I. Oh! qu'il est beau celui qu'anime un peu de vie, II. Comme l'aigle royal qui plane sur les cimes, III. Quelle orgie a-t-on faite en cette triste auberge? IV. Dès qu'il paraît rêveur au détour de la route Il reste seul le jour comme on est seul la nuit.... - Rien V. Ce monde est une mer où son âme lassée, Pauvre alcyon perdu sur l'infini jeté, VI. Etouffé, manquant d'air, ce martyr volontaire, VII. Il aspire le ciel et respire la flamme.... La pensée est sa barque et l'Etre son fanal.... - Par l'âme, homme, lutteur, prètre,―et par le cœur, femme, Tout en lui se mélange au feu de l'Idéal. VIII. A son front qui pâlit, nul besoin de couronne, IX. Être mystérieux qui lui commande en maître, X. Et l'Idéal n'est pas un sublime mirage, XI. Statue impérissable.... impossible problème, XII. En cette vierge sainte arrêtée en son âme, Seul le poète croit, à son souffle vivant XIII. En vain aux longs refus de sa nature humaine, Le poète brisé veut se rendre souvent, L'Idéal le remplit de sa voix souveraine Et lui crie: - En avant! Dieu le veut, en avant! A.-C. SAVY. SUR LA QUESTION DE LA BAISSE DU PRIX DES LAINES PRÉSENTÉ PAR M. P. DUGUET A la Société d'Agriculture, Commerce, Sciences et Arts de la Marne, MESSIEURS, Un de nos honorables collègues s'est rendu, près de vous, dans notre dernière réunion, l'écho des doléances de nos propriétaires de troupeaux, par suite de l'avilissement du prix des laines; il vous a proposé de nommer une commission qui serait chargée de rechercher les causes, ou durables ou accidentelles, de cette dépréciation, et quels remèdes pourraient être apportés au préjudice éprouvé. Vous vous êtes empressés d'accueillir cette demande, elle était, du reşte, dans la pensée de tous. Une société telle que la nôtre est la représentation fidèle des intérêts agricoles de tout un arrondissement, elle doit en produire l'expression toutes les fois que surgit une grave circonstance. Elle ne saurait donc, sous peine de se suicider, déserter une cause à laquelle se lie étroitement ou la prospérité ou la décadence de notre agriculture. (1) Commissaires MM. de Pinteville, Varenne-Thierry, Payatt, Em. Perrier, Aumignon aîné, Boulard et Duguet rapporteur. DIMINUTION DE L'ESPÈCE OVINE. En étudiant dans toutes ses conséquences la question qui nous est soumise, il est un fait qui frappe tout d'abord et que nous trouvons consigné dans les nombreux documents que nous avons consultés, c'est la diminution progressive qui, depuis quelques années, s'est opérée dans la population ovine de la France. Déjà M. Léonce de Lavergne l'avait constatée et signalée dès 1862. Notre population ovine qui s'élevait, en 1840, à...... têtes, n'était plus, en 1866, que de....... soit en moins. 32,150,000 30,300,000 1,850,000 Il est constant que cette diminution n'a pu que s'aggraver dans les trois années suivantes, et ce n'est pas s'avancer témérairement que de l'attribuer au découragement provoqué par la baisse progressive survenue depuis huit ans dans le prix de la laine. Une partie de cette diminution aura bien pu être compensée par une augmentation dans le bétail à cornes, le cultivateur ne se décidant que bien difficilement à renoncer aux engrais qu'il est habitué à produire, à moins toutefois qu'il ne se soit rejeté sur les engrais chimiques et ceux du commerce pour remplacer ceux du bétail qui lui faisaient ainsi défaut, ce dont il est, du reste, permis de douter. Si, en effet, le gros bétail s'était substitué aux bêtes. ovines, le prix de cette sorte de viande aurait dû baisser et c'est le contraire qui se produit. De même le prix des gros cuirs se serait abaissé et il n'en est pas ainsi non plus. Quant à la diminution du nombre des moutons, un des résultats est celui-ci, et en nous tenant seulement au chiffre relevé en 1866 et non à la situation probable de 1869 1,850,000 têtes donnent en moins, et à raison de 3 kilog. de laine par toison, 5,550,000 kilog. lesquels, au prix minimum de 1 fr. 70, représentent 9,400,000 francs perdus annuellement par notre agriculture. L'examen qui nous occupe nous entraîne vers une autre question. Elle s'y lie d'une manière trop intime pour qu'il nous soit possible de n'en pas dire un mot; nous voulons parler de l'importation du bétail étranger en nous bornant seulement, et sans commentaires aucuns, à mentionner les chiffres pris sur les statistiques officielles. En 1862, les importations de bétail représentaient une somme de..... 17,000,000 Citons encore ce fait qui explique, pour une part, les chiffres ci-dessus : Aux deux derniers marchés de Poissy et de La Villette du 16 et du 30 décembre, on comptait 29,132 moutons. L'Allemagne, la Hongrie et la Prusse figurent dans ce total pour 18,232 et la France seulement pour 10,900. Au marché du 6 janvier, il y avait 11,733 moutons, dont 6,000 d'Allemagne. |