La faufleté fcélérats qui y ont fubi le dernier fupplice? 'des hiftoi Boût qu'elles afpirent, les res, le dé- Encore nous expofe t-on la plupart de ces monf tres, décorés du titre de grands, de princes, qu'elles infi d'empereurs, recueillant en paix le fruit de uent. leurs déréglemens abominables; & s'ils ont Idées peu fets qui en Lefultent. eu l'audace d'appuyer leurs crimes par une Funeftes ef- bravoure féroce & qui tient de la brute, on ne manque pas d'exalter leur courage, & de leur prodiguer les noms de héros, de grands hommes, &c. Voilà comment ces écrivains fi peu judicieux ont peut-être causé le malheur de leurs femblables. Sallufte nous peint-il Caton avec la même énergie qu'il s'est plu à nous représenter Catilina ? auffi ce dernier produit un intérêt fi fort au-deffus de l'autre, qu'un de ces guerriers deftructeurs que l'on avoit continuellement fous le chevet de fon lit ce morceau de Sallufte. Le tyran Céfar va tremper de larmes les pieds de la ftatue d'Alexandre, & où eft le prince qui ait couru embraffer le marbre d'Antonin, & l'ait arrofé de fes pleurs? Pourquoi ce noble trans, nous vante nous n'avons vû encore aucun prince braffer la fta nin, & l'ar la rofer de fes larmes. riens ont caufé une port n'eft-il encore échappé à aucun de ces hommes destinés à nous commander ? pour- Pourquoi quoi ? parce que la maladresse, le peu de philofophie, & la lâcheté des hiftoriens fe courir emfont attachées à nous offrir Aléxandre comme tue d'Antole premier des humains, au comble de grandeur, couvert d'un éclat immortel; & le pinceau n'a fait que fe traîner mollement fur l'image d'Antonin; fon portrait, graces à leur peu d'enthousiasme pour la vertu, n'a point Les hiftos de ces touches fublimes, de ces traits de flam- peut-être me qu'ils femblent s'étudier avec complai- partie des fance à prêter au crime. Cette claffe d'écri- affligent le vains excite tellement mon indignation, que fi main. jamais un Omar reparaissoit fur la terre, j'irois Ce que l'anme jetter à fes & en demandant grace genoux, en faveur du très petit nombre de bons livres nous. dont nous fommes poffeffeurs, je ferois le premier à mettre le flambeau dans ses mains pour brûler la plus grande partie de nos histoires. Qu'est-ce que l'efprit, s'il n'eft point l'inftrument de notre bonheur ? & qui peut nous rendre heureux, fi ce n'eft la pratique constante malheurs qui genre hu teur feroit fi Omar reve noit parmi plus funef L'efprit le d'une faine morale,& l'amour de la vertu?com ment l'aimera-t-on cette vertu, fi tout ce que fert point à nous lifons, tout ce que nous voyons, la mon te partage quand il ne notre bon heur & a no- tre foulée aux pieds, fans récompenfe, fans tre vertu. roman moral fur l'hiftoire. confidération, dans la pouffière de l'oubli Ayons donc, s'il le faut, recours aux artifices Combien le de la fiction; c'eft dans cette circonftance qu'il a d'avantage faut bien fe garder d'expofer le vrai dans une nudité dangereuse à voir; laissons croire aux hommes que cette vertu les menera aux plaifirs, aux richesses, aux dignités; c'est un roman: eh bien! ardents fectateurs de la vérité ne nous ôtez point notre roman, & réservez votre hiftoire pour ce très-petit nombre d'ames. nobles, défintereffées, & fortes par elles-mêmes que le pur amour de la vertu peut enflammer & qui goûteroient de la fatisfaction à en être les martyres.Un homme de génie me difoit Reproche à propos de la malheureuse fin de Clariffe: » je homme de » fcais bien qu'il eft très-vrai que la vertu n'a fait par un génie a Ri. la fin mal chardfon fur >> point une autre destinée : mais je fuis fâché Richardson ait mis fous nos yeux cette » trifte leçon de l'expérience; pour l'honneur heureuse de Clariffe. » que » du roman & de l'humanité, il falloit que » Clariffe fut récompensée de tant d'épreu»ves cruelles qu'elle a effuyées. « Cette objection eft fpécieuse; il y avoit une réponse bien simple à faire en faveur de l'écrivain anglais : Richardfon a voulu nous prouver combien la vertu étoit aimable, puisqu'il n'y a perfonne, après avoir lû fon ou- qu'on pour Réponse pour juftifier vrage, qui n'aimât mieux être Clariffe en-roit faire traînée fous le poids de l'infortune, que Love-Richardfon. lace, fût-il au comble du bonheur. Cet ouvrage n'empêchera point que je ne Les Nou donne la fuite des ÉPREUVES DU SEN-TORIQUES TIMENT dans l'ordre que je les ai publiées VELLES H18 n'empêcheront point qu'on ne donne la tion des DU SENTI jufqu'ici; je dois trop à l'indulgence de ce pu- continuablic fenfible & eftimable, le feul qui m'in- EPREUVES téreffe, pour ne pas continuer un travail qu'il a paru agréer : heureux fi je remplis mòn but ! je ne veux qu'attendrir, & pouvoir être utile en attendriffant. Je fçais bien, & j'en fuis convaincu, que dans un fiècle, où pour me fervir de l'expreffion d'une femme fpirituelle, 'une femme de beaucoup d'efprit. mort de rage que Expreffion le fans pudeur eft en crédit, je n'irai poik de tels chemins à la célébrité : mais par je fois dans une obfcurité profonde, & que j'aye l'avantage, comme je l'ai déjà dit, d'exciter quelque bonne action, je ne porterai pas envie à ces hommes qui font du bruit. Labiémus Labiénus, calomniateur facrilège, & diffaaprès avoir mateur fi scandaleux & fi impudent qu'il s'en bonnes com- effrayoit quelquefois lui-même, termina fa vie infâme par mourir de défespoir; son ef prit ne le fauva point du remords déchirant d'avoir outragé l'honnêteté & la bienséance. Je ne pense pas qu'un écrivain jaloux Un écrivain de conferver fa propre eftime, doive prétenque cas da dre à l'approbation générale. Un jeune littéde la vertu, rateur me demandoit, un jour, ce qu'il y avoit amufé les pagnies de Rome. qui fait quel bon fens & ne doit point prétendre à à faire pour être connu univerfellement, & l'approba tion géné- mériter le dicier hic eft du poëte latin. sale. Quelques bonnes actions &c. Voyez la préface des ÉPREUVES DU SENTIMENT, page xxij, édit. in-12. Labienus étoit un calomniateur fi féroce, fi enragé, qu'on le furnomma Rabiénus. |