ne trouverait pas dans une nécessité impérieuse, un véritable programme d'études appropriées à nos besoins intellectuels et moraux !

Est-ce à dire, Messieurs, que les travaux du dernier concours soient sans mérite et qu'ils n'aient pas contribué à jeter quelque lumière sur la question? Votre commission ne le pense pas, elle sait rendre justice aux efforts consciencieux des concurrents, dont je vais faire ressortir les idées les plus saillantes:

Tous deux sont d'accord sur ce point, c'est qu'il ne faut rien épargner pour placer l'élève dans les conditions hygiéniques les meilleures et développer son corps en même temps que l'on cultive son esprit. Tous deux admettent également le maintien des études classiques, mais avec développement de l'enseignement professionnel; enfin il n'y a aucune divergence d'opinion en ce qui concerne l'éducation morale, commencée dans la famille et à laquelle les professeurs ne doivent pas rester étrangers.

Le mémoire n° 2, écrit avec clarté et méthode, présente des idées justes, il signale certains défauts de l'organisation actuelle, insiste sur la nécessité de combattre la licence, en instituant un enseignement spécial, sorte de cours des devoirs civiques, dont la pensée est empruntée à M. Liéoux. L'auteur en proposant de trouver dans l'éducation de la jeunesse des éléments de sécurité pour l'ordre social, a mis le doigt sur la plaie, il appartient aux hommes spéciaux d'indiquer le remède.

En conséquence, votre commission est d'avis d'offrir une médaille d'argent de première classe à l'auteur du mémoire no 2.

Le travail analysé le premier est dû, sans doute, à un homme érudit et profondément convaincu; le passage

dans lequel il traite l'étude des sciences naturelles est empreint d'un esprit pratique que l'on voudrait rencontrer plus souvent. On peut regretter de trouver dans cet opuscule des longueurs qui fatiguent le lecteur et lui font perdre de vue l'objet principal.

Malgré ces imperfections, nous vous demandons, Messieurs, une médaille d'argent de 2 classe pour l'auteur du mémoire n° 1.

FAIT PAR M. SAVY PÈRE

AU NOM DE LA COMMISSION DU TROISIÈME CONCOURS (1)

Sur un Mémoire intitulé:

ETUDE SUR LE CAMP DE CHALONS

L'HOMME PREHISTORIQUE

et le Cultivateur actuel.

MESSIEURS,

Ce mémoire se divise en 3 chapitres; le 1er chapitre traite de l'histoire et de l'origine de l'homme dans les plaines du camp; le 2e de l'influence du camp sur le mouvement de la population et les mœurs des localités environnantes; le 3o de la Botanique et de l'Agriculture.

Dans le 1er chapitre l'auteur recherche l'époque à laquelle on doit faire remonter la construction du camp d'Attila; elle n'est pas, dit-il, l'œuvre de ce célèbre guerrier par une raison toute matérielle; Aétius ne lui a pas laissé le temps d'élever ces remparts; ce n'est pas non plus un camp Romain: Sa forme irrégulière, ressemblant à un cercle aplati est contraire à toutes les

(1) Commissaires: MM. Duguet, président, Remy, vice-secrétaire. Garinet, Salle, Gillet, abbé Boitel, abbé Chapusot, Nicaise, Savy, rapporteur.

règles de la stratégie romaine; cependant, cette preuve ne serait pas sans réplique si elle n'était confirmée par les fouilles faites dans l'enceinte et qui indiquent, de la façon la plus évidente, que là vivait une peuplade gauloise; toutefois il paraît certain, ajoute l'auteur, que les Romains ont dù augmenter ces fortifications; ils placèrent en effet le long de leurs grands voies des forteresses et des camps retranchés et établirent l'un d'eux sur l'enceinte celtique entre Mauriac et Fanum Minervæ.

Nous ne saurions contester cette opinion de l'auteur, puisque nous-même l'avons émise dans notre mémoire topographique, publié par notre société en 1859 et 1860, et dans la réponse que nous avons faite à M. Loriquet sur la critique de ce mémoire.

L'auteur essaye ensuite d'établir par des preuves archéologiques, anatomiques et chimiques, que dès la plus haute antiquité, l'homme a fixé sa demeure dans les plaines de la Champagne.

1o Il déduit de l'analyse chimique qu'il en a faite, que la composition du terrain est très-favorable à la conservation des richesses archéologiques qui y sont enfouies ;

2o Rappelant les fouilles ouvertes au camp de Châlons, sur la voie romaine de Reims à Toul et notamment dans l'enceinte du camp d'Attila, l'auteur constate les faits suivants : « Ces fouilles dit-il, ont fait découvrir la place << d'anciens trous de 0m 50 à 3 mèt.de profondeur de formes << diverses; les terres de comblement de ces trous ren«< ferment des tessons de poterie culinaire des premiers « âges, des cornes de cerf, de nombreuses dents de san«glier, des os taillés et des instruments en silex; la « terre végétale qui est à la partie supérieure contient «surtout des pierres gauloises; quelques-uns de ces