me la fit s'il eût été poffible. Mais une longue expérience m'a apris, & tous ceux qui font chargés de l'inftru&t on de la jeuneffe le favent affez, & qu'il eft abfolument impoffible de se faire entendre entiérement des Enfans, parce qu'ils n'ont pas encore aquis toutes les idées des chofes, dont on eft obligé de leur parler, & que faute d'un affez long ufage, ils ne fentent pas encore la jufte valeur des mots. Il ne faut pourtant pas s'imaginer qu'ils n'entendent rien du tout, fur tout dans un Livre prefque entiérement historique. D'ailleurs il n'y a qu'à toujours femer; ils profiteront de ce qu'ils pourront: le refte, s'il eft bien apris, germera avec le tems, & ne manquera pas de produire des fruits proportionnés aux foins de la culture. Je prie les Parens & les Maîtres de fouffrir que je finiffe cette Préface par une réflexion importante. C'eft que toutes les précautions qu'ils peuvent prendre, pour inspirer aux Enfans du ref pect & de l'amour pour la Religion, font des précautions inutiles, s'ils ne joignent fcrupuleusement à l'inftruction de la parole celle de l'exemple: car le langage des actions est tout autrement fort & perfuafif que les fimples difcours. (*) Contre une loi qui nous gêne Et cherche à fe révolter; (*) Rouffeau. Ode à l'Impératrice Amélie C c iii |