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n'y avoit aucune Loy qui obligeât de s'en fervir on peut voir fur ce fujet Gavantus & le Cardinal Bona.

Enfin, en troifiéme lieu, il eft plus clair que le jour, que S. Gal étoit Evêque longtemps avant l'an 649: Car, puisqu'on prétend que ce fut fous le regne de Dagobert qu'il fut fait Evêque de Clermont, il faut neceflairement qu il ait été facré au plûtard l'an 639, puifque Dagobert mourut l'an 638, ainfi que l'ont prouvé démonftrativement le Jefuite Henfchenius dans fon Diatriba de Tribus Dagobertis, le Pere Mabillon dans fon troiliéme Tome des Vetera Analeta, dans une Differtation qu'il a faite exprés fur l'année de la mort du Roy Dagobert à l'Abbé Galois, page 514, le Pere le Cointe de l'Oratoire dans fes Annales Ecclefiaftiques de France, à l'année 638, & le Pere Dubois fon Confrere dans fon Hiftoire de l'Eglife de Paris, à la même année, où il a rapporté une belle conteftation qu'eut fur ce fujet le Pere le Cointe contre un fçavant Jefuite, devant feu Monfieur l'Archevêque de Paris, qui conclut en faveur du Pere de l'Oratoire, Per. Rat. Contre le Jefuite qui foûtenoit le fentiment lib 9 c.1. du Pere Petau fon Confrere, qui dit que Dagobert mourut l'an 644.

Mais quand il feroit vray que Dagobert ne mourut qu'aprés l'an 6o, ce que jamais

,

que

Anal.

To. 3. P

Perfonne n'a dit ; il y a plufieurs autres preuves démonftratives qui font voir S. Gal étoit Evêque avant l'an 650: Car, nous avons une Lettre de luy à S. Defiderius Evêque de Cahors, nommé vulgaire. ment S. Gery qui eft une réponse à celle de ce Saint dans Canifius & dans Monfieur Duchefne. Or, le Pere Mabillon a fait voir Mabil évidemment fur les Memoires d'un de fes plus fçavans Confreres, nommé le Pere so. Pierre Dulaurent, que S. Gery fut facré Evêque l'an 629 le 16 Avril, la huitiéme année du regne de Dagobert, qui l'avoit nommé à cet Evêché, & qui avoit enjoint" à l'Archevêque de Bourges, S. Sulpice II. le Debonnaire, de le facrer, par un Brevet ou Lettre de Cachet que le Moine Marculfe, & l'ancien Auteur de la Vie de S. Gery qui luy étoit Contemporain, nous ont confervée.

Enfin, il ya dans ce dernier Auteur, dont l'Ouvrage a été donné au jour par le Pere Labbe Jefuite, dans fa nouvelle Bibliotheque des Manuferits, Tome I. page 707, un endroit, qui dit pofitivement que nôtre S. Gal gouvernoit l'Eglife d'Auvergne, dans le temps que Saint Arnoux étoit Evêque de Mets, que S. Sulpice étoit Archevêque de Bourges, que S. Verus fiegeoit à Rhodez, S. Eloy à Noyon, S. Auftrafius à Toul en Lorraine, S. Ebergehenne à Angoulême,

Saint Autere à Perigueux, & Saint Gery Cahors: Habebat eo tempore plures Dominus Jefus in Galliis nobiles fervos, Arverno ́ ́ Gallum, Bituricis Sulpitium, Agenno Salı luftium, Engolifma Ebergehennum, Petras, gorico Aufterium, Noviomo Eligium Me+ tis Arnulphum, Luco Auftrafium. Or ik n'y a qu'à voir le Gallia Christiana de Mese fieurs de Sainte-Marthe, & la Vie de Saint Eloy par Saint Ouen, & le Systême Chro nologique des Evêques de Toul, & les Conciles de France du Pere Sirmond, pour être pleinement convaincu que tous ces Evêques ci-deffus nommez & Contempo rains de Saint Gal, avoient été ordonnez Evêques, & étoient même prefque tous morts avant l'an 65o. Il eft certain, par exemple, comme le prouve tres bien le Pere Mabillon dans fon fecond Siecle Benedictin, que S. Arnoux fut facré Evêque l'an 614, que S. Eloy le fut avec Saint Ouen, (comme le dit ce dernier) l'an 641, la troi fiéme année de Clovis Fils de Dagobert, que S. Sulpice fucceda à Saint Auftregefil dans l'Archevêché de Bourges l'an 624, & ainfi des autres, & que la plupart affifterent au Concile de Rheims fous Sonnatius l'an 625 ou 629, où ils ont foufcrit, comme on peut voir dans le premier Tome des Conciles de France du Pere Sirmond page 480.. Il est au moins bien certain que S. Arnoux

115. 116.

& 10:

étoit mort longtemps avant l'an 640, puifqu'il y a Titre que fon corps fut tranfporté cette année-là à Remiremont, & que Teutfride Evêque de Toul, mort longtemps avant le Roy Dagobert, affifta à cette ceremonie, comme le fait voir le fçavant Au- Syft pag. teur du Systême Hiftorique & Chronolo- 110: 11: gique des Evêques de Toul, l'Abbé de Chap. Riguet, qui prouve auffi tres clairement, que S. Auftrafius de Toul, Contemporain de nôtre S. Gal, mourut vers l'an 6'34, & que Teutfride luy fucccda. Cependant nôtre bon Chanoine eft fi fort entêté de l'opinion qui dit que Saint Gal fut ordonné Evêque l'an 649 ou 650, qu'il en a fait une Leçon nouvelle de l'Office de S. Amable, Chev & a fupplié Mr l'Evêque de Clermont de Differt. 2. Vie de la faire inferer dans le même Breviaire du s. Am. P.218, Diooele, ce que ce fage Prelat a rejetté avec raison, depeur d'augmenter le nombre des autres fauffetez, fables & anachro-· nifmes dont il eft plein.

Un autre exemple du Plagiat de Monfieur Chevalier, eft l'Infcription du Marbre dont j'ay parlé: Je la tenois de bonne main, puifque je la tenois d'un témoin oculaire & tres éclairé, qui l'avoit copiće luy-même fur le Marbre. Mais au lieu qu'il y a dans l'Original, Obiit anno 476,mon Imprimeur avoit mis dans mon Livre, anno 475, Ma Chevalier n'a pas manqué d'adopter mon

erreur, & neanmoins afin de faire femblant de s'écarter de moy, il a renverfé & falfifié toutes les autres paroles de l'Epitaphe : & au lieu d'Archiprefbyteris il dit qu'il faut lire Archidiaconi: Au lieu de Jufti, il dit qu'il faut lire Juffit, & enfin, au lieu que je prétends que cette Epitaphe ou Infcription n'a été faite qu'au douziéme Siecle par le Moine Jufte, qui a fait la Vie manufcrite de S. Amable de la Sacriftie de Riom, it foûtient au contraire, que c'est l'ancienne Infcription & Epitaphe que S. Gal même grava fur le Marbre, dont le fragment oft dans la Chaffe de nôtre Saint. Mais tout cela eft fi impertinent, que cela ne mérite pas de réfutation: Car, à qui perfuadera-t-il que le mot Archiprefbyteri, qui eft tres diftinctement écrit fur le Marbre, doit être changé en Archidiaconi, & le mot doJusti ̧ en celuy de Juffit, qui ne fignifie rien, & net fe rapporte à aucun Nominatif ? D'ailleurs la date de l'année aprés la Paffion, & sous Childeric Roy des François, fait voir évidemment que la piece eft du douziéme Siecle, ou que tout au moins elle n'eft pas du temps de S. Gal au feptiéme fiecle. Car, certainement dans ce temps-là, on ne datoit pas les années par celles ni de la Nativité, ni de la Paffion de J. C. Le Concile de Leptines l'an 743, & celui de Soiffons l'année fuivante 7 44, font les premiers Auteurs

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