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1527.

Guicciard. Mv. 18.

ravages de la pefte; les reftes de la vieille armée de la Ligue, commandée par le Duc d'Urbin, & par le Marquis de Saluces, faifoient des courfes & des fautes dans l'Ombrie; le Maréchal de Lautrec, avec une nouvelle armée, faifoit des conquêtes dans le Milanès, où il avoit en tête Antoine de Leye, avec fort peu de troupes.

Lautrec avoit paffé les Monts vers la fin de Juillet 1527; il s'étoit trouvé dans l'Aftefan à la tête d'environ mille hommes d'armes, & vingtfix mille Fantaffins Lanfquenets Gafcons, François & Suiffes. Les Lanfquenets, au nombre de fix mille, avoient à leur tête le Comte de Vaudemont, frere du Comte de Guife; Pierre de Navarre comman¬ doit les Gafcons qui étoient auffi au nombre de fix mille; quatre mille François étoient commandés par le Seigneur de Burie; Mondragon Gentilhomme Gascon, gouvernoit l'artillerie; André Doria comman doit les Galeres Françoises.

Il fembloit qu'on dût d'abord coutir à Rome pour délivrer le Pape puifque c'étoit, en apparence, le principal objet de la guerre. Le Duc d'Urbin même étoit de ce fentiment, foit que fa fureur contre le Pape fût affouvie, foit que par hypocrifie, il ne confeillât cette démarche que parce qu'il voyoit qu'on ne la feroit point. En effet Sforce, pour qui on devoit conquérir le Milanès, & les Vénitiens qui défiroient de voir, avant tout, ce Duché enlevé à l'Empereur, ob tinrent que Lautrec s'arrêteroir en Lombardie.

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1527.

Mém. de

Sleidan.

Ce Général pénétra dans l'A- Belcat. live lexandrin, prit Bofco, puis Alexan- 19. n. 37, 38. drie.. La prife de cette derniere Du Bellay Place jetta quelques femences de liv. 3. divifion parmi les Alliés, parce que Commentar Lautrec vouloit en faire un lieu de liv. 6, retraite pour fon armée, & un rendez-vous pour les troupes qui arriveroient de France. Les Alliés crurent voir dans ce projet une difpo fition à conquérir tout le Milanès

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pour la France, & non pour Sforce; 1527. à qui le Traité promettoit la reftitution de ce Duché. Ils exigerent tous, fur-tout les Vénitiens & le Roi d'Angleterre, que la Place fût remife au Duc Sforce; elle le fut,' non fans beaucoup de mécontentement de la part du Maréchal de Lautrec.

Guicciard. liv. 18. Belcar. liv. 19. n. 37.

2

Pendant qu'il avoit pris Alexandrie, André Doria, parti de Marfeille avec quatorze galeres, avoit tellement bloqué le Port de Gênes que rien ne pouvant entrer dans la ville, elle avoit été bientôt réduite à une extrême difette. Les Frégofes, toujours ennemis (1) des Adornes, Mém. de étoient toujours dans le parti de la Du Bellai, France, & les Adornes dans le parti de l'Empereur, Lautrec voulant feconder Doria, envoya Cefar Frégofe avec un détachement confidérable pour ferrer la Place du côté du continent. Les Gênois ayant armé quelques galeres pour tenter

liv. 3.

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a (1) Yoir le liv. I. chap. I. & le liv. 2. chap, 4

de fe procurer des vivres du côté de la mer, le combat alloit s'engager 1527. entre ces galeres & celles de Doria, lorfqu'une tempête obligea Doria de fe retirer à Savonne, avec perte d'une de fes galeres que montoit Philippin Doria fon neveu, & qui tomba entre les mains des Gênois. Ceux-ci, encouragés par ce petit fuccès, efpérerent le même bonheur du côté de la terre; ils firent une fortie contre Frégofe, & elle parut encore leur réuffir d'abord; mais livreffe du fuccès ayant engagé les Gênois trop avant, ils furent coupés & mis en déroute; leur Général Martinengue. fut fait prifonnier. Cette défaite ayant abattu le courage des affiégés, ils fe rendirent, & Lautrec donna le Gouvernement de Gênes au Maréchal Théodore

Trivulce. (1) Le Doge Adorne

(1) Il avoit eu le bâton du Maréchal de Chabannes. Voir le chap. 12. de ce fecond livre. TI étoit coufin-germain du fameux Maréchal JeanJacques, Trivulce, dont Lautrec lui même avoit caule la mort, Voir le chap, 4. du liv. 1.

avec fes partifans & les Impériaux, 1527. s'étoit retiré dans le château, qu'il rendit affez lâchement fans attendre qu'on l'attaquât.

La néceffité avoit contraint Sforce d'oublier les outrages qu'il avoit reçus de ce célebre Aventurier Medequin, tyran de Muffo, & maître du lac de Côme. Ce Medequin avoit alternativement fervi & l'Empereur & les Alliés. La fituation des Places qu'il avoit fu enlever & au Duc de Milan & aux Grifons, l'avoit rendu redoutable à ses voisins, & impor tant dans toute l'Italie. Sforce s'étant réconcilié avec lui, l'avoit chargé de faire quelques levées avec lefquelles Médequin alloit joindre l'arMém. de mée de Lautrec. Antoine de Leve Du Bellay, qui étoit à Milan, fut inftruit de fa marche; il fut que Medequin occuGuicciard. poit un pofte peu avantageux à Caliv. 18. rata, à quatorze milles de Milan, il Capella vint l'attaquer, & ses vieux foldats Brantome, taillerent en pieces les nouvelles leétrang, art. vées de Medequin, qui s'enfuit avec Marq.de Ma- une précipitation dont fa gloire fouftignan. frit un peu

liv. 3.

Galeazzo

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