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qui peut non-seulement vulgariser chez nous l'étude de la littérature hindoue, mais en outre répandre une lumière nouvelle des questions d'origine littéraire encore mal connues.

Les courts instants réservés à votre secrétaire dans une séance publique, et cette année particulièrement, puisqu'il doit céder la parole à deux collègues, chargés, l'un, d'un rapport sur une question éminemment morale, l'autre, d'une notice sur un savant compatriote dont les découvertes profiteront au pays, l'obligent à mentionner brièvement les rapports consciencieux faits dans le cours de l'année par nos collègues sur les ouvrages que vous avez reçus concernant la médecine, l'archéologie, l'histoire, la chimie, le commerce, l'industrie, etc.;

Le rapport de M. Guy, sur l'ouvrage de M. Edme Jacquier, professeur à Vitry, sur l'exposition élémentaire de la théorie mécanique de la chaleur appliquée aux machines, rapport dont vous avez voté l'impression, et qui figurera dans vos mémoires de cette année;

Le rapport de M. le docteur Salle, sur le Dictionnaire historique et statistique des rues de Châlons-sur-Marne, de M. Cornet-Paulus, qui met à la portée de tous des données historiques sur notre ville;

L'Histoire des ducs et comtes de Champagne, du savant archéologue de l'Aube, M. d'Arbois de Jubainville; L'Histoire du choléra, présentée à l'Académie de médecine par votre collègue et compatriotre, M. Briquet (1);

Les vers charmants sur l'Idéal, que vous a lus votre collègue, M. Camille Savy, pour vous payer sa bienvenue.

(1) M. Salle, rapporteur.

NECROLOGIE.

Me voici, Messieurs, arrivé à la partie la plus pénible de ma tâche. Il me reste à vous parler des collègues que vous avez perdus dans le cours de l'année académique.

Les deux premiers dont j'ai à vous entretenir m'étaient doublement chers par des souvenirs d'enfance, et ce n'est pas sans émotion que je prononce leurs noms.

MM. Bourlon de Sarty, ancien maître des requêtes au Conseil d'Etat, ancien préfet de la Marne, et Gayot-duFresnay, vétérinaire du département, tous deux membres honoraires.

Vos deux collègues, bien qu'occupant des positions différentes, ressentaient l'un pour l'autre un profond attachement, que la similitude du malheur avait encore augmenté, car tous deux avaient eu la douleur de perdre prématurément sur la terre étrangère leurs fils, élèves contemporains de notre collége.

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M. Bourlon de Sarty, préfet du département, devint membre titulaire de notre Société le 15 juillet 1839. Permettez-moi de rappeler les termes par lesquels l'un mes honorables prédécesseurs, qui m'honorait de son amitié, M. de Maupassant, vous rendait compte, dans votre séance publique du 30 août 1839, de la nomination de M. de Sarty aux fonctions qu'avait si longtemps occupées son aïeul, M. de Jessaint : « L'an dernier, à pareil jour, je « m'applaudissais avec vous de ce que pour la trente« huitième fois notre séance publique s'ouvrait sous la présidence du même magistrat. Ce devait être la « dernière. M. de Jessaint a quitté l'administration de « notre département, mais heureusement il ne nous a « pas quittés pour cela; il restera au milieu de nous

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a tout le temps qu'il ne sera pas retenu à Paris par les hautes fonctions législatives que le roi lui a con

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fiées. Heureusement encore, nous avons pour préfet • son petit-fils; ainsi son œuvre sera continuée, œuvre de concorde et de paix, mais aussi œuvre de progrès « et d'amélioration sociale. Déjà M. le Préfet est venu ⚫ siéger au milieu de vous, et il vous a promis cette coopération active et bienveillante à laquelle M. de Jessaint • vous a depuis si longtemps habitués. »

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M. Bourlon de Sarty n'a pas en effet failli dans l'accomplissement des devoirs que lui imposaient les hautes fonctions qui lui étaient transmises comme un héritage de famille. Vous l'avez vu à l'œuvre. Administrateur d'une probité à toute épreuve, homme du monde, plein d'affabilité pour tous, il joignait à une instruction solide, fruit d'excellentes études, les qualités d'un cœur noble et généreux, il aimait et protégeait les beaux-arts.

Vous n'avez pas oublié la remarquable notice sur RoyerCollard, qu'il vous a lue dans une de vos séances ordinaires.

Vous avez lu avec un vif intérêt la notice dans laquelle un de vos collègues, qui fut pendant de longues années son collaborateur, a énuméré les services qu'a rendus M. de Sarty. C'est à lui qu'on doit la création du service vicinal dans le département de la Marne. - Il avait pour ce service un prédilection marquée. Aussi lorsque la révolution de 1848 lui fit quitter des fonctions que nous nous plaisions tous à voir remplir par le petit-fils de M. Jessaint, il continua à s'occuper spécialement des chemins vicinaux, soit comme maire de Gif, soit comme représentant du canton de Palaiseau au Conseil général de Seine-et-Oise. M. Bourlon de Sarty accepta la situation que la révolution lui avait faite, et, dans les jours d'agitation que nous avons eu à subir, vous l'avez vu remplir

avec calme et fermeté ses devoirs civiques. Vous vous le rappelez encore dans les rangs de notre garde nationale, entre son grand-père et son fils. Quelques années plus tard, ce fils qui faisait son orgueil, Albert, tombait à Ravennes, lâchement assassiné par des brigands, sous les yeux de sa pauvre mère impuissante à le défendre.

Cette catastrophe ébranla profondément la forte constitution de notre ancien premier magistrat. D'autres malheurs de famille non moins cruels l'accablèrent et précipitèrent sa fin.

L'an dernier encore, sur cette estrade, vous considériez avec respect la verte vieillesse de notre doyen d'âge, M. Gayot-du-Fresnay, le doyen des vétérinaires de France.

Votre vice-président, M. Duguet, et trois de vos collègues, MM. Jules Garinet, Boulard et Aumignon, ont retracé sur sa tombe sa longue carrière, ses services militaires et administratifs. Vous avez voté à l'unanimité l'impression du dernier rapport si remarquable qu'il vous lisait l'an dernier, à pareil jour. Officier de mérite, inspecteur des haras du roi de Naples, vétérinaire en chef du département, M. Gayot-du-Fresnay était estimé et vénéré de tous. Il eut, lui aussi, de terribles douleurs à supporter: la plus poignante est celle que lui causa la mort de ce fils dont nous parlions tout à l'heure, Louis, qui succomba en Crimée peu de temps après avoir embrassé la carrière militaire où il avait tant d'espérances. Son autre fils, fut le consolateur de sa vieillesse. Avec quel orgueil de père notre collègue venait nous remettre les ouvrages si pratiques que l'on doit à la plume si féconde de M. Eugène Gayot.

Vous devez encore payer un tribut de regrets à cinq de vos membres correspondants dont la carrière a été aussi bien remplie.

M. MILLON, pharmacien en chef de l'hôpital d'Alger, dont M. Faure va vous retracer la vie et vous exposer les utiles et nombreuses découvertes;

M. DIDRON, ancien secrétaire du comité historique des arts et monuments à Paris; directeur des Annales archéologiques, auteur de travaux importants destinés à jeter une vive lumière sur l'obscurité mystérieuse dont l'art chrétien s'enveloppait au moyen âge;

M. RAISON, ancien professeur de rhétorique de notre collége et du lycée Charlemagne à Paris, ancien professeur d'éloquence latine à la faculté des lettres de Dijon; membre titulaire de 1827 à 1833;

M. DINET-PEUVREL, chevalier de la légion d'honneur, maire d'Avize, ancien membre du Conseil général de la Marne, ancien président du tribunal de commerce d'Epernay, administrateur distingué qui est mort victime de son dévouement. Parvenu à un âge avancé, il voulut diriger, pendant toute une nuit, les secours dans un incendie qui menaçait de dévaster Avize.

M. l'abbé BILTZ, curé de Larzicourt, ancien curé de Saint-Loup, auquel nous devons de nombreux documents. sur les origines et l'histoire de Larzicourt. C'est à ses travaux et à ses laborieuses recherches que la commune est redevable, après quinze ans de procédures, d'avoir gagné contre la famille de Montmorency un procès qui lui assure la possession de plusieurs centaines d'hectares de bois et de terres.

NOUVEAUX MEMBRES.

Pour remplir les nombreux vides faits dans vos rangs par la mort ou les mutations, vous avez élu :

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