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point de vue des travaux utiles, qu'ils ont fait éclore du sein de nos Sociétés agricoles de France.

Vous avez donné vaillamment votre concours à cette œuvre, en soumettant au conseil d'Etat vos observations sur la rédaction du premier titre du code rural, et vos réponses au questionnaire des enquêtes: de là sont nés différents mémoires.

Je citerai particulièrement les rapports remarquables à divers points de vue, de M. Duguet, notre président, sur les causes de la baisse du prix des laines, et de M. Camille Savy, sur le commerce international. Vous avez décidé que ces deux rapports déjà publiés par les journaux de la localité, seraient insérés dans vos mémoires. Celui de M. Duguet est rédigé au nom de la commission nommée dans votre sein, pour examiner la situation faite à l'agriculture par la dépréciation du prix des laines indigènes.

Le rapporteur a considéré comme l'une des causes principales de cet état de choses l'importation libre des laines du nouveau monde représentant un chiffre annuel de deux milliards sept cent dix millions.

Tout le monde a entendu parler des troupeaux d'Australie où l'on compte les têtes de bergers et non les têtes de bétail. Ces troupeaux coûtent peu; les frais de transit sont sans importance, et les traités de commerce sont encore venus aider à la concurrence en affranchissant ces produits.

Un nouveau mémoire libre-échangiste de M. Camille Savy intitulé: Sur le commerce international, vint montrer la question sous un autre point de vue; et à cette occasion aussi, M. le baron de Pinteville lut dans vos séances, ses appréciations personnelles sur plusieurs questions d'économie sociale.

Après ces détails animés où se sont produits tour à tour à divers degrés, les opinions protectionnistes et libreéchangistes, notre Société a exprimé le vœu qu'il fût établi en France un droit de douane de 10 0/0, compensateur des charges qui pèsent sur le producteur français, en revenant au droit de drawback ou remboursement à l'exportation des tissus fabriqués en France, des droits payés à l'entrée.

Vous avez été représentés à la Société des agriculteurs de France par MM. Duguet et le capitaine Boulard, qui vous ont rendu compte des travaux de cette société.

M. Ch. de Cazanove, d'Avize, membre titulaire non résidant, votre délégué au congrès viticole de Beaune, est venu vous lire un remarquable rapport sur les principales questions qui y furent traitées, comme la comparaison des divers systèmes de culture de la vigne, le chauffage des vins, pour en annihiler les ferments insalubres, les réformes économiques à apporter aux systèmes d'octroi, de douanes et d'impôts indirects, la recherche des moyens de détruire un genre d'aphidien appelé Phylloxera vastatrix qui, en dernier lieu, a ravagé les vignobles de Vaucluse et de la Gironde, et qui menace nos contrées.

Vous avez entendu, en 1868, un premier rapport de M. le docteur Chanoine, sur l'éducation des vers à soie de M. Nagel; il vous a rendu compte, l'année suivante, des efforts toujours croissants de ce dernier; depuis ce temps il a été fait par lui de nombreuses plantations de mûriers et des essais d'éducation de vers à soie plus étendus et plus complets que ceux que vous avez déjà récompensés.

Le bail de votre jardin expirait au 31 décembre dernier dans l'intérêt des études agricoles, et pour vous

conformer à sa destination, vous l'avez loué pour 18 ans, à M. Nagel, à la charge par lui d'y établir une magnanerie expérimentale, d'y faire dans la plus grande partie, des plantations de mûriers, et dy introduire aussi des essais de culture progressive.

Le nouveau locataire a dépassé vos espérances: sa construction est faite dans les meilleures conditions; son éducation de vers à soie améliorés a été couronnée d'un plein succès; le nombre des cocons n'est pas moindre de 40,000, la graine, objet principal de sa sollicitude, peut s'évaluer à 70 onces par 25 grammes (1) et ne sera point inférieure à celle de l'année dernière dont les journaux spéciaux ont vanté la qualité.

Le typhus de la race bovine apporté en France à la suite des armées allemandes a sévi et sévit encore dans plusieurs localités du département de la Marne. Vous avez entendu le rapport si compétent et si complet de M. Aumignon, votre collègue, vétérinaire à Châlons. Les conseils qu'il donne et les prescriptions légales qu'il indique vous ayant paru dignes d'être propagées parmi les cultivateurs, vous avez voté la publication de son mémoire, en une brochure qui a paru en son temps (2).

En dernier lieu, vous avez été chargés par la Société des agriculteurs de France, d'une mission de confiance, celle de distribuer à la petite culture qui avait le plus souffert de l'invasion, une somme de quatre mille francs pour être employée en achats de semences, et vous avez pris part à la souscription ouverte par le comice central. du département pour le même objet.

(1) En sériciculture, l'once ne compte que pour 25 grammes à la livraison, à cause de la perte de poids qu'il subit de la ponte à l'éclosion. (2) In-4°, chez Le Roy, à Châlons, 1870.

§ II.

COMMERCE ET INDUSTRIE.

M. Emile Perrier, vice-président, vous a présenté un rapport sur les importantes publications que vous recevez des Etats-Unis ; il est entré dans des détails tech-. niques concernant la fabrication, sur les côtes du Pacifique, tendant à imiter les vins les plus connus du globe, notamment les vins de Champagne; ces imitations laissent beaucoup à désirer, et nos négociants comme nos viticulteurs n'ont pas encore à redouter cette concurrence.

Cependant, ce Comité nommé par le gouvernement des Etats-Unis énonce que l'on peut trouver, dans le sol et le climat de la Californie, les éléments nécessaires pour assurer une production de vins supérieurs à la majorité de ce qui est importé, et insiste sur l'avantage qu'il y a de propager les vins du pays afin d'empêcher l'usage des boissons alcooliques et malsaines.

M. le docteur Salle, dans un rapport sur une publication ayant pour titre: Annales de la Société des sciences physiques et naturelles de Lyon, cite un fait relatif à la production de la vigne en Amérique. En 1846, un charpentier allemand planta dans l'Illinois trente-quatre pieds de vigne qui donnèrent l'année suivante une corbeille de raisin; aujourd'hui, les Etats de l'Union produisent cinq millions de gallons de vin ou deux cent vingt-cinq mille hectolitres.

M. Valser a signalé les dangers du plâtrage des vins pour leur clarification; il en a indiqué les effets chimiques en concluant, comme l'administration de la guerre, que l'usage prolongé des vins plâtrés est dangereux pour la santé des consommateurs,

§ III.

SCIENCES.

Les sciences naturelles méritent d'occuper ici le premier rang, et je dois donner la première place au rapport de M. Lebreton sur les fascicules parus de l'ouvrage de MM. Cusin et Ansbergue, intitulé: Herbier de la flore française. Cette publication forme le commencement d'un travail considérable où les auteurs se sont imposé la tâche de représenter, par un procédé analogue à l'autographie, les plantes décrites dans la Flore francaise de MM. Grenier et Godron.

Ce procédé, donné sous le nom de Phytoxigraphie, consiste à transporter sur pierre lithographique, et de là sur le papier, l'empreinte de chaque plante après entière dessiccation; et au moyen de la pression, elle se trouve calquée telle qu'elle est dans l'herbier avec ses plus intimes détails.

M. Royer vous a rendu compte d'un ouvrage offert à la Société par M. Drouët, secrétaire général de la préfecture de la Marne, intitulé Catalogue de la flore des Iles Açores, précédé de l'Itinéraire d'un voyage dans cet archipel.

«Sous ce titre modeste, dit le rapporteur, c'est une véritable monographie de l'archipel açoréen: sol, climat, population, mœurs, presse, monnaies, tout a été noté par l'auteur en passant. »>

M. Drouët vous a encore fait hommage de plusieurs ouvrages parmi lesquels je désignerai la Malacologie de la Côte-d'Or.

Aussi vous êtes-vous empressés d'accueillir dans vos rangs ce travailleur érudit, à titre de membre honoraire résidant.

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