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avons l'orgueil de le dire, a été un des premiers qui l'aient adoptée.

En 1823, nous la voyons introduite par MM. Barrois, de Bouet, et Varin d'Epensival. Vingt ans plus tard, elle était dans nos plus petites exploitations, alors qu'on ne la voyait pas encore dans beaucoup de grandes fermes du nord de la France.

Vous verrez, Messieurs, qu'il en sera de même des machines à moissonner. Nos cultivateurs ont commencé. par s'en moquer un peu. C'est ainsi qu'ils commencent toujours à l'égard des choses nouvelles. Ils ont conservé le tempérament gaulois; ils savent ce qu'ils valent et trouvent d'abord étrange qu'on puisse faire autrement et mieux qu'ils ne font. Mais quand une invention est bonne, ils ne tardent guère à l'adopter. Déjà la moissonneuse est mieux accueillie. La connaissance sera bientôt faite avec elle, et notre département voudra encore être un des premiers où elle aura été employée.

Parmi les progrès qui se sont accomplis autour de nous, il en est un qui s'est fait un peu plus attendre que les autres.

Nous avons vu le temps où la culture était très-primitive dans nos jardins. -Tout y est bien changé maintenant le goût des beaux fruits et des fleurs rares se fait voir jusque dans les plus modestes demeures, et le jardinage est devenu une sérieuse industrie.

En vous reportant à l'époque où cette transition se faisait, vous pensez tout de suite, Messieurs, à un aimable collègue, qui y a beaucoup contribué. A peine arrivé à Châlons, il y a trente-cinq ans, M. l'intendant militaire de Sermet était devenu votre associé et il se mettait de tout cœur à l'œuvre pour faire partager à ses nouveaux compatriotes sa passion pour les jardins. Les Châlonnais se

rappellent avec reconnaissance que cet homme distingué a voulu prendre sa retraite et finir ses jours au milieu d'eux, et nos jardiniers n'ont pas oublié que ses bonnes leçons et son exemple entraînant ont été pour beaucoup dans l'élan qu'à pris leur industrie.

Je suis moins à mon aise pour parler d'autres collègues, bien dévoués aussi au progrès de l'horticulture, parce que heureusement ces collègues sont encore au milieu de nous. Je dirai pourtant que si la culture maraîchère est presqu'aussi avancée dans notre département que dans les environs de Paris, l'honneur en revient à la vigoureuse propagande de M. le comte de Lambertye, aux notions pratiques qu'il écrit avec cette manière charmante. qui n'appartient qu'à lui, enfin aux nombreux élèves qu'il a su former.

Je ne tairai pas, malgré leur présence à cette séance, ce qu'ont fait nos collègues MM. le docteur Nicaise, Lebreton, Jules Jolly, de Châlons, et Thiébault, de Vitry, pour améliorer nos cultures d'arbres fruitiers et de fraisiers.

Enfin, je ne craindrai pas de répéter ce qui se sait maintenant d'un bout de la France à l'autre, que notre collègue M. Magloire Arbeaumont, jardinier paysagiste à Vitry, est un véritable artiste.

Je ne puis pas quitter ce terrain de l'horticulture sans dire ce que notre Société espère des bons enseignements que devront apporter bientôt dans nos campagnes les nouvelles générations d'instituteurs formées à notre école normale, et sans remercier, en son nom, l'habile directeur de cet établissement, de l'heureuse idée qu'il a eue d'initier les élèves à tous les détails de la pratique du jardinage.

L'instituteur ne peut pas avoir et n'aura jamais la prétention d'apprendre à nos laboureurs l'art de cultiver la

avons l'orgueil de le dire, a été un des premiers qui l'aient adoptée.

En 1823, nous la voyons introduite par MM. Barrois, de Bouet, et Varin d'Epensival. Vingt ans plus tard, elle était dans nos plus petites exploitations, alors qu'on ne la voyait pas encore dans beaucoup de grandes fermes du nord de la France.

Vous verrez, Messieurs, qu'il en sera de même des machines à moissonner. Nos cultivateurs ont commencé. par s'en moquer un peu. C'est ainsi qu'ils commencent toujours à l'égard des choses nouvelles. Ils ont conservé le tempérament gaulois; ils savent ce qu'ils valent et trouvent d'abord étrange qu'on puisse faire autrement et mieux qu'ils ne font. Mais quand une invention est bonne, ils ne tardent guère à l'adopter. Déjà la moissonneuse est mieux accueillie. La connaissance sera bientôt faite avec elle, et notre département voudra encore être un des premiers où elle aura été employée.

Parmi les progrès qui se sont accomplis autour de nous, il en est un qui s'est fait un peu plus attendre que les autres.

Nous avons vu le temps où la culture était très-primitive dans nos jardins. Tout y est bien changé maintenant le goût des beaux fruits et des fleurs rares se fait voir jusque dans les plus modestes demeures, et le jardinage est devenu une sérieuse industrie.

En vous reportant à l'époque où cette transition se faisait, vous pensez tout de suite, Messieurs, à un aimable collègue, qui y a beaucoup contribué. A peine arrivé à Châlons, il y a trente-cinq ans, M. l'intendant militaire de Sermet était devenu votre associé et il se mettait de tout cœur à l'œuvre pour faire partager à ses nouveaux compatriotes sa passion pour les jardins. Les Châlonnais se

rappellent avec reconnaissance que cet homme distingué a voulu prendre sa retraite et finir ses jours au milieu d'eux, et nos jardiniers n'ont pas oublié que ses bonnes leçons et son exemple entraînant ont été pour beaucoup dans l'élan qu'à pris leur industrie.

Je suis moins à mon aise pour parler d'autres collègues, bien dévoués aussi au progrès de l'horticulture, parce que heureusement ces collègues sont encore au milieu de nous. Je dirai pourtant que si la culture maraîchère est presqu'aussi avancée dans notre département que dans les environs de Paris, l'honneur en revient à la vigoureuse propagande de M. le comte de Lambertye, aux notions pratiques qu'il écrit avec cette manière charmante qui n'appartient qu'à lui, enfin aux nombreux élèves qu'il a su former.

Je ne tairai pas, malgré leur présence à cette séance, ce qu'ont fait nos collègues MM. le docteur Nicaise, Lebreton, Jules Jolly, de Châlons, et Thiebault, de Vitry, pour améliorer nos cultures d'arbres fruitiers et de fraisiers.

Enfin, je ne craindrai pas de répéter ce qui se sait maintenant d'un bout de la France à l'autre, que notre collègue M. Magloire Arbeaumont, jardinier paysagiste à Vitry, est un véritable artiste.

Je ne puis pas quitter ce terrain de l'horticulture sans dire ce que notre Société espère des bons enseignements que devront apporter bientôt dans nos campagnes les nouvelles générations d'instituteurs formées à notre école normale, et sans remercier, en son nom, l'habile directeur de cet établissement, de l'heureusc idée qu'il a eue d'initier les élèves à tous les détails de la pratique du jardinage.

L'instituteur ne peut pas avoir et n'aura jamais la prétention d'apprendre à nos laboureurs l'art de cultiver la

terre, qu'ils savent si bien; mais avec de la prudence et de l'observation, il peut souvent éclairer leurs procédés au moyen des notions théoriques qu'il a reçues à l'école normale; il peut surtout leur donner de bonnes leçons dans ce petit coin de terrain, voisin de leurs habitations, où ils cultivent ce qu'ils appellent leurs douceurs.

C'est cet utile résultat que vous aviez en vue, lorsque, dès l'année 1837, vous offriez des prix aux instituteurs qui joignent à leur enseignement des notions agronomiques.

C'est dans une pensée analogue que votre association récompense, depuis l'année 1828, le zèle des communes pour l'entretien des chemins vicinaux. Cette amélioration, qui se lie si intimement à celle de l'agriculture, est maintenant plus que jamais l'objet d'une haute sollicitude, et vos concours n'ont plus aujourd'hui la même opportunité. Mais vous pouvez dire avec un certain orgueil que cette impulsion, donnée par vous durant quarante années, a beaucoup contribué à l'état très-avancé de la viabilité vicinale de notre département.

Dans l'heureuse transformation qui s'est opérée en Champagne, j'ai signalé ce qui a été fait par la Société d'agriculture et surtout par ceux de ses membres qui ont été contemporains de ses premiers temps; mais je ne dois pas oublier la part considérable qu'a prise aux progrès réalisés une institution qui est la sœur de la vôtre, le Comice agricole de la Marne, un des plus anciens comices de France.

Je voudrais faire l'historique de cette institution et vous dire les utiles développements qu'elle a pris. J'aurais alors à vous parler des services qu'ont rendus plusieurs de nos collègues, que je vois autour de moi, en la

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