Et sachez qu'aucun dieu ne mérite d'hommages, Suppléez aux bouches muettes ; De tant d'ouvrages de ses mains. Il vous a donné la victoire; Vos tyrans sont défaits et vos malheurs finis ; Gloire, etc. PSAUME CXLIX. Cantate Domino canticum novum, laus ejus in ecclesia sanctorum. Ames des dons du ciel comblées, Par un nouveau cantique exaltez le Seigneur ; Que de son peuple aimé les saintes assemblées Que tous les cœurs s'épanouissent, Qu'au Dieu qui les a faits ils fassent d'humbles vœux; Du Roi qu'il a choisi pour eux. Que le plein chœur de leur musique Sur le penchant de la ruine, Elle appuie, elle glorifie Ceux qui font pour sa gloire un ferme et saint propos; Quel qu'il soit, jour ou nuit, l'homme qui s'y confie Ses saints n'ont que lui dans la bouche; Sa louange est l'objet qui remplit tous leurs chants; C'est ainsi qu'ils prendront vengeance De tant de nations qui les ont opprimés, Nous verrons leurs rois dans nos chaînes, Ces rois dont la fureur étonnoit l'univers; Telle est l'éclatante justice Qu'a résolu ce Dieu d'en faire par nos mains, Gloire, etc. PSAUME CL. Laudate Dominum in sanctis ejus. Louez l'inconcevable essence, La majesté d'un Maître admirable en ses saints, ; Louez-le de tant de merveilles N'épargnez hautbois ni trompettes Pour lui faire à l'envi des concerts plus charmants; Employez-y clairons, harpes, luths, épinettes, N'oubliez aucuns instruments. Unissez en votre musique La flûte à la viole, et la lyre aux tambours; Que l'orgue à tant de sons mêle un son magnifique, Prête un harmonieux secours. Joignez-y celui des cymbales; Et de ces tons divers formez un tel accord, Ne semblent qu'un égal effort. Gloire, etc. CANTIQUE DES TROIS ENFANTS. Benedicite omnia opera Domini. Ouvrages du Très-Haut, effets de sa parole, Et, jusqu'au bout des temps, de l'un à l'autre pôle Exaltez sa grandeur. Anges, qui le voyez dans sa splendeur entière, Cieux, qu'il a peints d'azur et revêt de lumière, Eaux sur le firmament par sa main suspendues, Vertus, par sa clémence en tous lieux répandues, Soleil, qui fais le jour; lune, qui perces l'ombre, Bénissez le Seigneur; Étoiles, dont mortel n'a jamais su le nombre. Féconds épanchements de pluie et de rosée, Vents, à qui la nature est sans cesse exposée, Exaltez sa grandeur. Feux, dont la douce ardeur ouvre et pare la terre, Bénissez le Seigneur; Froids, dont l'apre rigueur la ravage et resserre, Incommodes brouillards, importunes bruines, Frimas, triste gelée, effroyables ravines, Exaltez sa grandeur. Admirables trésors de neiges et de glaces, Jour, qui fais la couleur, et toi, nuit, qui l'effaces, Exaltez sa grandeur. Ténèbres et clarté, leurs éternels partages, Armes de la colère, éclairs, foudres, orages, Exaltez sa grandeur. Terre, que son vouloir enrichit ou désole, Bénissez le Seigneur; Et, jusqu'au bout des temps, de l'un à l'autre pôle Exaltez sa grandeur. Monts sourcilleux et fiers, agréables collines, Bénissez le Seigneur; Doux présents de la terre, herbes, fruits, et racines, Exaltez sa grandeur. Délicieux ruisseaux, inépuisables sources, Bénissez le Seigneur; Fleuves, et vastes mers qui terminez leurs courses, Exaltez sa grandeur. Poissons, qui sillonnez la campagne liquide, Bénissez le Seigneur; Hôtes vagues des airs, qui découpez leur vide, Animaux, que son ordre a mis sous notre empire, Hommes, qu'il a faits rois de tout ce qui respire, Israël, qu'il choisit pour unique héritage, Bénissez le Seigneur; Et d'un climat à l'autre, ainsi que d'âge en âge, Exaltez sa grandeur. Prêtres, de ses secrets sacrés dépositaires, Bénissez le Seigneur; Du monarque éternel serviteurs exemplaires, Ames justes, esprits en qui la grace abonde, Bénissez le Seigneur; Humbles, qu'un saint orgueil fait dédaigner le monde, Exaltez sa grandeur. Mais sur tous, Misaël, Ananie, Azarie, Et, tant qu'il lui plaira vous conserver la vie, Bénissons tous le Père, et le Fils ineffable, Avec l'Esprit divin; Rendons honneur et gloire à leur être immuable, Exaltons-le sans fin. On te bénit au ciel, Dieu, qui nous fis l'image De ton être divin; On te doit en tous lieux louange, gloire, hommage; On te les doit sans fin. |