auffi les dépenses exceffives qu'on fait dans un nouvel établiffement, quelques biens ou quelques fecours qu'on puiffe avoir fur tout quand on vît noblement,& qu'on fait les honneurs d'une Ville comme vous les avez faits de la vôtre. Pardonnezmoi, Monfeigneur, fi j'entre ainfi dans ce détail, & fi j'ofe offrir à vôtre Excellence, comme fon ferviteur & fon voifin une fomme pareille à celle qu'elle ait perduë, en attendant qu'elle ait reparé ce doinmage, & rétabli fes affaires. Ce ne feroit point elle, ce feroit moi qui lui feroit obligé, fi elle vouloit accepter ma bonne volonté qui feroit bien-tôt executée ; & reconnoître en cela ma confiance, & le fincere refpect avec lequel je fuis, Monfeigneur, de vôtre Excellence, le, &c. A Nifmes ce 12. Fevrier 1707. LETTRE CCLXXXII. De civilité au même, en lui envoyant dequoi remplacer la perte confiderall: qu'il avoit faite. "Envoie à vôtre Excellence, Monfeigneur, ce qu'elle ce qu'elle me fait l'honneur de me marquer dans fa Lettre. Elle a peutêtre voulu croire que c'eft un plaifir que je lui fais, je la prie de se défabuser, & d'être perfuadée que c'eft moi qui le re çois, & que la principale obligation eft celle que j'ai à fa confiance. J'aurois eu, Monfeigneur,un fenfible regret qu'un autre m'eût été préferé, tant parce que j'a vois déja mon droit acquis fur cette affaire,que parce que perfonne ne peut vous honorer plus parfaitement que moi, ni être avec un attachement, ni un refpect plus veritable, Monseigneur, de vôtre Excellence, le, &c. A Nifmes ce 27. Mars 1707. LETTRE CCLXXXIII. De civilité Chrétienne à Madame de Boncard Religieufe. C 'Eft un bonheur, Madame, que vous vous portiez bien toutes dans ce tems d'aufterité & de penitence. Je m'imagine que vous le paffez dans une grande regularité. J'apprens de plufieurs endroits que le Prédicateur du Carême eft fort fuivi. Nous verrons à la fin le fruit qu'il aura produit. Je ne doute pas que vous ne vouluffiez l'entendre quelquefois, mais puifque vôtre Eglife eft trop petite, il faut vous dédommager du Sermon par quelque lecture ou méditation pieufe, & prier le Seigneur qu'il vous prêche interieurement & efficacement en vous faifant connoître & pratiquer fa fainte volonté fuivant les Regles de vôtre vocation. Continuez-moi vos prieres, Madame, & celles de vôtre dévote Communauté dans ce tems de Jubilé que j'ou vrirai Dimanche prochain, &c. A Nifmes ce 3. Avril 1707. LETTRE CCLXXXIV. 'De civilité à M. Margon Brigardier des Armées du Roi, E reçûs, Monfieur, avec beaucoup de Jjoie l'agréable nouvelle que vous ve niez commander dans mon Diocese, & que vous aviez Sommieres pour le fiege de vôtre empire,& tout ce canton-là pour vôtre partage, j'apprens que vous y êtes déja arrivé, que vous commencez à vous y établir, qu'on y eft déja fort content des prémices de vôtre domination, & qu'on eft perfuadé que ce païs fera tranquille, parce qu'il fera bien gouverné. J'efpere avoir bien-tôt l'honneur de vous voir ici & de vous y affurer qu'on ne peut être plus parfaitement, Monfieur, vôtre, &c. A Nifmes ce 3. Avril 1707. LETTRE CCLXXXV. De civilité & de nouvelles, au même. 'Ai été auffi fâché que vous, Monfieur, J'que M. vôtre Abbé n'ait pû fe loger avec le nôtre. Le voyage qu'ils ont fait enfemble les a fi fort liez d'eftime & d'amitié, que je ne doute pas qu'ils n'ayent eu quelque peine à fe féparer; mais ils font fi voifins & fi fort à portée de fe voir, qu'ils ont dequoi se confoler, fans compter l'efperance de se réünir. Il est vrai que vous n'êtes pas fort occupez fur vos Côtes, & nous n'avons d'autres nouvelles à efperer de vous que celles de vos précautions: la flote ennemie a bien des affaires ailleurs; je vous envoïe les dernieres relations que nous avons reçûës de Toulon, on y a repris courage & l'on commence à croire qu'on forcera le Duc de Savoye à lever le fiege & à s'en retourner s'il peut avec fon armée. Nous ne craignons plus Cavalier, tout eft tranquille en ce païs: gardez-bien le vôtre, & croyez-moi parfaisement, Monfieur, vôtre, &c. LETTRE CCLXXXVI. De civilité & de pieté à une Demoiselle. marques E reçois toûjours, ma chere Fille, de nouvelles de vôtre amitié, & par le foin que vous avez de vous informer de ma fanté, & par le plaifir que vous me témoignez d'apprendre qu'elle cft, graces à Dieu, fort bonne. Nos années s'écoulent; le compte de nos jours s'accomplit infenfiblement. La figure du monde pafle pour nous, & nous pallons auffi pour le monde. Vous voyez bien que je parle pour moi. Priez le Seigneur qu'il me difpofe par fa grace, à regler felon fa volonté la conduite de ma vie & celle des ames qu'il m'a confiées. Pour vous, ma chere fille, vous ne faites prefque que commencer vôtre carriere. Il n'y a qu'a courir dans les voies du falut, & remplir avec fageffe & pieté ce grand nombre de jours que vôtre jeunesse femble vous promettre. Efperances raifonnables, mais pourtant incertaines. Je ne fçai fi on a publié le Jubilé pour la paix dans vôtre Diocese. Nous l'avons ordonné ici depuis le Dimanche de la Paffion. La dévotion augmente tous les jours. Nos Dames ont fait leur retraite |