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monuments capables de nous inftruire fur cette matiere, on ne peut juger des causes qui avoient engagé la ville de Syedra à fe qualifier de pareils titres, ni fi elle y avoit été autorisée par Valérien représenté sur la médaille en question, ou par quelqu'un des Empereurs fes prédéceffeurs. Quoi qu'il en foit, elle montre la vanité extrême qui portoit alors les peuples à vouloir se distinguer par les titres les plus fuperbes & les plus magnifiques. On a une autre médaille de même efpece qui a été publiée par Vaillant. Elle est de Gallien, frappée dans la ville de Sidé en Pamphylie, fur laquelle cette ville prend les titres de AAMMPOTATHC ENA Ozor, très-fplendide & illuftre.

A l'égard de celui de CEMNHC que l'on voit fur la médaille de Syedra, on trouve que le même titre a été donné à l'Empereur Gordien d'Afrique, pere, dont les médailles frappées en Egypte ont pour légende A. K. M. AN. гOPAIANOC. CEM. AP, ET. CEB c'eft-à-dire : l'Empereur Céfar-Marc-Antoine Gordien, vénérable, Africain, pieux, Augufte. Vaillant avoit lu CEB. au lieu de CEM, & avoit cru que cet Empereur étoit appellé deux fois Augufte fur fes médailles ; Peuples & Villes. III. Partie,

b

NEAPOLIS.

d'autres ne trouvant pas vraisemblable la répétition
de ce titre, n'ont fait qu'un mot de ET CEB, & ont
terminé la légende par le titre de pieux; ce qui est
également contre l'usage & contre la vraisemblance.
Le titre de Vénérable convenoit fort à Gordien d'A-
frique, pere,
homme autant respectable par fes
mœurs & par fa figure, que par fon grand âge lorf-
qu'il parvint à l'Empire. Les médailles de fon fils,
frappées auffi en Egypte, ne fe diftinguent bien que
par le retranchement du titre de CHMVOS, étant d'ail-
leurs toutes femblables à celles de fon pere. Elles
ont feulement pour légende A. K. M. AN. TOPAIANOC,

APP. ET. CEB.

CUL-DE-LAMPE des Explications
des Fleurons, &c.

LA VILLE de Neapolis de Syrie a été pendant un temps la capitale de la province de Samarie. Suivant la plupart des anciens Auteurs, c'étoit auparavant la ville de Sichem, dont il eft parlé dans l'Ecriture fainte; ou plutôt elle avoit été bâtie par Jéroboam à la place où étoit Sichem, qui fut entiérement détruite par Abimélech fils de Gédéon. Sous le regne de

Vefpafien, durant ou après le fiege de Jérufalem, elle fut encore rétablie ou augmentée par cet Empereur ou par Titus fon fils, & elle prit alors le nom de Neapolis, avec le furnom de Flavia en leur honneur. Sur les médailles qu'elle fit frapper fous ces deux Empereurs & fous les fuivants, elle fe dit dans les unes Ville de Samarie, & dans les autres, Ville de la Syrie Paleftine. Sous le regne de l'Empereur Philippe, elle fut faite Colonie, titre qu'elle prit fur fes monnoies, ainfi que celui de Néocore. Elle fe qualifia auffi du furnom de Sergia. ou Sergiana, dont l'origine n'est pas bien connue. Entre plufieurs médailles de cette colonie qui font dans la collection de l'Auteur, frappées avec les têtes de Philippe pere, d'Otacilia, & de Philippe fils, il y en a une finguliere, laquelle a pour légende au revers COL. PVL. NEA PO. On ne peut gueres rendre cette légende autrement que par Colonia Pulchra Neapolis. Ce titre de Pulchra ne se trouve fur aucune autre médaille que l'on connoiffe, fi ce n'eft fur quelques-unes grecques de Smyrne. Enfin fur celle de Trébonien Galle, qui eft rapportée dans la Vignette avec la pré

cédente, Neapolis prend encore un autre titre, favoir, celui d'EПICHMOт qu'on ne trouve point non plus fur aucune des médailles qui ont été publiées jusqu'à présent (*): EпICHMOr fignifie infigne, noble, confidérable. Il n'y a point de ville qui ait auffi fouvent changé de furnoms & de titres que celle-là. La montagne que l'on voit fur ces deux médailles avec un temple à fon fommet, eft le mont Garizim au pied duquel cette ville étoit fituée, & c'est le temple bâti à l'imitation de celui de Jérufalem, qui caufa la divifion qu'il y eut toujours depuis entre les Juifs & les Samaritains. Après avoir été détruit par Jean Hyrcan, Maccabée, il fut rétabli du temps que Gabinius étoit gouverneur de Syrie pour les Romains. Il étoit confacré à Jupiter Olympien, lorfque cette derniere médaille fut frappée. Les fignes 'du Soleil & de la Lune qui y font représentés aux deux côtés, ne fe trouvent fur aucune des médailles de Neapolis publiées par Vaillant.

(*) Sur une médaille à peu-près femblable du cabinet de M. le Bret, le P. Panel qui l'a publiée, a lu EII C. MIAOT. NESKOPOT, au lieu d'EПICHмOT ΝΕΩΚΟΡΟΥ,

FLEURON du Faux-Titre des Médailles d'Afrique.

EN RAPPORTANT des médailles sur lesquelles on trouve des prénoms donnés à des Empereurs, à des Impératrices, & à leurs enfants, qui ne se voient fur aucune de celles qui ont été publiées, on a tenté de trouver les causes qui peuvent les avoir fait donner, mais fans entreprendre de leur former des généalogies, comme l'ont fait quelques Antiquaires pour d'autres Empereurs & Impératrices, à l'oc cafion de prénoms ou de furnoms qui fe rencontrent fur quelques-unes de leurs médailles. Si les obfervations qu'on a jointes à celles-ci ne paroissent pas fuffifantes; ceux qui ont plus de connoiffance fur cette matiere, pourront donner les éclairciffements qu'ils croiront qu'elles méritent.

Celle qui eft rapportée dans ce Fleuron, représente une tête fort jeune, autour de laquelle on lit п. CENT. AAP. гETAC, KA. c'est-à-dire, Publius Septimius Hadrianus Geta Céfar. Sur toutes celles de ce Prince qui ont été publiées en grand nombre, il eft appellé Publius Septimius Geta dans

ILIU M

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