pénétrable & fe conferver parmi tant de fourbes & d'impofteurs, qu'aucune Religion & aucun motif ne pouvoient plus retenir ? Un mécontentement, une jalousie, une préférence dont on eft bleffé, une difpute, féparent les perfonnes les plus unies, & font dire alors bien des chofes, qu'on avoit efpéré de ne dire jamais. Parmi des hommes qui ne font liés que par le menfonge, de telles divifions font ordinaires, & le fecret y eft également expofé, foit qu'on demeure méchant, foit qu'on fe repente de l'avoir été. Il est même impoffible que parmi tant de perfonnes, engagées contre leurs lumiéres & 1 contre leur confcience dans un mauvais parti, il n'y en ait eu quelqu'une qui y eût renoncé ; n'eût-ce été que pour fuivre le penchant fi naturel à tous les hommes, d'aquérir un bien-être meilleur. Car enfin ils fe trouvérent ex pofés à beaucoup de mauvais traitemens, à la prifon, à de dures queftions, à la mort-même, & à des genres de mort très-cruels, très-longs, & capables de laffer une patience que Dieu même n'auroit pas rendu invincible, mais toujours incapables d'ébranler la leur. Quoi ? Cette merveilleufe patience n'étoit donc que le voile du défefpoir, & d'une obftination, dont ils con noiffoient l'injuftice, & que leur confcience leur reprochoit alors par un cri pénétrant plus infupor table encore que les fuplices? : Si cela eft vrai - fémblable, il n'y a rien qui ne le foit; & déformais tous les caractéres du vrai & du faux feront confondus & indifcernables. Mais encore, la vrai-femblance ira-t-elle jufqu'à cet excès inouï, que tous ayent été également de bronze & de fer ; que tous fans exception ne fe foient démentis & déconcertés en rien ; & qu'avec la même hipocrifie ils ayent tous eu la même force pour en foutenir jufqu'au bout le mafque & l'impofture? Qui peut croire que tous ayent pu n'être jamais attendris, ni pour eux-mêmes, ni pour leurs amis, ni pour leurs parens, ni pour aucun de ceux qu'ils avoient jetés dans le péril par leurs difcours, & qu'ils voyoient dans de fi cruelles épreuves? 11 en à la raison pour coûteroit trop admettre de tels paradoxes; & le miftére de la Réfurrection de JESUS-CHRIST eft beaucoup moins difficile à concilier avec notre maniére de penfer, que les abfurdités qu'il faut admettre pour rejetter la foi de ce miracle. VIII. Preuves de la divinité du Si la Réfurrection de JE'SUSCHRIST eft indubitable, fi les E'vangéliftes & les Apôtres, qui l'ont prêchée, n'ont été ni trompés ni trompeurs; il n'eft ni moins certain, ni moins évident que le même JE'S USCHRIST eft Dieu, & c'eft une conféquence néceffaire de la vé rité de fa Réfurrection. Car luimême s'eft dit fils de Dieu; & il ne faut qu'ouvrir l'Evangile pour voir à chaque page qu'il apelle Dieu fon pére, non dans le fens où nous l'apellons nous-mêmes y notre |