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VELLES
HISTORI

que je fais paraître, fa nouvelle hiftorique de Dom-Carlos. Rien de plus agréable;cet écrivain éclairé ne se diffimuloit pas qu'il avoit rendu le fait fous des couleurs moins fidèles que Alatteufes mais il a confervé le fonds de fon fujet, tel que les mémoires du tems nous l'ont tranfmis; il vouloit inftruire & plaire, & il a réussi. J'oferai avancer, à propos de Dom-Carlos, Dom-Cara une opinion qui pourra offenfer ces efprits des NOUfuperftitieux, dont l'espèce de fanatifme pour QUES. la vérité s'effarouche au moindre trait qu'on lui prête : je verrois avec quelque plaisir nos historiens mettre davantage en action leurs perfonnages dominants, les faire parler com- de l'ame au me en effet ils auroient parlé. L'expérience chofes est pour moi: lifez Quinte-Curce, Tite-Live &c: qu'on fe plait à entendre discourir Aléxandre, Annibal &c ! que Céfar prêt à paffer le Rubicon, & échauffant fes foldats par une harangue pathétique, attache bien plus qu'un fimple récit de l'écrivain! C'est par l'emploi du charme dramatique que Vertot;

Le drama

tique donne

ftyle & aux

dans le fiecle paffé, a fçu entraîner la foule des lecteurs. Cette adreffe de l'hiftorien femble rendre la vie à d'illuftres morts, les rapprocher de nous & nous aider à franchir la distance des rangs, & l'intervalle des âges, deux ennemis de cet intérêt qui nous remue fi agréablement, &

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que

doit ex

citer tout ce qui eft relatif à l'homme. Nous aimons à vivre & à converser avec nos égaux & nos contemporains.

L'art d'émouvoir, cette qualité fi effentielle à tout écrit dont le but eft de parler au cœur, fe trouve furtout dans les nouvelles hiftoriques. Ces fortes d'ouvrages tienLes hiftoi- nent le milieu entre le roman proprement dit, vraies que & celui qu'on appelle hiftoire : car la vérité

res auffi peu

les romans ;

elles en dif débarraffée de l'alliage impofteur est du nom

férent feule-

fécherelle &

ment par la bre de ces phénomènes qui n'ont point enl'ennui. core été visibles à nos yeux: notre meilleure hiftoire, j'excepte nos livres facrés, est le ro man le moins groffier & le plus vraisemblable. Puifque cette ignorance du vrai, & ce goût

NOUVELLES

QUES, le

celui des

DU SENTI

pour le menfonge font des imperfections inherentes à notre nature, efforçons-nous d'en tirer parti. Le même objet que j'ai envisagé dans mes ÉPREUVES DU SENTIMENT me guide Le but des dans cette nouvelle COLLECTION: je n'ai d'au- HISTORItre but que d'entretenir cet amour de l'huma- mème que nité, la bâse de toutes les vertus ; je combats EPREUVES les paffions par les paffions. Mon deffein fur-MENT. tout eft de tracer à la jeuneffe des préceptes qui puissent lui plaire, & de lui donner, pour ainsi dire un cours de morale éxempt de cette féchereffe & de ce pédantisme qui répandent l'ennui & l'aversion fur les leçons les plus profitables. D'ailleurs la lecture de ces bagatelles conduit infenfiblement à l'étude réfléchie de l'hiftoire : une jeune perfonne que SALISBURY aura intéreffée, voudra connaître Cette lecdavantage Edouard, & alors on lui remettra pofer à celle dans les mains le règne de ce prince. Il y a un art de faire aimer aux hommes leurs devoirs, & les connaiffances qui leur font nécessaires; fi nous voyons tant d'élèves démentir

ture peut dif

de l'hiftoire.

Le peu de l'efpérance & les foins de leurs parents;

tapacité des

élèves, pref- c'eft prefque toujours la faute des inftituteurs.

que toujours

La faute des Menons les enfants par une route fleurie, &

maitres.

tâchons de mettre de notre parti leur sensi bilité & leur imagination; il est bien peu d'efprits qui foient avides d'embraffer des vérités sèches & abftraites: il faut abfolument irriter & flatter notre curiofité. Ne cherchons point à nous le diffimuler, nous voulons retrouver des fées par-tout. Fontenelle a bien eu Les hommes raifon de dire que » chaque âge avoit ses ho» chets. « Faifons donc de ces hochets des

toujours enfants; ils

cherchent

contes de

par-tout les inftruments utiles qui fervent à perfectionner amufé leurs notre raifon,nos mocurs,nos plaifirs mêmes &c

fées qui ont

premières années.

J'annonce que dans' ces NOUVELLES HISTORIQUES, je ne me bornerai point à tracer les effets d'une feule paffion : elles entreront toutes dans mes tableaux, & j'aurai foin de leur opposer les vertus qui doivent en triompher, quand ces mêmes paffions feront condamnables. Il va m'échapper une espèce de blafphême littéraire : ne vaudroit-il pas mieux

ciers, peut

pour notre inftruction qu'on nous fit lire des Les romans romans où la vertu feroit offerte dans tous etre plus uciles que les

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ftoricas.

roman com

ses charmes, au lieu de ces hiftoires qui nous préfentent prefque toujours de prétendus héros fameux par leurs excès criminels, jouissant, au faîte de la gloire, d'une heureuse impunité, les oppresseurs du faible & de l'innocent, les fléaux du monde entier ? Pour un Titus un Marc-Aurèle, combien de Tibères, de Caligulas, de Nérons, d'Héliogabales ! Je demande en effet à un homme fenfé & impartial si la lecture du chevalier Gran- Combien un disson ne contribueroit pas plus à former le ne celui du cœur, & à nous donner une idée jufte de nos Grandiffon relations & de nos devoirs, que tout ce ramas de compilations fans goût & souvent dénuées l'histoire. du vrai que l'on ofe effrontément intituler hiftoi res, & qu'on peut appeller le défespoir de l'humanité. Je ne me lafferai point de le répéter : qu'on ait le courage de parcourir les faftes Bizantines: n'eft-ce pas fe tranfporter à notre place publique, & avoir les yeux fixés fur les

chevalier

eft plus profitable à l'hu manité que

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