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Pour nous, Messieurs, nous ne pouvons qu'être frappés de l'énergie de ces voyageurs intrépides qui, comme M. Brenchley et M. Jules Remy, ne craignent pas, pendant de longues années, d'exposer leur vie chaque jour, d'affronter des dangers inconnus pour étendre le domaine de la science; et lorsque l'heure fatale sonne pour eux, nous ne pouvons que nous associer aux regrets de leurs amis et de leurs concitoyens. Aussi vous ne manquerez pas de prier votre correspondant, M. J. Remy, de transmettre l'expression de vos regrets à la famille de son ami.

A.-CAMILLE SAVY.

CHALONS AU XVe SIECLE

PAR

M. Edouard de BARTHÉLEMY,

Membre titulaire non résidant.

Je crois qu'il n'est pas sans intérêt de se rendre compte de ce que notre bonne ville de Châlons était au quinzième siècle; or, nous en trouvons tous les éléments dans les listes de tailles dressées à plusieurs reprises dans les premières années de ce siècle. Nous choisirons « la taille de 1,783 livres 9 sols, levée en l'année 1418 pour le premier »tiers des fouages, deux au Roy et l'arriéré redeu (1), par » Olivier de Coole, François Cotelle, Philippe de Frampas » et Jehan Acier, commis à ce par la communauté de la » ville de Chaalons. Ce document fournit les renseignements les plus précis et les plus authentiques sur la population actuelle de la ville, sur la fortune de ses habitants et sur les industries auxquelles ils se livraient.

La taille de 1418, en accusant environ 1,900 taillables, suppose une population de 8 à 9,000 individus, or le recensement municipal arrêté le 16 mai 1517, constate un chiffre officiel de 9,223 habitants. Nous croyons cependant qu'en 1418 la population pouvait encore s'élever au-dessus

(1) Le quart était de 1.069" 3 64, le surplus représente l'arriéré.

de ce chiffre, comme nous le démontrerons plus loin. Ce serait donc un chiffre normal après la grande diminution de la population, à la suite des guerres, comme le constate la charte royale du 23 juillet 1421, conservée à l'Hôtel-deVille. La charte royale de 1421 ne porte que 1,200 feux taillables ou environ, ce qui ferait croire encore à une réduction d'un tiers en quatre ans. Les tailles postérieures ne corroborent pas ce renseignement. Mais cette diminution se produisit cependant lentement, puisque le recensement de 1517 le constate.

La ville était partagée en deux bourgs et vingt-six connétablies, portant le nom des connétables placés à la tête de chacune, savoir:

Le bourg du Pont-Ruppé,

Le bourg de Saint-Sulpice.

La connétablie Jean Perrot,

Jean Machon,

Jean Pechot,

Perrot de Dommartin,

Thierry de Loisy,

Jean Troncey,

Jacquier le Bobey,

Husson Saint-Ouain,

Varnier Vaucher,

Simon Grasmolet,

Jacquier Le Sayne,

Husson Cotelle,

Guillaume de Cheppe,

Colesson Le Noble,

Guillaume de Mons,

Thomas de Brenières,

Froment Charmontois,

La connétablie Jean Branche,

Pierre Berry,

Jean de Nanteuil,

Regnier Lombart,

Jacquier du Degré,

Jean de Marson,

Jean Sauville,

Colesson de Verrières,
Louis Loysel.

Le nombre des taillables variait suivant la connétablie, de façon à réunir une somme à peu près analogue: on en compte soixante au moins, cent à cent dix au plus. Trois cent huit payaient de 15 à 30 sols pour le tiers de l'annuité; deux cents de 30 à 70 sols; cinquante de 70 à 110 sols; une quarantaine seulement de 2 à 12 livres. Tous les autres moins de 15 sols. Les noms de ces plus opulents châlonnais sont :

Jean Machon,
Jean du Meis,

Jean Regnier du Buissy,
Jean de Vésigneul (12'10,
Henri d'Ambonnay,
Oudinot, mitainier,
Peresson le Semoyne,
Michel de Lucey,
Jean Troncey,

Jacquier le Bobey,

Jacquier de la Rose,
Husson S'-Ouain (12'10'),
Varnier Le Drapier,
Testart, chausseur,

Jacquemin Chamboran

(11 liv. 5 sols),

La veuve de Jean de
Saint-Remy,
Colinet de Salon,
Jacquier Grossayne,
Jacquier Noel,
Jean de Machaut,
Adeline de Villeneuve.
Jean Marthebot,

Jacquier Hayne,

Thomas de Brossières,
Perresson Verry le jeune,
Perrinet le Gros-Garçon,
la veuve de Jacquier Noel,
Pierre Berry,
Jean Bernin,

Aguisèle Brey,

Thevenin le Breton,
Jenson Noisette,

Huet le Page,

Jean de Gratreuil,

Jean du Degré (81. 15 s.),

Jean de Marson,
Girard le Poinsy,
Garnier-Petit-Sayne,

Louis Loysel (11 1. 5 s.)

Naturellement, aucun noble ne figure dans ces listes, puisque l'exemption de la taille était un des priviléges de cette caste. Le nombre d'ailleurs n'en était pas considérable à Châlons. La noblesse habitait alors les maisonsfortes des environs: Pargny, Bussy, Somme-Vesle, Recy, Saint-Remy-sur-Bussy, Juvigny, Cheniers, Vaugency, Fagnières, Villers-aux-Corneilles, Cernon, la Motte de Courtisols, Chepy, Coupéville, Mairy, Chaintrix, Morains. Vadenay, Coolus, Vitry-la-Ville, etc.

La ville elle-même ne comptait comme noblesse alors que les le Bouteiller, Braux, anoblis le 1er février 1366, Chabrant, Clément, Contet, Cuissotte, réhabilités en 1484, de Dommartin, du Mesnil, Dorigny, des Forges, Gruyer, maintenus le 3 mai 1493, d'Inaumont, déchargés de la taille le 13 janvier 1457, Jourdain, Joybert, Le Moyne, confirmés le 9 juillet 1490, Lallemand, le Folmarié, le Goix, anoblis le 7 mars 1385, Lambesson, de Marizy, de Morillon, Noisette, de Paris, Toignel, de Thuisy, et encore plusieurs membres de ces familles, de branches probablement non anoblies, figurent sur les listes de la taille de 1418, comme des Noisette, Le Goix, Le Folmarié, Le Moyne, du Mesnil, Lallemand et de Paris. On y trouve d'ailleurs peu de noms des familles devenues plus ou moins notables dans les siècles suivants: Cotelle, Morel, Le Lorrain, du Boys, de Bar, Deu, Hennequin, Maucourt, Le Barbier, de Saint-Remy, Grossayne, Drouet, Ecoutin, Le Papelart, de Cheppes, Champagne, Le Page, Le Caussonnier, Admoole, etc., etc.

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