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fon de Bretagne par femmes

de

prendre le nom de Bretagne, d'en 1532. porter les armes pleines & fans dif

férence;

il ordonnoit aux bâtards de cette Maifon de brifer leurs armes par une barre.

Le Parlement de Paris fit des remontrances fur quelques articles de cette Charte, principalement fur celle qui déclaroit le Dauphin Propriétaire de ce Duché. Il le regardoit apparemment comme réuni de droit ainfi que de fait à la Couronne, foit par la mort du dernier Ducfans enfans mâles, foit par les mariages d'Anne de Bretagne avec Charles VIII & avec Louis XII ; il ; repréfentoit cette qualité de Propriétaire donnée au Dauphin, comme une espece d'aliénation du Domaine ou d'avancement d'hoirie, qui ne pouvoit avoir lieu, tant que le Roi occupoit le Trône, le Domaine ne pouvant être donné aux Enfans de France qu'en appanage. Le Parlement fe déterminoit par des maximes domaniales d'un ordre plus uni

1532.

verfel & d'une influence plus étendue que les loix particulieres de la Bretagne; mais le Roi, content d'avoir terminé cette affaire délicate d'une maniere plus douce & plus heureufe qu'il ne l'avoit efpéré, ne neau, Hift. Changea rien à la Charte de réunion. de Bret. liv. Le Dauphin fut couronné Duc à 22. n. 107. Rennes le 14 Août; il eut toujours, comme Duc de Bretagne, fon fccau & fes Chanceliers particuliers.

D. Lobi

Belcar. liv.

20. n. 38. Sleidan.

liv. 8.

Mém. de

liv. 4.

La Ducheffe d'Angoulême ne vit point faire cette réunion dont elle Commentar. s'étoit fouvent occupée avec le Roi fon fils; elle avoit été malade à FonDu Bellay, tainebleau pendant prefque toute l'année 1531; elle fe crut eafin guérie, & voulut prendre la route de Romorentin; elle ne put aller que jufqu'à Grès en Gâtinois, où elle mourut le 22 Septembre de la même année 1531.

Guichenon,

Hift.général.

L'Hiftorien de la Maifon de Sa

de la Maifon voie, Guichenon, l'a comblée d'éde Savoye tom. 1. pag. loges, (1) parce qu'elle étoit de la

602 & fuiv.

(1) Voir dans Guichenon (loc. citat. ) la liste des

Maifon de Savoie ; mais la France
hait fa mémoire, quoiqu'elle fût mere 1532.
de François Premier. Le badinage
peu décent & peu ingénieux, par le-
quel Marot (i) prétend repréfen-
ter la douleur des diverfes provin
ces de fon appanage à fa mort, per-
fuade peu
la fincérité de cette dou-

leur.

Le fupplice de Semblançai, l'acharnement avec lequel les De Foix furent traverfés & le Connétable de Bourbon perfécuté, ont plus diffamé cette princeffe que les talens qu'elle employa pendant fes deux Régences, fur-tout dans les temps orageux de la feconde, 'ne l'ont illuftrée.

Poetes qui l'ont célébrée, & quelques-uns de leurs vers. Il y en a entr'autres du Chancelier Olivier, qui ont été traduits par Colletet.

(1) Coignac s'en coingne en fa poitrine blême;
Romorentin la perte rememore :

Anjou fait joug: Angoulême eft de même.
Amboife en boit une amertume extrême:
Le Maine en meine un lamentable bruit.

Eglogue fur la mort de Madame Louife
de Savoye, Mere du Roi.

1

Je ferai feulement en fa faveurune 1532. obfervation peut-être peu importante, c'eft que tout le mal qu'on lui re-. proche a été fait hors du temps où elle a été revêtue de l'autorité. (2)

(2) François I. en faifant part à l'Empereur, de la mort de la Ducheffe d'Angoulême, lui dit» que le plus grand foulagement que fache, avoir un » homme tombé en affliction, eft de découvrir fon » deuil A SES PRINCIPAUX AMIS.

Lettre du 29 Septembre 1531.

"Je vous advertis, dit le Connétable de Montmorenci à l'Evêque d'Auxerre ( Lettre du 7 O&o.bre 1531.) » que la vie de Madame a été fi bonne » en toutes chofes que après fon décès, l'on lui » a bien trouvé quatorze ou quinze cent mille écus. Somme alors exorbitante, qui montre & le crédit de la Ducheffe & l'ufage qu'elle en faifoit.

CHAPITRE II.

Divorce de Henri VIII. Services que lui rend François Premier. Alliance intime entre ces deux Princes.

T

ANDIS que les Arts changeoient!

la face de la France, l'Amour chan- 1527. geoit celle de l'Angleterre. Henri 1528. VIII marié depuis dix-huit ans avec Catherine d'Arragon, fille de Ferdinand le Catholique & d'Ifabelle, & tante de Charles-Quint, fe dégoûta d'elle & devint amoureux d'une des Filles attachées à cette Reine, nommée Anne de Boulen(1),fille du Chevalier Thomas de Boulen, Vicomte de Rochefort. Si l'ambition d'Anne de Boulen (2) n'eût afpiré qu'à l'au toriré, il ne tenoit qu'à elle d'en

(1) Elle avoit fuivi en France Marie d'Angleterré, feconde femme de Louis XII. Elle avoit été attachée depuis à la Reine Claude, & après la mort. à la Ducheffe d'Alençon.

(2) Ou Bolleyn ou Bollen,

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