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que pour accomplir ce que Dieu demande de nous, & la tranquillité de la vie doit être regardée comme une grace & une benediction de douceur qu'il répand fur nous, & qui nous engage à le fervir avec plus de fidelité. Vous avez raison, Madame, de nous feliciter de l'état paifible où nous fommes prefentement dans nos Dioceses. Il eft difficile de s'afsûrer pour l'avenir de gens auffi corrompus & auffi furieux que l'étoient ceux-ci; cependant ils paroiffent appaisez ils ne tuent plus, ils ne brûlent plus, ils fe remettent au travail, & font bien aifes de dormir dans leurs maifons, & de manger. en paix le pain qu'ils ont gagné dans la journée. Nous avons vû paroître ici tous leurs Chefs plus fous & plus gueux les uns que les autres, qui fe difoient pourtant Evangelistes, Prédicateurs, Prophétes, qui font partis pour aller porter leurs extravagances dans les païs étrangers. M. le Maréchal de Villars a conduit cette affaire fort prudemment, & l'a calmée fans répandre du fang, ce qui nous a été fort agréable. Ne ceffez pas de prier le Seigneur pour nous, & de me croire auffi parfaitement qu'on le peut être,Madame,

vôtre, &c.

A Montpellier ce 8. Janvier 1705.

LETTRE CXCV.

De felicitation fur une grace reçûë du Roi, à M. le Maréchal de Montrevel.

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'Interêt que je prends, Monfieur, à tout ce qui vous regarde, m'a fait apprendre avec plaifir la grace que le Roi vient de vous faire en vous donnant le Cordon de fon Ordre. C'eft un honneur' que vôtre naiffance, vos fervices & l'eftime particuliere que S. M. a toûjours eue pour vous, vous ont attiré, & qui fervira d'ornement à toutes les dignitez dont vous êtes déja revêtu. Je fouhaite, Monfieur, que toutes les années commencent auffi heureusement que celle-ci, & qu'à' l'occafion des nouvelles faveurs que vous recevez, je puiffe en vous en témoignant ma joye, vous renouveller fouvent le fincere & refpectueux attachement avec le quel je fuis, Monfieur, vôtre, &c.

A Montpellier ce 8. Fanvier 1705.

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LETTRE, CXCVI.

De civilité pour le commencement de l'année, & de nouvelles fur les affaires publiques, à M. de Frejus.

A

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gens armez;

Près vous avoir rendu,Monfeigneur, vœux pour vœux,souhaits pour fouhaits à ce renouvellement d'année,agréez que je vous témoigne la joye que nous avons d'être tranquilles, & le chagrin où nous fommes de voir partir M. le Maréchal de Villars. Il a pour lui la fatisfac- · tion de laiffer la Province calme. On ne tuë plus, on ne voit plus de on voyage fans danger & fans escorte ; & quoi qu'on ne puiffe répondre de l'avenir dans un pais auffi variable que celui-ci, on peut efperer prefentement que nous jouirons de ce repos comme vous nous le fouhaitez. Les gens de la campagne commencent à ouvrir les yeux, & paroiffent réfolus de manger leur pain, & de dormir à leur aife dans leurs maifons. Les Rebelles mêmes font las de mener une vie fi difficile & fi dangereufe, & le rendent à tous momens. Nous avons vû paroître ici tout leurs Prédicateurs & leurs Prophétes, plus gueux & plus fous les uns que les autres, qui font allez heu

reufement porter dans les Païs étrangers leurs extravagances & leurs miferes ; ainfi M. le Maréchal de Villars a fujet d'être fatisfait d'avoir fauvé la vie à une infinité de Gens de bien, & d'avoir même épargné le fang de tant de Rebelles. Les États lui ont fait un present de douze mille-livres, & à Madame la Maréchalle un de huit mille , avec tous les éloges qu'ils ont méritez, car ils ont gagné le cœur de tout le monde. Je fuis perfuadé, Monseigneur, que cela vous fera plaifir. Nous aurions bien défiré qu'il eut commandé l'Armée fur la Mofelle, où il auroit pû briller davantage; mais qui fçait ce qu'il faut défirer dans l'état où font nos affai rès ? Vous allez à Paris, j'y irois bien volontiers auffi, mais je crains & je ne doute prefque pas que le Troupeau n'ait encore befoin du Pafteur. En quelque en droit que je fois, je fuis avec un attache ment & un respect tres-fincere, Monfeigneur, vôtre, &c.

A Montpellier ce 8. Janvier 1705.

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LETTRE CXCVII.

Compliment à M. de Villeneuve, Capitaine de Grenardier du Regiment de Courtz

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Suiffe.

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Uoique vous foyez, Monfieur, veau venu dans mon Diocese, vôtre pieté & vôtre zele pour la Religion vous y donnent tous les droits d'ancienneté. Les Ouailles les plus cheries ne font pas toûjours celles qui font dans le troupeau depuis plus long-tems, mais celles qui font plus attachées au Pasteur, & qui l'écoutent & le fuivent plus fidellement. J'ai appris les bontez que vous avez témoi gnées à ma Parroifle de Milau en ma confideration; vôtre prudence y maintiendra la paix & la Religion. Je n'ai pas douté que toute votre famille n'ait pallé les dernieres Fêtes dévotement. Elle a des exhortations & des exemples domeftiques, & de bonnes inclinations & intentions de fon côté. Je vous fouhaite à tous une année fainte & heureufe, & fuis parfaite ment, Monfieur, vôtre, &c.

A Montpellier ce 9. Janvier 17050

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