ne doit pas se fier à ce que nous lui en difons; il faut s'en donner des preuves de part & d'autre, avant que de se le dire, & rien ne fait mieux croire qu'en effet on eft amis, que quand l'experience le fait reciproquement connoître. Avant que de se déterminer à faire un ami d'un homme que l'on estime, il faut y penser long-tems; on ne peut aprés s'y méprendre, & je ne blâmerois pas celui qui y penseroit toute sa vie.. Nous avons tous tant d'adresse pour nous déguifer, & nôtre industrie nous fournit tant de moyens de paroître ce que nous ne sommespas, qu'une habitude de quelques semaines ou de quelques mois, ne donne guere une idée juste & certaine de ce que l'on eft. On se laisse prévenir; une parole obligeante, un petit service qui ne coute gueres, mais rendu de bonne grace, nous mene souvent trop loin, & l'on ne s'en repent pour l'ordinaire › que quand il n'en est plus tems. On dit du Tafle, qu'un homme voulant lui faire croire qu'il étoit de ses amis contre l'opinion de tout le monde, demeura le dernier dans un bateau avec lui pour lui donner la main & l'aider à descendre; & que le Taffe, plein d'esprit, connoiffant fon deffein, lui dit: ce n'est pas pour defcendre, Monfieur, que je voudrois être aidé, c'est pour monter. Ils étoient tous deux à la Cour d'Alphonse dernier Duc de Ferrare, & le Tasse sçavoit que l'autre jaloux de sa fortune, lui nuisoit en toutes rencontres autant qu'il le pouvoit.. Les veritables amis sont ceux que la pieté a fait amis; ils ont mêmes vuës, même fin, mêmes motifs, & comme la charité en est la liaison, on peut afsûrer qu'ils ressemblent aux premiers Chrétiens, qui n'avoient tous qu'un cœur & qu'une ame. C'est à ce sujet qu'une Dame de mes amies, a dit fort à propos.. Les vulgaires Amis aiment par politique, Selon leurs interêts ils changent tous les jours La marque d'une Ame Heroique, Eft de n'aimer jamais, que pour aimer tonn jours.. dame de Caumartin la doüairiere. Page 3. 6. LET.CXCVI. De civilité pour le commen- II Marquise de Senectere, à M. le Maréchal Duc de Villars Com mandeur des Ordres du Roi, 12 LET. CCII. De pieté & d'instruction à M. l'Abbé Flechier son neveu, 13 LET. CCIII. Compliment à Madame de Guenegaud. 15 16 LET. CCIV. De civilité à M. Margon Brigadier des Armées du Roi, LET. CCV. De remerciement & de civilité au R. P. Dom Mabillon, sur l'Oraison funebre de M.le Cardinal de Furstemberg, prononcée par M.l'Abbé le Prevost, qu'il lui avoit envoïée. là-même. LET. CCVI. De compliment & de felicitation à M. Fiechi Nonce Extraordinaire auprés de S. M.nommé à l'Archevêché de Genes, 18. 19 LET.CCVII. Sur une conspiration nouvelle 2 I 23 Religieuse, fur la mort d'une Abbesse, 22 LET. CCX. Compliment à Monfieur le Maréchal duc de Villars, LET. CCXI.Compliment à M. l'Abbé Baf.. tide fur le Panegyrique de S. Hilaire dont il lui avoit fait present, 25 LET.CCXII.de condoleance à M.de Mon tauban, sur la mort de M.Son Frere, 26 LET. CCXIII. Compliment au Pere de la Ruefur l'Oraison funebre de M. de Meaux 2萬 LET.CCXIV. De pieté à la Sœur Angeli que du Saint-Esprit 28 LET, CCXV. De civilité à M. Margon, Brigadier des Armées du Roi, 30 LET. CCXVI.De civilité à une Demoiselle, sur sa maladie, là même LET. CCXVII. Recommandation pour un homme accusé d'un crime, à Madame la 31 LET. CCXVIII. Confolation Chrétienne à 32 fur les affaires publiques, à M. Acrhevêque du Saragoffse, 34 LET. CCXX. Consolation Chrétienne à Madame de Senectere, sur la mort de Sa fille, 36 LET. CCXXI. De civilité & de nouvelles à LET. CCXXIV. De civilité à M. Margon Brigadier des Armées du Roi, 40 LET. CCXXV. De civilité à Madame de Monfalcon, 41 LET. CCXXVI. De civilité & de pieté à la sœur Angelique du Saint-Esprit, 42. LET.CCXXVII.Decivilité & de nouvelles publiques à M. l'Archevêque de Saragoffe 4 |