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de ces fléaux, moyens malheureusement insuffisants, du moins pour le plus grand nombre de ces petits animaux dévastateurs.

L'ouvrage se termine par la description des principaux instruments et appareils de jardinage, avec indication motivée des formes les plus commodes pour chaque, et des qualités qu'ils doivent avoir. Les principaux outils et ustensiles sont figurés par des gravures dans le texte.

Ce petit traité d'horticulture résume et condense heureusement non moins qu'utilement la série d'instructions du même genre que l'auteur a écrites et publiées précédemment sur les différentes branches de l'art horticole, instructions dans lesquelles chaque partie de cet art est traitée avec l'étendue nécessaire, avec les développements convenables.

Et maintenant nous dirons, avec l'auteur, à l'habitant des campagnes: n'avez-vous point de jardin, mais près de votre habitation un emplacement suffisant pour en établir un, mettez-vous à l'œuvre, créez-le. Tout le monde sait maintenant que de tout terrain propre à la culture des céréales on peut faire un jardin potager productif, pourvu qu'on ait de l'eau à discrétion.

N'eussicz-vous jamais travaillé au jardinage, procurezvous ces petits traités, ce dernier surtout, résumé de ceux qui l'ont précédé, il guidera sûrement votre bras encore inhabile, mais robuste, et dans peu vous serez largement payé de votre peine; dans l'année même vous cuillerez sur votre propriété de bons légumes, sinon meilleurs, du moins plus frais que ceux dont vous faites provision le samedi, au marché, pour toute la semaine. Dans quelques années vous récolterez ce qui ne se vend guère au marché, de bons fruits, des espèces et variétés que vous aurez choisies, peut-être même greffées vous-même. Donnez la

préférence aux fruits de garde, vous serez, vous et vos enfants surtout, heureux de les trouver en hiver. C'est là. entre tant d'autres, l'un des bons conseils de votre judicieux guide M. de Lambertye.

En terminant, nous croyons devoir faire remarquer qu'il est tout-à-fait dans les attributions de la Société de prêter son concours, son appui à la propagation, la diffusion de l'enseignement agricole dans toutes ses branches.

Le nouvel ouvrage de M. de Lambertye, quand il sera connu et répandu autant qu'il mérite de l'être, devra certainement contribuer à ce résultat si désirable, à ce résultat but de notre institution. Par suite, nous proposons à la Société de recommander, par les moyens de publicité qui sout en son pouvoir, ce nouvel ouvrage de M. de Lambertye à toutes les personnes de la campagne ou de la ville qui ont intérêt à le connaître, et par suite, à profiter des bons enseignements qu'il contient.

RAPPORT

SUR

L'ETUDE DE M. DE VROIL SUR CLICQUOT-BLERVACHE

Lu dans la séance du 16 août 1873

PAR M. EUGÈNE MARTIN.

MESSIEURS,

Un écrivain, dont les travaux économiques sont fort honorablement appréciés, M. de Vroil, vous a adressé un ouvrage intitulé: Etude sur Clicquot-Blervache, économiste du XVIIIe siècle.

Sous ce titre modeste d'Etude, se cache un travail fort intéressant qui fait mieux connaître l'histoire et les mœurs du dernier siècle; c'est en même temps un monument élevé à la mémoire d'un écrivain champenois dont le nom, jusqu'ici négligé, mérite de survivre. Clicquot-Blervache concourut, en effet, par ses ouvrages, à la propagation d'idées justes et fécondes, dont l'application fut plus tard l'oeuvre du XIXe siècle.

Ce n'est pas une biographie proprement dite qu'a voulu faire M. de Vroil; cette tâche, d'autres l'avaient déjà remplie. M. de Vroil a jugé avec raison plus utile de se livrer à un exposé des doctrines de son auteur; c'était ainsi ajouter une page à l'histoire de l'économie politique.

Les ouvrages spéciaux sont sobres de renseignements sur Clicquot-Blervache. Le dictionnaire de Guillaumin, la bibliographie d'Auguste Blanqui, se bornent à une sèche nomenclature de ses écrits. Clicquot n'était certes pas un maître à la façon d'Adam Smith et de Quesnay; mais en suivant de loin les traces de ce dernier, il savait conserver son indépendance, et quelquefois ses vues dépassèrent l'horizon de ses contemporains.

I

Clicquot-Blervache était né à Reims, le 7 mai 1723, sur la paroisse Saint-Symphorien, aujourd'hui détruite. Sa vie par elle-même offre peu d'intérêt. Élevé au collège de l'Université de Reims, il eut pour professeur le célèbre abbé Le Batteux, auprès duquel il puisa le goût des belleslettres.

Il apprit le commerce à Nancy, chez un de ses oncles du nom de Coster. Dès sa jeunesse, il figura dans les concours ouverts par les académies de province. Ces concours étaient alors dans tout leur éclat; de grands écrivains ne dédaignaient pasd'y prendre part, témoin Jean-Jacques Rousseau. Clicquot s'y fit connaître avec honneur; il fut plusieurs fois lauréat, et nous sommes heureux de rappeler qu'il couronna sa longue et studieuse carrière par un mémoire qui obtint le prix à l'Académie de Châlons. C'était en 1783; le lauréat et l'Académie devaient bientôt disparaître. Clicquot mourut en 1796, à l'âge de soixante-treize ans. Il ne laissa qu'une fille mariée à M. François de Vivès.

En 1760, Clicquot avait été élu par ses concitoyens procureur du roi syndic de la ville de Reims; il se montra à la hauteur de cette magistrature, dont les fonctions multiples et assez mal définies lui permirent de donner une

grande impulsion aux travaux publics de la ville. Son nom est inserit, avec celui des magistrats municipaux d'alors, sur le piédestal de la statue de Louis XV.

Bientôt il était appelé à un emploi qui répondait mieux à ses goûts: il fut, en 1766, nommé inspecteur général des manufactures; il occupa cette place jusqu'en 1790, époque de sa suppression.

Les inspecteurs généraux des manufactures étaient au nombre de cinq pour toute la France. Ils étaient comme les intermédiaires entre le gouvernement et les industriels; ils devaient connaître (et c'est Clicquot-Blervache qui trace lui-même ce programme) les prix de revient et les frais de mise en œuvre des matières premières, l'importance de la consommation intérieure, la demande et l'offre de l'étranger, la situation du crédit, les prix de la main-d'œuvre, l'état des voies de communication. Enfin, ils devaient posséder à fond les lois qui président au développement de la richesse des nations.

Le programme était si vaste qu'il devait être parfois bien mal rempli; l'inspection des manufactures était trop souvent une sinécure, et elle était vivement attaquée dans des écrits où l'on démontrait l'inutilité des inspections. Ajoutons que l'un de ces écrits était de Blervache luimême, qui ressemblait ainsi à ces auteurs qui se moquent de l'Académie jusqu'au jour où ils sont appelés à en faire partie. Il faut dire à son honneur, cependant, qu'il prit à cœur ses nouvelles fonctions et les obligations qu'elles lui imposaient. Elles eurent pour lui cette heureuse conséquence de le mettre en relations avec Turgot, relations que resserrait encore la communauté de leurs idées.

En recueillant les œuvres parues ou inédites de ClicquotBlervache, M. de Vroil n'a rien oublié; non-seulement il s'est attaché à ses écrits sur l'économie politique, mais il

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