Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Ardennes, aujourd'hui pourvues de bois, et elle ne sera pas sans influence sur l'état climatérique du pays.

Vous avez pu reconnaître l'utilité pratique d'un instrument applicable à la mesure des surfaces rapportées surun plan, inventé par M. Burel, auquel le jury de la com mission de silviculture a décerné une médaille d'argent. Vous vous êtes assuré le concours de M. Burel en le nommant membre titulaire résidant.

VITICULTURE.

MM. Violart et Georges Perrier, viticulteurs à Ay, vous ont adressé dans les derniers jours de l'année académique, quelques observations sur leur nouveau mode de cultiver les vignes. Ils n'acisèlent plus, ne coupent plus, n'altèrent plus aucune racine, leur souche doit donc, selon eux, être dans une meilleure condition de durée que par l'ancienne méthode. Les vignes non aciselées poussent plus vigoureusement que les autres, il doit en être ainsi, puisque cette opération force l'ouvrier à couper une grande partie des racines de la souche pour l'asseoir convenablement.

Vous avez, sur la demande de MM. Violart et Georges Perrier, nommé une commission qui devra, avant les vendanges, examiner l'état de leurs vignes, et vous en rendre compte (1).

LITTÉRATURE.

Mme Hyppolyte Meunier, née Gérardin, fille du docteur Gérardin, décédé médecin de l'hôpital de la Pitié, à Paris,

(1) Commissaires nommés dans la séance du 21 août 1868 MM. Louis Perrier, Lebreton et Vautrin-Delamotte.

vous adresse ses entretiens familiers sur l'hygiène, publiés sous le titre du Docteur au village. Vous avez entendu lalecture de M. Garinet sur cet ouvrage, et il vous a été facile de vous apercevoir que Mme Meunier s'adresse à toutes les intelligences pour faire pénétrer dans les masses les notions d'hygiène sous la forme la plus attrayante, en ce qui concerne le logement, la nourriture, le vêtement, etc.

L'ouvrage de Mme Meunier a été accueilli par la Société de l'enseignement élémentaire; les revues scientifiques en parlent avec éloge, et la Société félicite, du grand succès qu'elle mérite, la veuve du brave capitaine qui commandait le génie au siége de Puebla, et qui y succomba glorieusement.

L'un de nos collègues, en étudiant le théâtre contemporain et notamment le genre comico-lyrique, appelé bouffe, exprime en termes amers le regret de ne trouver dans les pièces en vogue, rien qui soit en rapport avec l'antique adage: Castigat ridendo mores. Il déplore l'indécence de gestes avec laquelle ces pièces sont jouées sur plusieurs scènes de province, et qui ne peut avoir sur la masse des spectateurs qu'une influence des plus funestes.

ARCHÉOLOGIE.

M. Jean-Baptiste Counhaye, de Suippes, vous a fait part d'une découverte qu'il a faite, le 14 mars 1868, à l'ouest de Saint-Jean sur-Tourbe, d'une sépulture antique contenant les restes d'un char sur lequel avait été inhumé un guerrier, probablement un chef, dont le squelette mesurait 1m 88c. Cette trouvaille paraît se rattacher au soulèvement des Gaules, qui eut lieu vers l'an 21 de notre

ère et fut réprimé par Tibère au moment où les troupes de Sacrovir composées de Tourangeaux et d'Angevins, allaient pénétrer dans les Ardennes.

Votre rapporteur, M. Savy, vous a rendu compte de cette intéressante découverte et de la notice qui l'accompagne. Vous adressez tous vos remerciements à l'archéologue auquel vous devez de nombreuses et utiles communications.

HISTOIRE.

M. Moët de La Forte-Maison, votre correspondant, qui, en 1846, vous a fait hommage d'un remarquable ouvrage sur les antiquités de Noyon, vous a offert cette année une œuvre plus importante et d'un intérêt plus général :

Les Francs, leur origine et leur histoire dans la Pan«nonie, la Mésie, la Thrace, etc., etc., depuis les temps « les plus reculés jusqu'à la fin du règne de Clotaire, « dernier fils de Clovis, fondateur de l'empire français. »

a

Ce travail, fruit de vingt années d'études et d'un remarquable talent de critique, établit sur des fondements véritablement historiques l'origine pannonienne des Francs, rapportée comme une tradition par Grégoire de Tours; et appuie ensuite sur des documents qu'aucun écrivain n'avait pu trouver encore, l'opinion de leur origine troyenne, répétée même par nos rois depuis l'origine de la monarchic, et qui a régné jusqu'à la fin du XVIe siècle. Après avoir ainsi, en remontant le cours des âges, retrouvé et suivi le nom et la trace de nos ancêtres jusque dans la plus haute antiquité, l'auteur revenant sur ses pas, trace d'une main ferme l'histoire ancienne des Francs, comme M. Amédée Thierry l'a fait pour les Gaulois, achevant ainsi de poser cette double base de notre his

toire nationale. Vous avez écouté avec la plus grande attention l'exposé des immenses recherches de l'auteur et notamment de l'heureuse application qu'il a faite de la linguistique à l'étude de l'histoire. Vous engagez votre rapporteur à vous continuer ses savantes communications sur les travaux de votre infatigable correspondant (1).

La question des impôts est une des plus grandes questions sociales dans l'ordre politique et général aussi bien que dans l'ordre moral et particulier.

C'est donc avec le plus vif intérêt que vous avez entendu le rapport de M. le docteur Salle, sur l'Etude historique des impôts en France jusqu'en 1789, par M. Camille Savy.

Cette savante étude comprend deux parties:

La première renferme l'exposé détaillé des divers impôts ou droits: les droits légaux, les tailles, les droits extraordinaires, les impôts ecclésiastiques, les aides.

La seconde partie est un résumé historique, un coup d'œil jeté sur le rapport des impôts avec les événements politiques.

CLASSEMENT DE LA BIBLIOTHÈQUE.

Votre archiviste, M. Remy, vous a fait un rapport sur le classement de votre bibliothèque et des archives que des déménagements successifs avaient rendu indispensable.

Il a pris pour base les quatre titres de notre Société. 1o Agriculture proprement dite, horticulture, viticulture, l'hippiatrique;

20 Commerce, industrie, économie sociale;

(1) M. Royer, rapporteur.

30 Histoire, littérature, instruction publique, archéologie, éducation, religion, philosophie, législation, sciences mathématiques et physiques, médecine et histoire naturelle (1).

40 Beaux-arts.

TRAVAUX DIVERS.

Un des ouvrages les plus intéressants que nous ayons reçu est un livre intitulé: Poésies populaires du sud de l'Inde, traduit de l'Hindoustan, par notre collègue, M. E. Lamairesse, qui, lors de son séjour à Pondichery, s'est familiarisé avec la langue parlée par les Hindous. Ce livre contient :

1o La Morale du tirouvallouver, ou morale du divin maître ; c'est un traité des devoirs qui est, nous dit M. Lamairesse, pour les Hindous, ce qu'est l'Imitation de Jésus-Christ pour les chrétiens;

2o La tragédie de Saranga, où nous trouvons dans toutes ses parties principales la légende qui a fourni à Euripide le texte de sa tragédie d'Hippolyte, sujet repris par Senèque, et enfin mis sur la scène française par Racine qui en a fait un chef-d'œuvre;

3o Et les Calampagan, ou mélange de poésies en l'honneur de Siva et de Vichnou. Ces poésies qui embrassent toutes les situations de la vie sont souvent empreintes d'un très-grand charme et d'une très-grande élévation quelques-unes ont un cachet de ressemblance avec la poésie biblique.

On doit remercier M. Lamairesse d'avoir publié un livre

(1) Les collections que vous devez en partie à vos anciens collègues, MM. Mayeux et Dagonet, sont placées dans la salle de l'hôtel-de-ville où vous tenez vos réunions.

« AnteriorContinuar »