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brier.

l'année 1695. où je me fuis trouvé étrangement défiguré, comme je le leur avois prédit. Je ne m'y fuis reconnu que par mon nom, que je les avois expreffèment prié de ne point mettre. Je viens d'apprendre par un de nos doctes Anti

M. Gene- quaires retourné d'Angleter re, qu'il y avoit trouvé mon livre traduit auffi en Anglois, J'aurois été bien plus heureux, fi la mort n'avoit point empêché le fçavant Comte Mezzabarba,de donner au pu blic la traduction de mon li vre, qu'il avoit pris la peine de faire, & qui m'a été remife par M. Pabbé Mezzabarba, digne fils d'un fi illuftre Pere: le feul nom de l'Auteur auroit éré une approbation éclatante de mon ouvrage, qui m'au

roit attiré l'eftime de tous les fçavans. Cependant ni dans l'une, ni dans l'autre Traduc tion, l'on n'auroit pû rencontrer les corrections que j'ay faites dans l'Edition que je donne, beaucoup plus ample, & plus exacte que la premiere; où l'on trouvera mes veritables penfees, & les fentimens où je fuis fur les matieres que j'y traite. On les y trouvera, dis je, avec plus de fatisfaction, que dans la premiere Edition: non feulement parce que les chofes y font traitées avec plus d'exactitude de ma part: mais encore parce que la perfonne qui en a entrepris l'impreffion, n'a rien épargné pour la beauté de l'ouvrage, & pour le rendre plus correct. Il y a même a

joûté ce que tout le monde fouhaito, je veux dire les principales Médailles dont il eft parlé dans le livre. Il les a fait graver par le plus habile ouvrier en ce genre, pour qu'on les pût mettre à la fin de chaque Inftruction, d'une maniere commode à les appliquer chacune dans leur endroit : ce qui ne contribuë pas peu à rendre plus intelligibles les chofes qu'on y lit: & qu'on apprend bien plus agréablement par les yeux,

On a fouhaité que je me déclaraffe, & que j'entraffe en preuve fur les deux ou trois points qu'on a crû fort utiles à l'inftruction des Curieux, & digne de leur attention; sça

Voir

1o. Si les Médailles que nous

avons du haut & du bas Empice, ont été la monnoye courante; ou fi, au moins depuis le fiecle de Conftantin, elles ont été fimplement des pieces battuës comme les Médaillons, ou comme nos jettons, pour être des monuments publics de la gloire des Princes; ou pour leur payer certains tributs qu'ils avoient impofez au peuple, ou que les peuples leur offroient liberalement d'eux-mêmes comme des dons gratuits.

2o. S'il eft vray que tout ce qui nous refte de Médail les depuis l'Empire de Conftantin, ait été battu dans les Gaules, & non ailleurs; de forte que lorsqu'on y trouve expreffément le nom de certaines Villes hors des Gaules,

que

cela marque qu'elles ont été frappées par le foin des Marchands Gaulois qui trafiquoient des ces Villes là. 3°. S'il et évident, comme le prétendent quelques-uns, les caracteres numeraux qui fe trouvent fur les Médailles du Bas-Empire, ou fur le revers, ou dans l'Exergue, fignifient les Tributs differens que les Marchands payoient au Prince, du dixiéme, du -vingtiéme, du trentiéme, ou du quarantiéme denier : & les autres lettres de different caractere, fignifient combien de fois ce Tribut avoit éré payé. A. une fois. B. deux fois C. trois fois &c.

que

J'ay cru que ces nouvelles idees qui changent fi notablement les anciennes notions

des

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