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Je les vois s'éloigner et fuir de tous côtés.
Tandis que la frayeur les disperse et les guide,
A ce terrible aspect je demeure intrépide,
Et l'exil que me cause un rapport lache et faux
Ne me laisse rien voir de plus grand que mes maux.
Mais cette fermeté qui soutient mon courage
Dans un si grand péril m'est un foible avantage.
Mes chevaux tout-à-coup s'emportent malgré moi ;
Apercevant le monstre ils bondissent d'effroi,
Et prenant vers le roc une course rapide
Mettent leur force à fuir ce qui les intimide.
Je me penche en arrière, et roidissant la main
Je fais ce que je puis pour les soumettre au frein.
Léur fougue m'eût cédé; mais quand je les gourmande,
Une roue (et c'est là tout ce que j'appréhende)
Va donner contre un arbre, et, par l'effort qu'ils font
Hors de l'essieu jetée, elle éclate et se rompt.
Ce choc me met par terre; et telle est ma disgrace,
Que je trouve une rêne où mon pied s'embarrasse.
Ainsi par mes chevaux avec le char tiré
Sur des cailloux pointus dont je suis déchiré,

Mon corps s'ouvre, et partout mes entrailles s'attachent ;
Rencontrant des buissons, ces buissons les arrachent.
Le char contre un rocher quelquefois est conduit,
Et l'on entend mes os s'y briser à grand bruit.
Dans ce terrible état dont encor je frissonne,
Lasse de résister, mon ame m'abandonne ;
Mes membres mutilés, dans leur sanglant dehors
N'avoient rien qu'on eût pris pour le reste d'un corps.

Ad freta convertunt, arrectisque auribus, horrent
Quadrupedes; monstrique metu turbantur, et altis
Præcipitant currum scopulis. Ego ducere vana
Frena manu, spumis albentibus oblita, luctor;
Et retro lentas tendo resupinus habenas.
Nec vires tamen has rabies superasset equorum,
Ni rota, perpetuum qua circumvertitur axem,
Stipitis occursu fracta ac disjecta fuisset.
Excutior curru : lorisque tenentibus artus,
Viscera viva trahi, nervos in stirpe teneri,
Membra rapi partim, partim reprensa relinqui,
Ossa gravem dare fracta sonum, fessamque vider es
Exhalari animam, nullasque in corpore partes,

Ce n'étoit qu'une large et profonde ouverture;
Chaque blessure entroit dans une autre blessure ;
Et jamais tant de morts dures à soutenir
Pour causer une mort n'avoient paru s'unir.

Voyez, nymphe, voyez, quelles que soient vos plaintes,
Si vous avez senti de pareilles atteintes,
Et si le coup fatal qui vous réduit aux pleurs

A rien qu'on puisse dire égal à mes malheurs.

Noscere quas posses; unumque erat omnia vulnus.
Num potes, aut audes cladi componere nostræ,
Nympha, tuam?

(Lib. xv, 497.)

FIN DES OEUVRES CHOISIES DE TH. CORNBILLE.

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IV.

Sonnet pour M. D. V., envoyant un galand à madame
L. C. D. L.

6

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Madrigal.

XIII.

Madrigal pour un masque donnant une boîte de cerises
confites à une demoiselle.

Épitaphe de Didon, traduite du latin d'Ausonne : Infelix
Dido, etc

Mascarade des enfants gâtés.

Récit pour le ballet du château de Bissètre.
Pour monsieur L. C. D. F., représentant un diab'e au
même ballet. Épigramme.

Stances sur une absence en temps de pluie.

Sonnet

Épigrammes traduites du latin d'Andœnus (Owen

ibid.

7

ibid.

11

12

ibid.

15

ibid.

14

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A maî re Adam Billaut, menuisier de Never's, sur ses Che

ibid.

25

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A M. de Boisrobert, abbé de Chat I on, sur ses Épîtres.

31

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XXVIII. Épitaphe sur la mort de damoiselle Elisabeth Ranquet,

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