prevoyoit que les Gabaonites ayant été conservez par les Hebreux, rendroient pour toûjours ces fervices au tabernacle. 2. Que les Prêtres auroient pû être incommodez du grand nombre de ces personnes, & de l'obligation de les faire subsister. 3. Que tout cet argent que donnoient ceux qui avoient fait ces vœux pour s'en décharger, étoit employé pour la subsistance des Prêtres & des Levites, qui servant l'autel, comme dit S. Paul, ne vivoient que de l'autel. On aura lieu de parler plus particulierement des Num. 4. vœux, en expliquant le Livre des Nombres. V. 9. Si quelqu'un vonë au Seigneur une bête qui luy peut être immolée, elle sera sainte, &c. Une befte qui avoit été vouée à Dieu, & qui avoit les conditions pour pouvoir luy être immolée, ne pouvoit plus être rachetée ou changée par une autre. Dieu hait la legereté & l'inconstance. Il veut que ce qui a été rendu faint demeure faint. Il ne veut pas même qu'on puiffe changer une bêre consacrée, à condition d'en substituer une meilleure, pour ne point donner lieu à la tromperie & à des change. mens interessez sous un faux pretexte de pieré. L .13. Dieu veut que celuy qui rachetera ce qu'il a voué, ajoûte un cinquiéme à l'estimation qui en fera faite, afin que les hommes ne se portaflent pas fi aifément à racheter ce qui avoit été une fois confacré à Dieud V.20. 21. Si celuy qui avoit voué son champ à Dieu ne le rachete pas, mais qu'il foit vendu à un autre, quand le jour du jubilé sera venu, ilne poura ra plus le racheter, parce qu'il Pavoit consacré au Seigneur, & qu'un bien consacré au Seigneur appartient aux Prêtres. Il sembleroit par cette ordonnance que les Prêtres puffent posseder quelques terres. Mais comme il leur eft expreffément défendu dans les Nombres de posleder riem en terre, c'est-à-dire, de pofKks fe 2. 30. feder aucun champ; on doit dire, seion les Interpretes, qu'à chaque année du Jubilé les Prêtres étoient obligez de vendre ces champs qui avoient été consacrez à Dieu, & qu'il ne leur étoit pas permis de les posleder. V. 25. Toute estimation se fera au poids du ficle du Sanctuaire. Il est souvent parlé dans l'Ecriture du poids du Sanctuaire: parce que ce poids étoit trèsjuste, & toûjours le même, & qu'il étoit comme la regle immuable fur laquelle on jugeoit des autres poids. Les Interpretes remarquent, que les Romains avoient ainsi un modéle de la mesure qui se devoit garder entre ceux qui vendoient & qui achetoient, qu'ils conservoient dans le Capitole, & dont ils confideroient leurs dieux comme les depositaires; afin que cette mesure demeurant fixe & immuable, servît de loy & de regle aux hommes dans tout le commerce de la vie civile. Les Saints ont tiré de cette verité une inftruEtion très importante. Et ils disent en un sensplus ékvé, que pefer tout au poids du Sanctuaire, c'est pefer nôtre doctrine, & nos sentimens au poids de Ja verité de Dieu, & dans la balance divine dont se font servis Moïse, les Prophetes, JESUS-CHRIST & les Apôtres. Ils ont pris de ces regles faintes & immuables de l'Ecriture, dont l'Eglife est la déposiraire & Platerprete, & qui se conserve par fa tradition facrée, ce qu'ils ont transmis à leurs fucceffeurs, qui ont été, à leur imitation, les religieux obfervateurs -de cette regle divine:,, ils ont retenu dans l'Eglife, die S. Auguftin, ce qu'ils y ont trouvé ,, déja établi; ils ont enseigné ce qu'ils ont appris; ,, & ils ont laissé à leurs enfans ce qu'ils avoient re Angel.çu de leurs peres:,, Quod invenerunt in Ecclefia som Ju zenuerunt; quod didicerunt, docuerunt; quod à paribus acceperunt, hoc filiis tradiderunt. han. 1. 2. 6.10. --] *. 30. V. 32. Tous les dixièmes des bœufs, des brebis & des chevres, & de tout ce qui passe sous la verge du Pasteur feront offerts au Seigneur. On voit par ces paroles que la loy de donner le dixiéme à Dieu étoit très-ancienne. Dieu se plaint dans son Ecriture que les Juifs se portoient aisément à la violer. Car, ou ils refusoient d'offrir à Dieu ce que la loy leur prescrivoit, ou ils tâchoient de donner toûjours le pire, contre ce qui leur avoit été commandé, que le dixiéme fût offert à Dieu tel qu'il se rencontroit fans faire aucun choix. Mais les hommes en ces occasions considerent plus ce que l'interêt leur conseille que ce que Dieu leur commande. Ils s'imaginent qu'ils se derobent à eux-mêmes tout ce qu'ils donnent à Dieu & à ses ministres. Ils ne confiderent pas, que non seulement ce qu'ils peuvent donner, mais même tout ce qu'ils possedent, est un don de Dieu. Que c'est à luy, felon la parole de l'Ecriture, qu'appartiennent tous les fruits de la terre & toute la fecondité des troupeaux; & que c'est pour Ayga. 1. celà qu'il a menacé quelquefois les Juifs de frapProv. 3.. per leurs champs d'une sterilité generale, parce v. 9. 10. qu'ils avoient refusé de faire part à son temple & à ses ministres de l'abondance des biens dont sa bonté les avoit comblez, C'est ce qui a fait dire à un ancien Pere : 7.10.11 „Ce Tertul. in ,, n'est pas perdre, c'est gagner beaucoup que de Apolog. 6. " donner quelque chose pour rendre à Dieu les té- 39 ,, moignages de la pieté religieuse, & de l'amour ,, fincere que nous luy devons: Lucrum est, pietatis دو nomine facere sumptum. FIN. roit. C luy. C. ARDINAL Martin: histoi- 419 322 156 CHERUBINS de l'Arche, се CIEL. Soupirer vers le ciel pour 769 COLERE, 123. L'éteindre prom- ibid. 227 COMBAT interieur. |