&de Devot Pius Papa fecundus : Et Sylvius Eneas pietate infignis & armis. Sum Pius Æneas, famâ fuper æthera notus. avons obfervé ci deffus que NJean de Poitics Saint Vallier, Pere de la belle & fameufe Diane de Poitiers, 1 avoit envoyé, ne feroit jamais revenu de Fautre Monde, fi les remedes d'Esculape & l'amour de Diane, ne l'en avoient retiré par le plus grand de tous les miracles. Namque fuerunt famâ, Hippolytum, poftquam An.lib. arte novercæ, Occiderit, patriafque explerit fanguine pœnas J §. LXVIII. E revins d'Italie en France, ou au moins de Turin à Lion, avec le Comte Olgyati, Gentilhomme Milanois, qui est aujourd'hui Evêque de Parme. Comme il fçait parfaitement bien l'Hiftoire Civile, & qu'il connoît à fond toutes les illuftres Mailons de Milan, je pris plaifir à m'en faire inftruire par luy. Il me dit que Saint Charles de Borromée n'étoit pas Homme de qualité, & que fes Ancêtres étoient Teinturiers, & que tout le luftre de fa Maifon vient de ce que Marguerite Medicis fa Mere, étoit Sœur de Jean Ange Medicis, qui fut depuis Pape fous le nom de Pie IV, & qui étoit luy-même de bas lieu, (d'une Maifon fort differente des Medicis de Tofcane,) Fils de Bernardin Medicis, Bourgeois de Milan, Receveur de la Douane, 7. Hift lib. 4359: Thuan. comme dit expreffement Mr de Thou. 16. ad an. Huic Pater Bernardinus fuit bumili loco Medoliani natus, victigalium redemptor. Il m'a joûta, qu'un jour ce grand Saint ayant voulu donner des avis charitables & des confeils tres fages au Comte de Requefens Efpagnol, Gouverneur de Milan, fur la conduite qu'il devoit garder dans la guerre, dont l'Etat étoit menacé, celui-ci luy répondit brufquement, ce que Turnus répon dit à la bonne Vieille Calybé, grandé » Prêtreffe du Temple de Junon: Mêlez» vous d'avoir foin des Images des Saints ,, & de tenir les Eglifes propres ; & laiffez> nous faire la nous autres Gens d'épée, en la maniere que nous le jugerons à propos. C'eft nôtre affaire, & non pas la .votre دو guerre, à An. lib. Cura Tibi Divûm effigies, &templa tueri. 7 Bella viri, pacemque gerent, queis bella gerenda §. LXIX. Es Dignitez Ecclefiaftiques ont été de bitieux & des Avares, fur tout depuis que les revenus de l'Eglife ont augmenté, & qu'il n'y a plus eu de fupplices à apprehender, & de perfecutions à effuyer de la part des Princes Payens. Ammien Marcellin & lib. 7. raconte fort au long les troubles, les feditions & les meurtres qui arriverent à Rome, lorfque S. Damafe fut élu Pape.Saint Sidoine Lib. 4 Apollinaire fait auffi mention du grand Ep. 25. nombre de Competiteurs qui fe prefen- Ep. 10. terent, & qui firent des brigues effroyables, •·lorfqu'il fallut nommer un Archevêque à Bourges & un Evêque à Châlons fur Sône à la place des derniers morts. Il dit, que quoiqu'il n'y eut qu'une Chaire à remplir dans chacune de ces deux Villes, le nombre des Prétendans étoit infini, Unius Cathedra numerofiffimos candidatos. Il décrit agr eablement comme ils fe détruifoient, fe fupplantoient, & fe culbutoient les uns les autres, & les peines qu'il cat à faire couronner la vertu de Simplicius, & du faint Hom- Ib.lib.7. me Jean, en faisant donner à celui-ci l'Evê- Ep. 1o. ché de Châlons, & à l'autre celuy de Bourges. Un Proteftant de Hollande, homme Bail. d'efprit, mais malin, a prétendu faire Republ. accroire qu'il en étoit de même aujourd'hui: Tom 6 & il compare les Audiences du R. P. de la Chaife, Confeffeur du Roy, par le Ministere duquel fe difpenfent le Benefices & Prélatures, à la Barque de Caron, qui conduit les Ames heureuses aux Champs Elyfiens. Elles s'empreflent (dit il) à y entrer, mais cet habile Pilote ne reçoit que ceux qu'il yeut, & qu'il juge devoir être agreables au Souverain Maître. des Lett. tête, que c'étoit fait d'eux, & qu'autant que leur Réforme avoit fleuri autrefois en France, autant alloit-elle être aneantié, & que tous leurs Temples feroient bientôt abatus, & leur Religion proferite: enfin, qu'il voyoit bien, que c'étoit leur derniere heure, & qu'il n'y auroit plus de Proteftans, ni d'Antipapiftes en France. Puis il finit fa Harangue par ces Vers de Virgile, En.lib. Venit fumma dies, & ineluctabile tempus. Dardaniæ: Fuimus Troës: Fuit Ilium, & ingens; Le jour triste eft venu, le jour marqué des Dieux, Qui doit nous chaffer de ces Lieux, Nôtre éclat a paffé. C'eft nôtre heure der. J §. LXXII E demandai à un Officier du Regiment du Prince Camille de Lorraine d'Armagnac, de quel Regiment il étoit: Il me répondit par ce bout de Vers de Virgile, Egregia de gente Camilla. Jefuis du Regiment du Beau-Prince Ca mille. §. LXXIII, |