Il faut que fans tarder Ifac quitte ces lieux. DAMAS. Comment, mon pere ?... il fuit, & ne veut pas m'entendre. Quel coup de foudre! ô Ciel ! que vient-il de m'apprendre ! Ifac doit, me dit-il, s'écarter pour toûjours; SCENE I I I. ISAC, DAMAS. IS C. DAMAS, qui l'eût pu croire§ Ifmael a calmé cette humeur fombre & noire, Et le moyen, Seigneur, d'oublier le paffé ? dre. Je vous abuserois, fi j'ofois vous flatter Plus que les tranfports de votre ame féduite, Penfes-tu qu'Abraham fonge à diffimuler? Je crains cet appareil, je crains cet amour même, S'il falloit que la mort dans mes tendres années, DAMAS. La tempète groffit fous ce calme terrible: IS AC. Abraham vient, DAMAS voulant entraîner 1fac. Ah! Seigneur, fuivez-moi. Mon amour, du refpect ne reçoit plus de loi.. SCENE I V. ABRAHAM, ISAC, DAMAS. ABRAHAM à part. IEU faint, dans ce moment foutiens ma main tremblante, Et daigne confirmer ma vertu chancellante. Eloignez-vous, Damas. DAMAS à part. Pour affurer fes jours Q SCENE V. ABRAHAM, ISAC. ABRAHAM. Uoi! vous ne fuyez pas, & vous ofez m'ate tendre ! ISAC. Quel eft ce trifte accueil que j'ai peine à comprendre ! Si vous offrez au Ciel votre encens & vos vœux Ne puis-je être témoin de ce fpectacle heureux ? ABRAHAM. Soyez-le. Sçavez-vous à qui vous devez l'être? Mes nobles fentimens le font affez paroître. Pourrai-je à quelque effort reconnoître mon fang? Vous pouvez l'éprouver, & me percer le flanc. M'aimez-vous ? ABRAHAM. ISA C. Ah! faut-il que mon cœur vous le jure ? 'A quoi tend ce discours, & qu'en dois-je conclure? ABRAHAM. Que feriez-vous pour moi?. ISA C. Je braverois la mort : Je ferois, s'il fe peut, un plus pénible effort, ABRAHA M. Sondez votre courage, Mon fils, il vous faudra bientôt en faire usage. ISA C. S'il falloit fous ce fer expirer en ce lieu, Je mourrois fans murmure auffi bien que fans crime. ABRAHAM. Allez donc à l'Autel, vous ferez la victime. Moi ? ISAC. ABRAHAM. Votre Dieu le veut: ne m'attendriffez pas, Plus que vous Abraham fouffrira le trépas : Déja mon fein percé par un glaive invisible, Souffre une mort, mon fils, mille fois plus fenfible. Vous mourrez par mes mains, je mourrai de dou leur; Mon fort est le plus dur, déplorez mon malheur; Pour fubir le trépas mon ame eft affez forte; |