toiré que je vous ai raportée dans le précédent , des disgraces arrivées à Peking à tant de Princes du Şang Imperial, cu foutenuës avec une fermeté si Chrétienne , vous fait souhaiter sans doute de sçavoir quelle a été enfin leur destinée , & fi l'excès de leurs souffrances n'a point ralenti leur courage , ou diminué leur ferveur. D'ailleurs ce que j'y ai tou, ché comme en paßant, de la persecution allumée dans le Royaume du Tonkin, egy le détail dans lequel je suis entré, des mesures prises & exécutées par l'Empereur de la Chine, pour chaffer les Missionnaires , egy éteindre la Religion Chrétienne dans son vaste Empire, occupent depuis ce tems là votre attention, allarment continuellement votre zéle: Quoique je n'aye rien de bien onfolant à vous dire , je ne laisseray pas de satisfaire à un fi loüable empre sement. Deux Lettres du P. Parennin vous feront connoître jusqu’où l'on a pouffél'animosité contre ces Princes disgraciez, e quelles refsources ils ont trouvées dans leur Foy & leur pieté. Un Mémoire qui m'est venu du Ton. kin, me met en état de vous informer exactement des commencemens & du progrès de la cruelle persécurion qui s'y est élevée ; q vous admirerez la constance de deux Misionnaires, dont l'un a péri de misere dans les.cachots, l'autre à la tête de plusieurs Chrestiens Tonkinois a expiré sous le fer des Bourreaux; les uns pour avoir prêché la Foy dans ce Royaume ; les autres pour avoir perseveré dans leur fidéle atrachement à la Loy Chrétienne. Enfin d'autres Lettres écrites de Peking, une en. tr’autres du P. Jacques , ne nous laissent rien ignorer de l'état présent où se trouve la Religion à la Chine. Vous sçavez déja mes RR. PP.que le feu Empereur Canghi quelques heures avant sa mort, nomma son quatriéme fils pour lui succeder à l'Empire. A peine ce grand Prince fut il expiré, que le Prince-son fils mon , ta sur le Trône , a reçut les hommages des Grands de l'Em pire en prenant le titre d'Yong tching, qui signifie paix ferme, concorde indissoluble. Ce nouvel Empereur a environ cinquante ans ; il est d'une taille avantageuse , & fon air inspire durespect . Il paroît avoir de l'esprit ; il parle bien , mais víte, sans donner le tems de lui répondre. Peut être est-ce une affectation de sa part , pour ne pas écouter des raisons qui de ز vroient lui faire changer des résolutions déja prises , dont il ne veut pas se départir . Du reste il est attentif à tout , appliqué aux affaires de l'Etat , ferme e décisif , toûjours prêt à re-cevoir des Mémoriaux et à y répondre , gouvernant entiere . ment par lui-même; de maniere que dans un gouvernement aussi despotique que celui de la Chine, il n'est pas possible de voir un Maitre plus absolu & plus redouté. Il s'en faut bien qu'il ait hérité de son pere l'estime og la vénération Grand Prince avoit pour la Loy Chrétienne , e la bienveillance dont il hono que ce. |