à payer un cens annuel de 20 livres, monnaie de Châlons, à l'abbé de Saint-Michel-sur-Meuse. 1137. Une bulle du pape Innocent II autorise les chanoines de Cheminon à adopter un nouvel institut, (l'ordre de Citeaux), moyennant qu'on lui payât ainsi qu'aux papes ses successeurs un cens annuel de douze écus, monnaie de Châlons. 1185. Les religieux de Saint-Michel en Thiérache assujettissent les habitants d'un hameau qu'ils fondent à ne se servir que de monnaies Châlonnaises; dans le cartulaire de Laon, à l'année 1270, on trouve encore diverses pièces de vente ou d'achat d'immeubles, où il est fait mention de la monnaie de Châlons, et en 1146, l'abbaye de Huiron fut confirmée dans la jouissance d'une dîme d'Ecury, moyennant un cens de quinze sols, monnaie de Châlons, payables au chantre de la cathédrale de Châlons. La monnaie épiscopale de Châlons semble avoir cessé d'être fabriquée vers la fin du XIIIe siècle, puisque dans le règlement de l'année 1315, il n'est pas question de l'atelier monétaire de Châlons, et que toutes les monnaics postérieures à cette époque sortent des ateliers du roi. La monnaie royale avait donc remplacé celles des évêques, ce qui doit, suivant nous, avoir eu lieu lors de la réunion de la Champagne à la couronne de France. Ce changement du reste ne se fit pas sans trouble. M. Barbat rapporte dans l'Histoire de Chalons, page 456, qu'en 1309 Philippe-le-Bel falsifia les monnaies au point que les commerçants de Châlons, lésés dans leurs intérêts, se révoltèrent, plusieurs furent pendus. Nous donnons plus bas un dessin de la nouvelle monnaie qu'on refusait comme de mauvais aloi; elle était frappée à Tours. (Planche II, no 1.) Une conclusion du conseil de ville du 12 septembre 1436 constate le manque d'espèces métalliques à Châlons, et autorise la circulation de la monnaie de Provins, dite au peigné. Quand les espèces métalliques manquaient le commerce se faisait par des échanges pour lesquels on établissait des tarifs spéciaux; les évêques tiraient profit des échanges. Les changeurs avaient des comptoirs dans la grande rue (rue de Marne) jusques y compris la rue des Lombards. Le roi Henri III, par lettre patente en date du 20 octobre 1578, rappelle son édit sur les monnaies et recommande de l'observer dans la ville de Châlons, à cause du trafic que les marchands Châlonnais faisaient avec les étrangers. L'hôtel des monnaies à Châlons était situé sur l'emplacement actuel de l'hôtel de la Préfecture; en 1756 on démolit ce qui restait des anciens bâtiments de l'hôtel des monnaies pour l'agrandissement de l'hôtel de l'intendance. En 1770, on supprima pour le même objet le pont et la rue de la Monnaie. L'acte de vente de l'ancien hôtel des monnaies, dont les bâtiments appartenaient à plusieurs particuliers, se conserve aux archives du département et ne présente rien de particulier. MONNAIES FRAPPÉES A CHALONS-SUR-MARNE CHARLES-LE-CHAUVE (841-878.) Nous commençons la description des monnaies épiscopales de Châlons au monogramme de Charles-leChauve. Nous disons des monnaies, parce qu'il y en a en argent et en cuivre, qui, du reste, ont été publiées par M. Barbat en chromolithographie. GRATIA D-I REX. Dans le champ le mono gramme de Charles par K. Revers. CATALAVNIS CI. Denier argent. (Planche II, no 2.) Comme nous l'avons dit plus haut, ce type doit avoir été conservé longtemps par les évêques de Châlons. (Collection de M. Garinet.) HUGUES, 47 ÉVÊQUE DE CHALONS. Cet évêque, connu pour avoir assisté au Concile de Poitiers, en 1100, ainsi que par ses démêlés avec Albéric, seigneur de Moëslain-en-Perthois, qui le fit prendre et emprisonner jusqu'en 1110; il mourut en enfance trois ans après. A propos de cet évêque, Buirette de Verrières, dans ses Annales de la comté-pairie de Châlons, rapporte, et plusieurs après lui, que le 26 avril 1770, le nommé Chaillot, labourant un champ près du bois SaintThiébaut, terre dépendant de l'évêché situé à une demilieue de Sarry, trouva une pièce de monnaie, de la grandeur d'un double louis de 48 francs, sur laquelle on voyait la figure d'un évêque revêtu de ses habits pontificaux, mître en tête et crosse en main. Autour, on lisait en légende HGS. EP. COM. CATAL. AN. DO. MCI. (Hugonis |