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constructeur pour la perfection des appareils qu'il fournit à l'agriculture, et vous lui avez décerné une médaille d'argent.

DOUZIÈME CONCOURS (1).

Prix Savey.

Mile Savey a voulu fonder un prix pour une fille de cultivateur qui se sera distinguée par sa bonne conduite et son intelligence dans les travaux agricoles, afin d'encourager les jeunes filles à rester dans le village où elles sont nées et à s'attacher à des travaux qui, plus que tous autres, peuvent leur assurer le bonheur et l'aisance. Vous avez décerné le prix à Me Valérie Athénaïs Drouart, de Saint-Etienne-au-Temple, qui ayant une mère infirme, aide depuis plusieurs années son père dans tous les travaux de la culture avec une entente parfaite et qui est digne à tous égards de la distinction que vous lui accordez.

Le prix Savey ne peut se partager; vous l'avez regretté, car vous auriez récompensé Mile Léocadie Masson, de Lavannes, arrondissement de Reims, qui, par sa conduite irréprochable et son assiduité aux travaux agricoles, ne le cède en rien à la précédente. La difficulté de choisir vous a fait nommer la première présentée; les droits de la seconde sont d'ailleurs réservés pour l'avenir.

En terminant, nous exprimerons le regret que quelques-uns des sujets proposés n'aient pas tenté nos concurrents habituels; l'étude de la loi sur les coalitions est

(1) Commissaires: MM. Em. Perrier, président, abbé Boitel, rapporteur, Boulard, de Pinteville, abbé Chapusot, Aumignon, Quinquet de Monjour, secrétaire.

bien faite cependant pour solliciter les esprits sérieux et nous la conservons dans notre programme pour 1873. Nous attendons sur ce sujet et sur l'ensemble de nos concours de nombreux mémoires; c'est la réunion des efforts individuels même les plus modestes, qui prépare la voie aux plus grandes découvertes de la science, ou, dans un autre ordre d'idées, qui peut sauver un pays des plus grands malheurs.

RAPPORT

PRÉSENTÉ PAR M. BUREL

Au nom de la commission du 2e concours (1)

(QUESTION DE LA RÉGÉNÉRATION DE LA FRANCE)

MESSIEURS,

A peine étions-nous revenus de la stupeur profonde causée par des désastres sans exemple, qu'un cri unanime éclata dans toute la France pour accuser et pour maudire. Quoi! des armées de plus de 100,000 hommes réduites à capituler! toutes nos forteresses anéanties! Paris, avec ses deux millions d'habitants, ses immenses ressources, son patriotisme, Paris obligé d'ouvrir ses portes sans faire payer chèrement à l'ennemi son triomphe! Et, pour comble d'humiliation, la hideuse Commune a pu trôner pendant un mois sur les ruines de nos monuments, à la lueur des incendies. A qui devons-nous ces excès d'infortune? Au Gouvernement ou à nousmêmes?

Que devons-nous faire pour y remédier?

(1) Commissaires: MM" Em. Perrier Président, Burel rapporteur, Juglar, Nicaise, Dr Salle, Gillet, Quinquet de Monjour, secrétaire.

Ces questions, Messieurs, étaient sur toutes les lèvres et préoccupaient à juste titre les esprits.

C'est alors que votre Société, s'inspirant de la pensée commune, mit au concours de 1872 l'étude des causes de notre décadence et des moyens de nous régénérer.

Six mémoires ont traité ce sujet avec des mérites divers dont vous pourrez juger par l'analyse suivante :

Le mémoire N° 1 porte en tête de ses pages cette antique devise Honneur et Patrie. Jamais, hélas! l'honneur n'a plus souffert, jamais la patrie n'a été plus mutilée. L'auteur attribue avec raison nos désastres à l'insuffisance des préparatifs militaires au début des hostilités, à l'infériorité du nombre de nos soldats et à l'ineptie du commandement. Il compare la France actuelle à ce qu'elle était aux périodes glorieuses de notre histoire, et constate que l'égoïsme, l'amour effrené de l'argent ont pris la place des nobles sentiments de nos pères et altéré le caractère français.

Déroulant le vaste tableau de nos infortunes, il nous montre la ruine de nos campagnes, l'incendie de nos villes, la violation de nos temples, le meurtre des citoyens paisibles, enfin les pertes immenses du commerce, de l'industrie et les misères individuelles. Il rend hommage à la générosité de la nation anglaise et du peuple suisse, qui ont contribué à calmer tant de souffrances; puis il nous présage une destinée meilleure.

Nous avons eu le tort de nous croire supérieurs aux autres peuples, de dédaigner l'étude de leurs langues, de leurs mœurs, de leurs institutions. Habitués à vaincre, nous avons cru à la constance de la victoire. Le réveil a été terrible, mais nos vainqueurs eux-mêmes ont pu se relever d'une défaite plus sanglante encore, et nous saurons les imiter.

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Un grand enseignement se dégage de nos malheurs. Nous devons, dit l'auteur, aimer la liberté, non celle qu'engendrent les révolutions, avant-coureurs du despotisme, mais la liberté sage qui fonde et édifie. Gardonsnous de remettre nos destinées entre les mains d'un homme, quel que soit cet homme, quel que soit son génie. Cette pensée, empruntée à l'illustre historien du Consulat et de l'Empire, vient de recevoir de nos désastres une nouvelle et douloureuse confirmation.

Nous malheurs nous apprennent encore que, pendant vingt années, nous avons été leurrés par un mirage trompeur. Une prospérité factice, un vain étalage de luxe, un entraînement irrésistible de toutes les classes de la société vers les plaisirs, n'ont pas contribué à faire de nous une nation virile. Ce résultat ne peut être atteint qu'avec des mœurs honnêtes et des vertus dont l'apprentissage doit commencer dans la famille. Celle-ci appelle de grandes réformes. La diminution du nombre des enfants, leur éducation efféminée nous préparent de nouvelles déceptions.

Cette partie du travail de l'auteur présente une certaine confusion; ses idées se succèdent sans ordre, sans lien entre elles, ce qui rend pénibles la lecture et l'analyse de ce mémoire.

Ainsi nous y voyons se heurter une phrase contre l'oisiveté, une critique de la manie du fonctionnarisme, un éloge des autres peuples, Belges, Anglais, Américains.

Jusqu'à présent les causes de nos infortunes ne sont qu'indiquées; les enseignements à tirer en sont déduits d'une façon très-incomplète, et déjà l'auteur passe à la seconde partie de son programme qui consiste à étudier les moyens de parvenir à notre régénération. Toutefois, avant de les énumérer, il croit devoir retracer l'héroïque

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