jours capricieux & indocile, effaça de fa mémoire les merveilles opérées en fa faveur; il s'emporta dans le défert à des murmures féditieux, qui ne cefférent que quand Dieu fit éclater encore fa colére.

Il envoya contre ces rebelles des ferpens, dont la morfure envenimée portoit infailliblement la mort. Les Ifraélites criérent alors vers le Seigneur, qui fe laiffa fléchir un ferpent d'airain fut élevé par fon ordre au haut d'une pique; & tous ceux, qui ayant été bleffés le regardoient, furent guéris. Figure parfaite de JE'S USCHRIST élevé en croix, par qui font fauvés tous ceux qui croyent en lui.

Dieu faifoit toujours grace chaque fois qu'on recouroit à lui : mais il ne manquoit jamais de punir tous les crimes avec éclat, pour faire voir combien il eft jaloux de fa gloire. Enfin outré des rechutes continuelles de fon peuple, il jura qu'aucun de ceux, qui étoient fortis d'E'gipte depuis l'âge de vingt ans & au- dessus, n'entreroit dans la terre promise, hormis Caleb & Jofué.

La famille de Moïfe ne fut pas

plus épargnée que les autres. Moïfe lui-même fut condamné pour avoir marqué quelque défiance dans une occafion importante, où il en réfultoit un scandale univerfel, parce que tout

le peuple en étoit témoin.

Par ordre de Dieu il mit en écrit la Loi qu'il lui avoit dictée fur la montagne de Sinaï, & l'hiftoire du peuple dont il lui avoit confié la conduite. Ce Li

vre qui renferme des preuves éter

nelles & de la bonté de Dieu & de l'ingratitude des Hébreux, fut mis entre les mains de tout le monde avant la mort du Légiflateur. Il faloit le confulter à chaque inftant, pour connoître nonfeulement la Religion, mais auffi les Loix politiques.

(*) Dans ce Livre par eux de tout tems révéré

Le nombre des mots même eft un

nombre facré,

(*) Rac. fils. Poëme de la Relig. Ch. III.

On ne pouvoit donc altérer ni corrompre ces annales facrées, fans que l'impofture fût découverte & punie comme un crime de Léze-Majefté divine, & com-me un attentat contre l'autorité civile. Les Ifraélites nous ont donc tranfmis ce Livre tel qu'ils l'avoient

fe même.

reçu des mains de Moï

Ce fage Légiflateur renouvella encore la promeffe du Meffie, qui avoit été faite à Adam, à Abraham, à Ifaac, à Jacob, & à Juda. Mais non content de leur promettre ce Sauveur, il leur marqua en même tems comment il faudroit le recevoir, quand il

paroîtroit. Dieu, dit-il (a), vous fufcitera du milieu de votre nation, & du nombre de vos frères, un Prophête femblable à moi. E'coutez-le. Ce Prophête femblable à Moïse, libérateur comme lui, légiflateur comme lui, qui pouvoit-il être, finon le Meffie, dont la mort devoit délivrer tous les hommes de l'empire du Démon, dont la doctrine devoit un jour régler & éclairer tout l'Univers, & dont Dieu devoit dire de même (b): Celui-ci eft mon fils bien-aimé. E'coutez-le.

(a) Prophetam de gente tuâ, & de fratribus tuis ficut me, fufcitabit tibi Dominus

Deus tuus: ipfum au

dies. Deut. XVIII. 15.

(b) Hic eft filius meus dile&us, in quo mihi bene complacui: ipfum audite. Math. XVII. S.

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