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& viffent tranquilement dans les nôtres une prophétie fupofée & faite après-coup, dont nous tirons contre eux un fi fort argument, qu'ils n'ont pu rien imaginer de plus propre à foutenir leur parti,que de prononcer anathême contre ceux qui calculent les tems du Meffie, même d'après les expreffions les plus pofitives des Prophétes.

Ce même raifonnement eft applicable à toutes les prophéties poftérieures à Moïfe. Les Pfeaumes de David font reconnus par les Juifs pour canoniques ; il en eft de même des prophéties d'Ifaie, de Jérémie, d'Aggée, de Zacharie, de Malachie & des

autres reconnus par lesChrétiens; & les exemplaires des Juifs font encore parfaitement conformes aux nôtres. Ils raportent, comme nous, toutes ces prophéties aux auteurs dont elles portent le nom, & aux termes que nous leur affignons.

les

Quelle preuve plus convaincante peut-on fouhaiter, que prophéties qui annoncent le Meffie ont été faites avant J E'SUSCHRIST? Quoique celle de Daniel foit la plus décifive de toutes, jufqu'au point que Porphire, Philofophe payen, l'a cru faite fur l'hiftoire; les Juifs n'ont jamais ofé la rejetter du canon des Livres facrés, & l'hiftorien

Jofephe, prefque contemporain de JE'SUS-CHRIST, affûre le fouverain Sacrificateur en

que

parla à Alexandre le grand, com. me d'un Prophéte qui avoit prédit fes conquêtes.

Si donc on ne peut rien objecter de raisonnable contre la véritable datte des prophéties qui annoncent le Meffie; fi on ne connoît aucun exemplaire qui contredise ceux que nous lisons, fi les Juifs mêmes, qui auroient tant d'intérêt à prouver le contraire, font en cela d'accord avec nous n'eft-ce pas une preuve manifefte que JE'SUS-CHRIST n'eft venu que depuis ces prophéties; & que c'eft une calom

nie

nie que de les dire fabriquées de→ puis par fes disciples pour autorifer leurs difcours

En effet s'il n'y avoit eu avant lui des prophéties qui promiffent aux Juifs un Meffie, qui en fi-xaffent les tems à ceux d'Hérode à peu-près, & qui annonçassent l'étendue & la durée de fon régne fur toutes les nations: d'où feroit venue parmi eux l'opinion fit commune alors, que le CHRIST alloit paroître, (*) & dont Sué-tone & Tacite, hiftoriens payens ont fait mention, comme d'une opinion conftante & établie par un ancien oracle que l'on trou

"

(*) Suet. Vefpaf. Tacit. Lib. V. hift. Cepsaja.

voit dans les Livres facrés du peuple Juif ? Quel fondement raisonnable auroit eu la fecte des Hérodiens, qui regardoit Héro de comme le Meffie ?

VI.

JESUS-CHRIST a accompli en fa perfonne toutes les prophé ties qui annoncent le Meffie.

C'EST donc une impofture digne de la mauvaise foi des libertins, de prétendre que JESUS-CHRIST foit plus ancien que les prophéties qui l'annoncent, & il eft évident qu'ils n'ont eu recours à ce fubterfuge, que parce qu'ils en

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