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La séance solennelle de la Société d'Agriculture, Commerce, Sciences et Arts du département de la Marne s'ouvre à une heure, sous la présidence de M. AMELIN, préfet de la Marne. Prennent place sur l'estrade S. G. Mgr MEIGNAN, évêque de Châlons, M. Eugène PERRIER, maire de la ville, président annuel, M. Charles PERRIER, député au Corps législatif, maire d'Epernay.

Après avoir lu une lettre de M. le premier président DE ROYER, président du Conseil général, qui exprime ses regrets de ne pouvoir assister à cette solennité, M. Eugène PERRIER, président annuel, ouvre la séance par un discours sur l'ancienne Académie de Châlons.

M. Emile PERRIER, secrétaire, lit le compte-rendu des travaux de la Société.

M. l'abbé AUBERT lit le rapport sur le premier concours. M. Emile PERRIER, secrétaire fait connaître le résultat des autres concours.

M. FAURE lit une notice sur M. Millon.

PRONONCÉ

PAR M. EUGÈNE PERRIER

PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE

MESSIEURS,

L'association dont vous faites partie existait déjà, il y a plus d'un siècle. Elle s'appelait l'Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Châlons. Voltaire, qui avait probablement une dent contre elle, l'aurait, dit-on, caractérisée ainsi : « Honnête personne qui n'a jamais fait parler d'elle. » La définition, quoique d'intention peu bienveillante, peut être acceptée. L'Académie de Châlons devait être honnête comme l'est notre pays, et elle a pu être utile sans faire grand bruit dans le monde.

Elle s'occupait, assurément, et non sans succès, de sciences et de littérature; mais ses pensées étaient ailleurs encore. Les nombreux et intéressants mémoires qu'elle a laissés prouvent que son but principal était le progrès de l'art du laboureur et l'amélioration matérielle et morale du sort des habitants de nos campagnes.

Son existence fut courte. Etablie de fait en 1750 et officiellement en 1770, elle fut supprimée en 1791, avec toutes les académies de France.

Dès que le pays fut délivré d'un régime de bien étrange liberté et qu'il put respirer, les membres survivants de l'Académie de Châlons songèrent à se reconstituer, et une nouvelle association fut formée. Son programme était tout tracé, elle n'eut qu'à reprendre le cours interrompu des travaux de sa devancière et elle se voua comme elle, avant toutes choses, à l'utilité publique. Naturellement l'agriculture prit la première place dans son titre nouveau, et le progrès de l'art qui, de tous les arts, est le plus nécessaire au développement et au bonheur des sociétés, fut aussi la première et la plus constante de ses pensées.

Laissez-moi, Messieurs, vous dire ce que notre Société a fait pour l'agriculture dans son existence de soixantedix ans.

Je le fais sans trop de partialité pour elle, car je veux surtout vous parler de son premier temps, qui a été le plus difficile et le plus fécond. Je veux surtout aussi vous parler d'anciens collègues que maintenant peu d'entre nous ont pu connaître.

Dès le commencement de ce siècle, la Société d'agriculture de la Marne donnait déjà une vigoureuse impulsion à toutes les pratiques nouvelles qui ont sensiblement transformé les habitudes et la fortune de nos campagnes. On la voit s'associer énergiquement à l'importation et aux premiers essais, dans notre pays, de la culture des plantes fourragères artificielles, et l'on voit aussi tous ses membres prêcher d'exemple sur les divers points du département.

Rappelons à la génération actuelle les noms de quelques-uns de ces hommes qui méritent toute sa respectueuse reconnaissance. Et tout d'abord, je trouve de ces noms dans cette ville même: ce sont, pour la plupart,

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