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POLYTROPE.

Vous reviendrez : mais quand ?
PROTHY ME.

Vous nous bercez d'un conte

MERCURE.

Non; avant qu'il foit peu je ferai de retour :
Mais au lieu de gronder faites-moi donc la cour.
PAMPHILE.

Mercure, ah! foyez für de toute ma tendresse;
Mais partez fans délai.

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MERCURE s'en allant.

J'entends, vous aurez le Tréfor. ( à part.)

Oui certe, & l'on verra par fa propre manie

La curiofité fatisfaite & punie.

PAMPHILE allant après lui.

Ne perdez point de tems.

MERCURE dans le fond du Theatre.

Je vais prendre l'effor.

(Il difparoît.)

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EUGENE.

C'eft un trait qui s'élance.

SIMPLICE.

Ah! comme il bat de l'aile !

POLYTROPE.

Il plane, il fe balance.

PROTHY ME.

Dieux! qu'il eft haut !

FRONIME.

Voyez, voyez qu'il eft petit!

Comme un point il s'anéantit.

SIMPLICE.

J'ai l'œil bon, je le fuis encore bien de la vûe :
Ah, quand volerai-je à mon tour!
PAMPHILE.

C'en est fait : je le voi qui se perd dans la nue.
Allez, épiez fon retour:

Je veux refter avec Eugene.

Venez nous avertir quand vous le reverrez.

SIMPLICE.

Nous n'y manquerons pas.

PAMPHILE.

Tome IV.

Sur le champ, accourez,
N

SCENE I V.

PAMPHILE, EUGENE.

EUGENE

PAMPHILE.

UGENE, m'aimez-vous ?

EUGENE.

Oui ; d'où vient cette peine?

PAMPHILE.

Je vous dirai bientôt pourquoi : C'est un secret de vous à moi. Avançons cependant, crainte que l'on n'écoute. Que dites-vous de tout ceci ? EUGEN E.

L'aventure me femble étonnante fans doute.

PAMPHILE.

Elle me le paroît auffi.
EUGENE.

Sans trop d'impatience il faut en voir l'iffue:
C'eft je croi votre sentiment :

Car enfin...

PAMPHILE.

Point du tout vraiment.

Des plus ardens défirs mon ame eft combattue, Et le Tréfor promis m'agite étrangement. EUGENE.

Je l'attendrai, s'il vient ; mais fort patiemment. PAMPHILE.

Votre ame indifferente eft encor bien novice.

EUGEN E.

Par raifon & par goût je fais ce que Simplice
Fait par un inftinct enfantin.

Un rien le divertit fans troubler son destin
Si l'appas d'un plaifir dans fon ame fe gliffe,
Il y court, il en sent le prix :

Mais dès que ce plaifir s'envole,
Auffitôt détaché qu'épris

Simplice en jouant s'en confole.

Cher Pamphile, fuivons ce goût qui nous con

vient >

Et prenons le tems comme il vient.

PAMPHILE.

Eugene, je vous plains avec ce caractère.
Que dites-nous de notre pere?

EUGEN E.

Que nous lui devons tout.

PAMPHILE.

Je ne dis pas que non.

EUGENE.

Pour moi je lui sçai gré : car je voi la lumiere, Je me trouvois fort mal de n'être que limon.

PAMPHILE.

Je fuis fort aife auffi de me trouver au monde. Mais que nous fert cela, fi nous ne voyons rien? EUGENE.

Dans ces heureux Vergers ne fommes-nous pas bien ?

PAMPHILE.

Ah! vous connoiffez peu cette machine ronde : On nous cache avec foin ses nouveaux habitans.

EUGENE.

Qu'avons-nous befoin d'eux? nos defirs font con

tens.

PAMPHILE levant les épaules.

Toûjours mêmes objets, mêmes soins, même rive! L'agrément de la vie eft la diverfité.

Rien n'eft tel que la liberté.

Ce monde eft beau; souffrez que je vous le décrive. EUGENE.

Voyons.

PAMPHILE trace fur terre avec une
baguette.

Figurez-vous ce Palais au milieu.

(Epimethée au moins me l'affigne en ce lieu)

Ici ce font vallons.

EUGENE.

Et là ?

PAMPHILE traçant fur terre & occupant. tout le Théatre.

Ce font collines,

Qui cachent à nos yeux cent merveilles voisines.

Qui font-elles ?

EUGENE.

PAMPHILE.

Ce font au moins vingt Nations Qui font de nos climats un pays de plaîsance : On n'y voit que jardins, que ruiffeaux, qu'élégance :

(Il montre cela fur terre.)

L'une eft dans cet endroit... l'autre en ces régions... Chaque peuple du refte, a fon air, fa maniere...

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