Et de tous ces vaincus il t'a fait des amis. A nos vœux les plus doux si tu veux satisfaire, Vois moins ce qu'il a fait que ce qu'il aime à faire : La paix a ses vertus, et tu dois y régler Cette ardeur de lui plaire et de lui ressembler. Vois quelle est sa justice, et quelle vigilance Par son ordre en ces lieux ramène l'abondance, Rétablit le commerce, et quels heureux projets Des charges de l'état soulagent ses sujets; Par quelle inexorable et propice tendresse Il sauve des duels le sang de sa noblesse; Comme il punit le crime, et par quelle terreur Dans les cœurs les plus durs il en verse l'horreur. Partout de ses vertus tu verras quelque marque, Quelque exemple partout à faire un vrai monarque. Mais sais-tu quel salaire il s'en promet de toi? Une postérité digne d'un si grand roi, Qui fasse aimer ses lois chez la race future, Et les donne pour règle à toute la nature C'est sur ce digne espoir de sa tendre amitié Ils ont assez donné de Césars à l'Empire, Comme si ses vertus et l'éclat de ses yeux La grandeur de son ame et son esprit sublime Vois bénir en tous lieux l'Hymen qui te l'amène; Des rives du Danube aux rives de la Seine; Vois-le suivi partout des Graces et des Jeux; Vois la France à l'envi lui porter tous ses vœux. Je t'en peindrois ici la pompeuse alégresse : Mais pour s'y hasarder il faut de la jeunesse. De quel front oserois-je, avec mes cheveux gris, Ranger autour de toi les Amours et les Ris? Ce sont de petits dieux enjoués, mais timides, Qui s'épouvanteroient dès qu'ils verroient mes rides; Et ne me point mêler à leur galant aspect C'est te marquer mon zèle avec plus de respect. FIND DES POÉSIES DIVERSES. SUR LES VICTOIRES DU ROI. 1. POËME SUR LES VICTOIRES DU ROI, Månes des grands Bourbons, brillants foudres de guerre, suit : Ce poëme fut imprimé pour la première fois en 1667, avec l'avertissement qui Au Lecteur. Quelque favorable accueil que Sa Majesté ait daigné faire à cel ouvrage, et quelques applaudissements que la cour lui ait prodigués, je n'en dois pas faire grande vanité, puisque je n'en suis que le traducteur. Mais, dans une si belle occasion de faire éclater la gloire du roi, je n'ai point considéré la mienne: mon zèle est plus fort que mon ambition; et, pourvu que je puisse satisfaire en quelque sorte aux devoirs d'un sujet fidèle et passionné, il m'importe peu du reste. Le public m'aura du moins l'obligation d'avoir déterré ce trésor, qui, sans moi, seroit demeuré enseveli sous la poussière d'un collége; et j'ai été bien aise de pouvoir donner par-là quelques marques de reconnoissance aux soins que les PP. jésuites ont pris d'instruire ma jeunesse et cele de mas enfants, et à l'amitié particulière dont m'honore l'auteur de ce panégyrique*. Je ne l'ai pas traduit si fidèiement, que je ne me sois enhardi plus d'une fois à é endre ou resserrer ses pensées: comme les graces des deux langues sont différentes, j'ai cru à propos de prendre cette liberté, afin que ce qui étoit excellent en latin ne devint pas si insupportable en françois; vous en jugerez, et ne serez pas fâché que j'y aie fait joindre quelques autres pièces, que vous avez déja vues, sur le même sujet. L'amour naturel que nous avons tous pour les productions de notre esprit m'a fait espérer qu'elles se pourroient ainsi conserver l'une par l'autre, ou périr un peu plus tard. >> Le père de La Rue. C'est par cette valeur qu'il tient de votre sang, Mais n'attends pas, grand roi, que mes ardeurs sincères Par l'ordre de son roi les armes de la France L'Espagnol s'en émeut; et, gêné de remords, Louis s'en aperçoit, et tandis qu'il s'apprête Ce héros va plus outre : il leur montre à camper; Achève, grand monarque! achève, et pars sans crainte : |