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de celui d'un Citoiens quel zele alors! quelle activité! mais quel Ami! quel Parent! quel cœur! quelle probité ! Je blefferois votre modeftie, MONSIEUR, fi je recueillois ce qu'en publient nos Citoiens, & fur quoi les Offi ciers & les Etrangers encheriffent; mais que peut-on penfer qui égale la diftinction finguliere dont le Roy a reconnu votre éclatant merite? cette grace perfonnelle, que ne dit-elle pas? elle renferme tous les Eloges.

Je dois me borner, MONSIEUR, à vous rendre de très-humbles actions de graces pour celle que vous avez daigné me faire en me protegeant pour Imprimer le livre que je publie,que ne dois-je point en attendre dès qu'il eft honoré de vôtre nom?agréez,je vous fupplie,les fentimens de reconnoissance & de refpect avec lefquels je ferai toute ma vie, MONSIEUR,

Vôtre très-humble très-obéiflant & très-obligé ferviteur J. CERTE,

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E crois que je fais affez comprendre mon deffein par le feul tître de ce livre, pour n'avoir

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pas befoin d'expliquer que ce n'eft pas une Hiftoire de Venife que j'écris ( ce qui feroit fuperAu après toutes celles que nous en avons de tant de célébres Ecrivains) mais une Rélation fidele de la Police, des Loix des Confeils, des Magiftrats, & des Maximes de cette ancienne République à quoi peu de gens ont mis la main, ceux même qui l'ont fait n'en aiant touché que la fuperficie. De forte que fi le fujet n'est pas nouveau, je puis dire au moins,

A*

fans me loüer , que la maniere dont je le traite est toute nouvelle. Ce n'eft pas pourtant, Lecteur , par où je pretens rendre mon Ouvrage plus recommandable, car il l'eft bien davantage par la bonté des materiaux, dont je me fuis fervi, qui font les Lettres, les Memoires & les Relations des Ambassadeurs que l'on m'a communiquées; les anciennes Annales de cette Republique,d'où j'ai tiré les exemples & les faits que je raporte; & principalement les inftructions, que j'ai eu lieu de puifer à la fource même, durant trois ans que j'ai eu l'honneur d'être emploié à Venise ; qui est la premiere caufe de cet Ouvrage, auquel fans cela, je n'euffe jamais mis la main. Je ne doute point que les Critiques n'y trou vent beaucoup de chofes à rediFe, les uns dans l'économie du Deffein, ou dans le langage, & les autres dans les pensées, & dans le raisonnement. Ils en ju

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geront comme il leur plaira, car j'aurois trop à faire à leur répondre, & perdrois toûjours ma cause avec des gens qui font profeffion de mépriser tout ce qu'ils n'ont pas fait. Je leur dirai feulement ce que Quintilien a dit d'un certain Calvus; que j'avois bien la volonté de faire mieux, mais que mon efprit & mes forces ne répondoient à la grandeur de mon idée.* * CalTout ce qui me confole, c'eft tellexif qu'étant le premier des Fran- melius çois, qui ai écrit de ce Gouver- effet nee nement, je dois efperer quin fu les perfonnes raifonnables excu- blimiùs feront les défauts de mon tra- tiùs divail, d'autant plus volontiers ceret, que d'ordinaire tous les com- genium mencemens' font imparfaits auffi - bien dans les productions de l'Esprit, qu'en celles de la Nature. Outre que cette ébauche groffiere pourra donner envie à de plus habiles gens de faire quelque chofe de plus régulier & de plus achevé. *

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, defuiffe.

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aliquid Cependant, Lecteur, comme randum le principal objet de mes peines, poteft &mula & toute la recompenfe que j'en Stimulis attens,eft vôtre aprobation, vous m'accorderez, s'il vous plaît, un Plin.Ep. demi-quart-d'heure, pour vous 3. rendre compte de l'ordre & du tiffu de l'Histoire, que je vous préfente.

re.

5. lib.

Je l'ai commencée par la def cription du Grand-Confeil, qui eft à mon avis la partie la plus defagréable de tout le corps de cet Ouvrage. Ce qui fera dire, fans doute, (& il me femble de l'entendre) que c'est être bien peu verfé dans l'Art d'écrire, que d'expofer tout d'abord à la vue du Lecteur des ronces & des épines, au lieu de lui montrer des fleurs & des rofes, comme font tous les autres, pour le ravir, & pour fe concilier fon eftime, & fa bienveillance. Je répons à cela, que le GrandConfeil étant la fource de tous les autres Confeils, & de toutes les Magiftratures, je ne pou

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