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MADELEINE DE SCUDERY,

morte en 1701.

I.

ONSIEUR le Maréchal de

M Roquelaure avoit un portrait de

Mademoifelle de Scudéry, repréfentée en Vestale, entretenant le feu facré avec ce mot: Fovebo gravé au bas de l'Autel qui foûtenoit ce feu, pour marquer qu'elle entretenoit toûjours avec foin une aimable liaifon avec fes illuftres amis, M. le Duc de Montauzier, Conrart, Pélisson, Sarrafin, &c.

II.

SARRASIN & Péliffon, étoient tous deux extrèmement attachés à Mademoifelle de Scudéry. On prétend qu'elle donna la préférence au dernier, dont la laideur ne laifferoit pas foupçonner qu'elle s'attachât à la matiere. Elle lui déclara fa paffion par ces vers qu'elle fit fur le champ.

Enfin Acanthe il faut se rendre,
Votre efprit a charmé le mien,
Je vous fais Citoyen du tendre,

Mais de grace n'en dites rien.

Ces vers en occafionnerent d'autres, ceux-ci en particulier dont-on ignore P'Auteur.

La figure de Péliffon,

Eft une figure effroyable;
Mais quoique ce vilain garçon
Soit plus laid qu'un finge & qu'un diable

Sapho lui trouve des appas:

Mais je ne m'en étonne pas,

Car chacun aime fon femblable.

IIL

Il y a quelque tems, dit Ménage, IL que M. Duperrier me fit voir une lettre très-bien écrite, qui finiffoit par Votre très-humble, très-obéiffante fervante. Je lui dis que cela ne valoit rien & que ce n'étoit point le ftyle d'une

Dame. Il foûtint le contraire. Le len demain je reçus un billet de Mademoifelle de Scudéry qui finiffoit de la même maniere. Cela me furprit, & je fis voir le billet à M. Duperrier qui alla faire part à Mademoiselle de Scudéry de notre différent. Il eft vrai, dit-elle, qu'on n'écrivoit pas ainfi autrefois : Mais auffi les femmes ne doivent-elles plus être fi fieres, depuis qu'elles ne font plus fi vertueufes.

IV.

DANS un voyage que M. & Mademoiselle de Scudéry firent en Provence, ils coucherent au Pont S. Efprit. On les plaça dans une chambre où il y avoit deux lits. Avant de s'endormir M. de Scudéry parla de Cyrus, & demanda à fa fœur ce qu'ils feroient du Prince Mafare. Après quelques conteftations il fut arrêté qu'on le feroit affaffiner. Des Marchands, qui étoient dans une chambre voifine, entendirent cette converfation, & crurent que ces deux étrangers complo

toient

toient la mort de quelque grand Prince dont ils déguifoient le nom fous celui de Mafare. La Juftice fut avertie, M. & Mademoiselle de Scudéry faifis & mis en Prifon. Ce ne fut qu'avec beaucoup de peine qu'ils réuffirent à fe juftifier & à obtenir leur élargiffement,

ས.

DESPRÉAUX appelloit les Romans de Mademoiselle de Scudéry, une boutique de verbiage. C'est un Auteur difoit-il, qui ne fait ce que c'eft que de finir. Ses Héros & ceux de fon frere n'entrent jamais dans un appartement que tous les meubles n'en foient inventoriés. Vous diriez que c'eft un Procès verbal dressé par un Sergent,

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ED ME BOURSAULT.
né en Bourgogne l'an 1638.
mort en 1701.

I.

OURSAULT ayant fait en

B1671 par ordre du Roi

pour l'éducation du Dauphin, un Livre qui a pour titre : l'Etude des Souverains, le Prince en fut fi content qu'il fe le fit lire plufieurs fois, & il en crut l'Auteur fi capable de contribuer à former la jeuneffe d'un grand Prince, qu'il lui fit l'honneur de le nommer fousPrécepteur de Monfeigneur mais comme Bourfault n'avoit jamais étudié le Latin, il ne put pas occuper un pofte fi honorable.

II.

THOMAS Corneille aimoit tendrement Bourfault, & vouloit absolument qu'il demandât à être de l'Académie,

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