de
ces Familles Royales, plufieurs fié-
cles après, ont fait frapper quelque-
fois les têtes de ces Rois: témoin
celle de Numa & d'Ancus Mar-

tiusa, & ces fortes de Médailles ne a Méd. 1. laiffent pas d'être antiques.

L'ufage des Médailles d'argent commença l'an 484. de Rome. L'on en trouve beaucoup plus que d'or, mais l'argent n'en eft pas fi fin; particulierement des antiques jufqu'à Septime Sévére. Car les Curieux ont remarqué par les Fontes, que les Romains ont toûjours battu les Médailles d'or fur le fin', au lieu que celles d'argent ont été frappées à un titre plus bas que nos Monnoyes, puifque les meilleures Romaines, même du temps des Confuls, ne vont au plus haut prix

Médailles d'argent.

* Savot cb.

qu'à vingt-cinq franes le mare, qui en vaut plus de trente quand il eft fin. On ne laiffe pas d'appeller argent fin, celui des Médailles qui le trouvent jufqu'à Septime Sévére, en comparaifon de celles qui fe trouvent jufqu'à Conftantin, qui n'eft qu'argent bas & allié. On l'appelle communément Potin, & il s'en rencontre dès le commencement du haut Empire: témoin certaines Médailles de Neron, & femblables.

Savot* écrit qu*Alexandre Sévére fit battre de la Monnoye d'argent,où il n'y avoit qu'un tiers de fin, quoique le poids fût égal. On ne laiffe pas a Méd. 4. de l'appeller Reftitutor Monetæa, qui fait voir combien de fon temps la Monnoye avoit été alterée. Il s'en trouve de pur billon, qui n'ont prefque point d'argent, comme depuis Gallien ; non pas que depuis ce temps-là il ne s'en voye plus de bon argent : car il eft aifé de prouver le contraire, jufqu'au temps de Théodofe, & au-delà ; mais

Médailles de billon.

parce

que depuis Gallien, il y en beaucoup plus de billon que de bon argent.

Il s'en voit qui ne font que fau- Médailles cées, c'eft-à-dire battues fur le faucées. feul cuivre, & puis argentées, telles qu'il s'en trouve depuis les Poftumes, & celles que l'on fait faire exprès, pour avoir la fuite d'argent complete, par des têtes qui ne fe rencontrent prefque point en

argent.

fourrées.

Enfin il y en a de fourrées, qui Médailles n'ont qu'une une petite feuille d'argent fur le cuivre ; mais battues enfemble fort adroitement, & qui ne fe connoiffent qu'à la coupure. C'eft une espece de fauffe monnoye, qui commença dès le temps des Confuls, & qui fe renouvella durant le Triumvirat d'Augufte; c'est une preuve infaillible de l'antiquité de la Médaille, & même de la rareté; puisque, comme dit Monfieur Morel, de qui nous aurons occafion de dire mille biens dans cet ouvrage, dès que l'on s'étoit apperçû de la fourbe, on faifoit rom

pre les coins, & l'on décrioit

Fefpece.

Tout le cuivre, dans la diftinction des fuites dont les Cabinets

font compofez, , a l'honneur de porter le nom de Bronze : on ne laiffe pas néanmoins de le diftinguer dans les Métaux, quand l'on veut en parler exactement, comme p. ch. 17 a fait Savot*..

Médailles de

On voit plufieurs Médailles de cuivre rouge cuivre rouge dès le temps d'Au& de jaune. gufte, particulierement parmi ce que l'on appelle le moyen Bronze.

Médailles de quivre Corin

thien.

On en voit auffi de cuivre jaune dès les mêmes temps, parmi le grand bronze comme parmi le

moyen.

Il s'en trouve de vrai Bronze, dont l'œil eft incomparablement plus beau.

On en voit quelques-unes qui paffent pour cuivre de Corinthe, qui eft un alliage d'or & d'argent, avec le cuivre qui l'emporte. On l'appelle ainfi, parce qu'à la prife de Corinthe, le feu

y ayant été

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mis, & la Ville abanbonnée au pillage; les differens Métaux fondus, coulant dans les endroits plus bas, formerent un alliage fortuit, qui gardé le nom de cette Ville faccagée, & qui donne aux Médailles la même beauté, & le même prix que les Vafes de Corinthe ont toû jours eu parmi les Vases communs de bronze. J'ai une Livie fous l'ima ge de la pieté, une Antonia, & un Adrien qui me paroiffent en être; mais nos Maîtres prétendent qu'on ne s'en eft jamais fervi pour les Médailles ; & je n'ai pas allez d'autorité pour former une nouvelle tradition, quoiqu'il ne paroiffe pas de raifon, pourquoi ce que l'on fondoit pour des Vafes, n'auroit pas pû auffi fervir à quelques Médailles, puifque l'on gravoit les images des Princes, même fur les pierres précieuses.

Savot qui a traité plus curieu-* 2. p.ch. 174 fement que tous les autres Antiquaires, le département des Métaux dans les Monnoyes, fait un

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