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La séance s'ouvre à une heure sous la présidence de M. le Préfet, président-né de la Société.

M. Emile PERRIER, président élu, prend place près de M. le Préfet.

Siégent au bureau M. le général BOISSONNET, président du Conseil général, M. l'abbé DESCHAMPS, vicaire général, M. TH. de FELCOURT, vice-président du Conseil général, M. SALLE, adjoint au maire, M. SAVY père, viceprésident de la Société et M. QUINQUET DE MONJOUR, secrétaire.

Assistent à la séance: MM. PONSARD, de BARTHÉLEMY, de CHAUBRY, DEREVOGE, DESROUSSEAUX, Vte TIRLET, LASSERRE, membres du Conseil général, M. VARENNES,

secrétaire général de la Préfecture, les membres titulaires de la Société et plusieurs membres honoraires et correspondants.

Mer MEIGNAN avait fait exprimer ses regrets de ne pouvoir, par suite d'une indisposition, assister à la séance.

M. Emile PERRIER, président, lit un discours sur l'utilité de l'étude des langues vivantes.

M. QUINQUET DE MONJOUR, Secrétaire, lit le compterendu des travaux de l'année académique 1871-1872.

M. BUREL lit un rapport sur le deuxième concours : question de la régénération de la France.

M. SAVY père lit un rapport sur le 8 concours : amélioration des chemins vicinaux.

M. le Secrétaire proclame le nom des lauréats des divers concours.

M. le Préfet termine la séance en adressant à la Société une allocution dans laquelle il insiste sur l'utilité des travaux littéraires et l'importance actuelle de l'étude des langues étrangères.

DISCOURS

PRONONCÉ

PAR M. ÉMILE PERRIER

PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ

MESSIEURS,

Dans le cours de l'année académique que nous terminons aujourd'hui, vous avez pu reprendre avec régularité vos travaux interrompus près de deux ans par les funestes circonstances que nous venons de traverser. Vos séances de quinzaine ont été consacrées suivant votre usage, à l'agriculture, au commerce, aux sciences, aux arts, qui forment les titres de notre Société, bientôt séculaire.

C'est avec bonheur que vous avez renoué vos relations avec les diverses sociétés académiques. Vous avez cette année attaché un intérêt plus particulier aux envois qui vous sont venus de l'étranger, notamment d'Italie, d'Angleterre, des Etats-Unis d'Amérique. Les connaissances linguistiques que cultivent depuis de longues années plusieurs de nos collègues, vous ont permis d'apprécier cet échange de produits littéraires internationaux et

de le rechercher. Mes goûts personnels me portant à ce genre d'études, j'ai pensé que je pouvais vous entretenir en quelques mots de l'utilité de l'enseignement des langues vivantes dont nous ressentons chaque jour et de plus en plus la nécessité. Les nations qui nous entourent, nous donnent à cet égard un exemple à suivre : il est en effet incontestable que la connaissance sérieuse des langues a une heureuse influence sur toutes les carrières, sur l'agriculture, le commerce, les sciences et les arts. C'est aussi par elle que la religion et la civilisation pénètrent dans les pays les plus lointains.

L'agriculture peut-elle tirer parti des avantages de l'étude des langues vivantes? Il est bien évident que tous les agriculteurs ne peuvent s'y adonner; mais le grand propriétaire qui connaît une ou plusieurs langues se rend compte par des voyages et par l'étude des publications agricoles des améliorations introduites dans les autres pays. Il est précieux pour lui de pouvoir causer dans leur langue avec les propriétaires, inventeurs et les éleveurs étrangers. Les expositions fréquentes de machines et de produits agricoles, qui ont lieu sur tous les points du globe, mettent en communication les agriculteurs des divers pays, et leur permettent d'échanger leurs idées et de discuter leurs systèmes. Les chemins de fer, les bateaux à vapeur supprimant les distances, l'agriculteur qui désire perfectionner son outillage, améliorer ses écuries et ses bergeries, a tout à gagner à de fréquents séjours dans les grands établissements agricoles étrangers. La connaissance des langues n'est pas moins précieuse pour l'industriel qui veut faire connaître et employer de nouvelles machines. C'est ainsi que l'usage des machines à battre, faucheuses, moissonneuses, s'est généralisé. Ces forces motrices, inconnues.

il y a quelques années, sont appliquées à toutes les opérations agricoles à l'étranger, et surtout en Amérique, où la main-d'œuvre est hors de prix. Elles sont appelées à rendre les mêmes services en France, où l'agriculture manque de bras. Nos voisins se servent de nos inventions et de nos perfectionnements qu'ils viennent étudier sur place en parlant notre langue. Faisons comme eux, et sachons aussi tirer parti de leurs découvertes.

Le commerce et l'industrie se créent (sans intermédiaire de nouveaux débouchés. Dans notre département, on a compris depuis longtemps la nécessité d'aller étudier sur place les langues étrangères. Le commerce des vins de Champagne et des laines rend cette étude indispensable, aussi elle est depuis longtemps l'objet de la sollicitude d'un grand nombre de pères de famille. Il est peu de chefs de maison qui n'aient été à l'étranger étudier la langue du pays et travailler dans de grandes maisons de commerce. Permettez-moi de citer mon vieux professeur d'allemand qui, dans une période de cinquante ans, a eu pour élèves un grand nombre d'entre nous. La connaissance de la langue allemande a été précieuse dans les tristes jours de l'invasion : nos édiles municipaux qui la parlent, ont rendu de véritables services. Notre commerce cosmopolite exige l'adjonction d'employés versés dans la connaissance des langues : jusqu'à présent, la plupart de nos établissements ont dù recourir à la collaboration d'étrangers, qui ont occupé chez nous des positions que nous aurions préféré voir dans les mains de compatriotes. Disons-le, pour acquérir ces connaissances à un degré suffisant aux besoins de la correspondance coininerciale, il n'est pas indispensable de sortir du pays, ce qui n'est pas à la portée de tous: on peut mener à bonne fin ces études chez soi, et arriver

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