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nous n'ayons fait qu'une courte visite au musée du château de Baye, il nous eût été possible, au lieu de vous en donner une insuffisante description, de faire ressortir le mérite tout spécial d'un grand nombre des objets qu'il renferme et de vous les décrire, de vous faire connaître ceux qui constituent une conquête nouvelle pour la science préhistorique, et enfin de comparer les éléments dont se compose cette collection avec ceux de la même époque découverts en France et dans certaines parties de l'Europe.

Mais des raisons de haute convenance et d'équité nous imposent à cet égard une extrême réserve. M. Joseph de Baye a été à la peine, il doit être à l'honneur, et c'est à lui qu'il appartient de faire connaître au monde savant et de vulgariser ses belles découvertes.

Nous espérons, Messieurs, que l'année 1875 verra se réunir à Châlons, et pour la seconde fois, le congrès archéologique annuel, dont l'illustre et regretté M. de Caumont fut le fondateur, et que dirige maintenant le savant M. de Cougny. Au nombre des grandes attractions de ce concours, nous devons déjà ranger le musée de M. Joseph de Baye et les hypogées de Coizard et de Courjeonnet, dont la découverte constitue un des événements les plus importants que puisse enregistrer l'archéologie préhistorique.

Votre commission, Messieurs, est unanime pour vous demander de récompenser, par un témoignage d'un ordre élevé, les travaux de M. Joseph de Baye, en lui décernant une médaille d'or; et appliquant un principe nouveau, qui doit donner aux recherches archéologiques dans le département de la Marne une féconde et vigoureuse impulsion, votre commission vous propose d'honorer les travaux des ouvriers fouilleurs, ces utiles et modestes auxiliaires de M. Joseph de Baye, en leur donnant un témoignage de sa

tisfaction et d'encouragement, c'est-à-dire en décernant des médailles de bronze:

A Just Evrard, qui s'est livré au travail des fouilles avec M. Joseph de Baye depuis l'année 1872, d'abord à Fèrebriange dans une nécropole mérovingienne, à Oyes dans des sépultures de la même époque, puis dans les grottes préhistoriques de Courjeonnet et de Coizard, dans les sépultures mérovingiennes de Villevenard, et qui s'est en outre distingué par son travail et par son zèle;

A Alfred Pinchedez, qui s'est livré sous la direction de M. de Baye à l'exploration des nombreuses grottes de Coizard avec une grande intelligence et une grande ardeur; Il a également veillé avec beaucoup de soin à la conservation des grottes et des sculptures qu'elles contiennent;

A Joseph Leroux, qui a été employé depuis 1872 aux fouilles des grottes de Courjeonnet, de Coizard et de Villevenard. Il a montré dans ces travaux de l'expérience et de l'intelligence.

Enfin votre commission vous propose d'inscrire au nombre de vos membres correspondants M. l'abbé Bordé, le dévoué collaborateur de M. Joseph de Baye dans ses découvertes archéologiques.

C'est ainsi, Messieurs, que vous vous associerez aux travaux de ces infatiguables chercheurs qui éclairent d'un jour nouveau le berceau de l'humanité et les origines de l'art; car les premiers hommes qui taillèrent et polirent le silex grossier pour sculpter dans les bypogées de la Marne les naïves reproductions qui les décorent furent les humbles précurseurs de Praxytèle et de Phidias, de Jean Goujon et de Michel-Ange.

Le Rapporteur,
AUGUSTE NICAISE.

RAPPORT

PRÉSENTÉ PAR M. SAVY PÈRE,

Au nom de la COMMISSION DU 8 CONCOURS (1)

AMÉLIORATION DES CHEMINS VICINAUX.

MESSIEURS,

Vous regardez comme une de vos plus belles prérogatives les encouragements à l'agriculture et comme des artères de cette grande nourricière, les chemins qui servent à l'écoulement de ses produits. C'est à ce titre que chaque année vous accordez des récompenses aux communes qui ont le plus amélioré leurs chemins vicinaux.

Dans ce département, grâce aux généreux efforts de l'administration, du Conseil général et des communes, et qu'il me soit permis une citation, au dévouement d'un personnel ad hoc, le service vicinal n'a pas cessé d'être un des plus avancés: partout des sacrifices se sont produits, aussi dans maintes circonstances, avez vous été embarrassés sur le choix que vous aviez à faire.

La dernière période triennale à laquelle s'appliquent les

(1) Membres de la commission: MM. Emile Perrier, président, le capitaine Boulard, Duguet, Savy père, de la Barre Duparcq et Quinquet de Monjour, secrétaire.

récompenses que vous allez décerner, devait nécessairement se ressentir des lourdes charges imposées par l'invasion étrangère les dettes à payer devaient diminuer les sacrifices; cependant les populations, toujours pénétrées de la nécessité d'avoir de bons chemins, ont, pour la plupart, continué leurs efforts.

Parmi les communes les plus zélées, votre commission du 8 concours vous a signalé les suivantes qui, selon vos règles habituelles, sont à raison d'une par arrondissement:

Arrondissement de Châlons. Commune d'Aulnizeux. M. Charpentier, maire;

Arrondissement d'Épernay.

M. Chastre, maire;

Commune de Bannay.

Arrondissement de Reims.

Commune de Champlat.

M. Cuvillier, maire;

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Commune de

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Commune

Arrondissement de Sainte-Menehould. Dommartin-sur-Yèvre. M. Jannequin, maire;

Arrondissement de Vitry-le-François. d'Ablancourt. M. Gobillard, maire.

Votre commission vous a fait remarquer que les communes d'Aulnizeux et Dommartin-sur-Yèvre avaient déjà reçu des récompenses de notre société pour l'amélioration de leurs chemins, pour ce motif, elle vous a proposé de leur accorder un rappel de médaille et de leur substituer dans leurs arrondissements respectifs :

La commune de Toulon. M. Bonnet, maire.

La commune d'Ante. M. Robert, maire.

En conséquence, et conformément à cette proposition, vous avez décerné une médaille d'argent à chacune des communes de Bannay, Champlat, Ablancourt, Toulon et

Ante, et un rappel de médaille aux communes d'Aulnizeux et de Dommartin-sur-Yèvre.

En 1847 vous donniez une médaille de bronze au sieur Jean-Baptiste Ponthon, de Larzicourt, pour le récompenser des bons services qu'il rendait comme cantonnier sur les chemins vicinaux. Cette modeste récompense a porté ses fruits, deux mois s'écoulèrent à peine que ce laborieux et honnête ouvrier proposait à l'administration d'employer aussi comme cantonnier son fils Barthélemy.

Après onze années d'un travail intelligent et assidu et pendant lesquelles il a obtenu les quatre classes de cantonnier ordinaire, Barthélemy Ponthon fut nommé cantonnier chef; il a aujourd'hui la 1re classe de ce grade; il y a donc plus de vingt-cinq ans qu'il est employé au service des chemins vicinaux.

Laborieux, intelligent, d'une activité infatigable, d'une probité à toute épreuve et, hâtons-nous de le dire, d'une conduite et d'une moralité pouvant être données en exemple, Barthélemy Ponthon a été un des auxiliaires les plus utiles du service vicinal, et nous affirmons que pendant notre longue carrière d'agent-voyer en chef, aucun, dans notre service, n'a plus mérité que lui l'estime de l'administration et n'a plus contribué à l'amélioration des chemins dont la surveillance lui a été confiée.

C'est pénétré de toutes ces bonnes qualités dans notre candidat, que votre commission vous a proposé de lui accorder une médaille d'argent.

Cette récompense, Messieurs, est d'autant plus opportune qu'en ce moment l'esprit d'indépendance et de migration. qui agite les classes ouvrières, leurre aussi les cantonniers

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