D' U

GOUVERNEMENT

DE

VENISE,

AVEC DES NOTES

HISTORIQUES ET POLITIQUES

PAR LE SIEUR

AMELOT DE LA HOUSSAIE.

Nouvelle Édition, revue, corrigée &

augmentée, avec Figures.

TOME PREMIER

XC

A LYON,

LIBERTE

PATRIE

Chez PIERRE BRUYSET PONTHUS,
à l'entrée de la rue St. Dominique, près du
Cloître des RR. PP. Jacobins.

M. DCC. LXVIII.

Avec Approbation & nouveau Privilége du
Roi compris dans celui de la nouvelle Edition de
l'introduction à l'Ecriture Sainte.

A MONSIEUR.

CAMILLE

PERRICHON,

CHEVALIER DE L'ORDRE du Roi, Confeiller d'Etat ordinaire, Prevôt des Marchands de la Ville de Lyon, & y Commandant en l'abfence de Monfeigneur le Duc de Villeroy.

MONSIEUR,

E prens la liberté de vous prefenter l'Hiftoire de la Republique de Venife; elle a

merité à fon Auteur, l'estime du

Tome I.

Α

Public. Un long fejour parmi les Senateurs celebres de cette Ville illuftre hommes élevés dans les maximes d'une Sçavante & delicate politique, l'avoit initié aux myfteres de ce qu'elle eft,& de fon merveilleux Gouvernement. Si les divers événemens qui enrichiffent cette Hiftoire, femblent tenir du prodige, ce que vous faites MONSIEUR, pour la gloire & l'avantage de cette Ville, n'eft pas moins furprenant.Desmonumens conftruits pour fa fureté & fa magnificence, par des Ouvrages émules de ceux des Romains; nos bornes trop resserrées, éten dues au dehors de nos murs, par d'heureufes acquifitions; nos Places & nos Quais decorés des Fontaines jailliffantes élevées ; & comme Protecteur des Arts, une Biblioteque ouverte au Public, richement augmentée, ce qui fera dans nos faftes une Epoque celebre de ce que vous faites pour la Patrie, &

de vos infatigables foins pour mainte nir la folidité de fi magnifiques repa

rations.

Ce que nous admirons encore comme infiniment interessant pour la tranquillité de nos Citoiens, eft que tandis que la difette a affligé plufieurs Villes du Royaume, vous avez, MONSIEUR, par votre fage & attentive prevoiance, amené l'abondance dans la nôtre & l'avez procurée à nos voifins, ce qui éternifera vôtre nom parmi eux, & parmi nous.

Quand le Ciel nous a favorifé d'un naturel bien faifant,on s'attendrit fur les miferes, on compatit à l'infortune des malheureux, on fouffre plus en refufant, que ceux à qui on n'accorde pas leurs demandes ; Tel êtes-vous, MONSIEUR; heureux caractere! toûjours attentif à faire le bien, jamais rebuté quand il faut le procurer, ou le foutenirs toûjours empreffé quand il s'agit