Chrétienne, & par là de faire obftacle aux progrès de l'irréligion, aujourd'hui trop rapides & trop communs. Un tel Ouvrage vous apartient avec juftice, MONSEIGNEUR les grandes libéralités par lefquelles vous contribuez à l'éducation d'une infinité de jeunes gens, vous donnent des droits inconteftables fur un Livre deftiné à la même fin. Vous l'offrir, MONSEIGNEUR, ce n'est donc que m'aquiter d'un tribut légiti me ; & je le fais avec d'autant plus d'empreffement, que c'est donner à l'Ouvrage un nouveau mérite, & ajoûter aux preuves de la vérité que j'y établis En effet le Premier Prince du premier Sang du monde plus illuftre encore par les qualités de fon cœur & de fon ef prit, que par la noblesse de Sa naissance, qui reconnoît qu'il y a au-deffus de lui un Maître qui juge les Rois, qui confond la fageffe des fages, & réprouve la fauffe prudence des prudens : un Prince éclairé, qui fait avec foumiffion le facrifice de fes lumiéres à l'augufte obfcurité de nos miftéres, & qui fe dépouille avec joie de fa grandeur pour en faire hommage à la Croix ; c'est un spectacle bien propre à confondre l'im piété, à rapeller le fouvenir des tems heureux des Conftan tins & des Théodofes, & fans doute à en faire revivre les mœurs. Je ménagerois davantage votre délicateffe, MONSEIGNEUR, fi je ne vous fçavois affez grand, ou plutôt affez Chrétien pour facrifier votre modestie même à l'intérêt de la Religion. C'est aux ames viles à rougir des fauffes louanges que l'adulation leur prodigue. Mais vous, MONSEIGNEUR, qui êtes également au deffus de la cenfure & de la flaterie, aprouvez ou foufrez du moins des éloges qui vous font dus, & dont l'ef fet ne peut être que de porter ceux qui les liront, à la ver tu qui vous les attire. T'ofe donc me flater que vous agréerez cette marque publique de mon attachement à la Religion que vous profelfez & que vous protégez, & du très-profond respect avec lequel je fuis, MONSEIGNEUR, Votre très-humble & trèsobéiffant ferviteur, BEAUZÉE. |