Imágenes de páginas
PDF
EPUB

les unes, & Lucius Septimius Geta dans les autres. On n'en avoit point encore vu avec le furnom Hadrianus qui se trouve fur celle-ci, & fur une autre femblable qui eft dans le cabinet de l'Auteur. On fait que Septime-Sévere fon pere, né à Leptis en Afrique, d'une famille affez obscure, affecta de fe dire fils de l'Empereur Marc-Aurele, & qu'en conféquence il donna le nom d'Antonin à Caracalla & à Geta fes deux fils. Caracalla n'en porta point d'autre. Geta ne le prit point, apparemment parce que fon frere le portoit. Geta étoit le nom de fon: ayeul paternel; & les prénoms de Publius & de Lucius Septimius fe trouvent dans ceux de fa famille. Il feroit inutile d'y chercher quelqu'un qui s'appellât Hadrien. N'y auroit-il pas lieu plutôt de penser que, pour faire remonter fon origine & fa nobleffe encore plus haut que Marc-Aurele, on l'eût fait defcendre de l'Empereur Hadrien? Il paroît au moins qu'il a été le premier, après Commode, pour qui il ait été frappé des médailles avec la légende NOBILITAS.

On pourroit penfer auffi que la médaille en quef tion ne feroit point de Geta fils de Septime-Sévere; mais d'un fils de Caracalla qui étoit appellé Hadrien,

suivant une Inscription trouvée sur un des arcs d'un aqueduc à Ephefe, rapportée par le P. Frœlich à la fin de fes Quatuor Tentamina. Elle est conçue en

ces termes : ΑΔΡΙΑΝΟΝ, ΥΙΟΝ, Μ. ΑΥΡΗΛΙΟΥ, ΑΝΤΩΝΙΝΟΥ

ΚΑΙΣΑΡΟΣ ΣΕΒΑΣΤΟΥ Il fait voir que c'eft d'un fls de Caracalla dont il eft fait mention dans cette Infcription ; & il en rapporte une autre trouvée dans le même endroit, qui contient le nom d'une des filles du même Empereur, qui étoit pareillement inconnue. On voit par les médailles de Plautilla fa femme qu'il en eut en effet plusieurs enfants. Spartien lui donne un fils appellé Antonin; & Hérodien, parlant de l'exil de Plautilla, dit qu'elle fut reléguée en Sicile avec fon fils. Refte à favoir fi c'eft celui-ci ou un autre qui se voit représenté sur cette médaille ; & s'il eft probable que Caracalla en eût déclaré un Céfar en bas âge, contre l'ufage de ce temps-là, fans que l'hiftoire en ait fait mention, & fans qu'il eût été frappé des médailles Romaines pour ce jeune Céfar; car il n'y a pas lieu de lui attribuer celles que l'on a de Geta, fur lefquelles il eft représenté fort jeune & fans barbe. Quelque grande que foit la différence qu'il y a entre ces

médailles & celles qui, avec le même nom, repréfentent une tête plus âgée avec de la barbe, le sentiment des plus célébres Antiquaires eft que les unes & les autres appartiennent au même Prince, & non à deux Princes différents, comme quelques-uns l'avoient pensé. Il n'eft pas fans exemple que les Grecs en aient fait frapper pour des enfants d'Empereurs dont on ne trouve aucune médaille Romaine. On en voit dans ce cabinet une de Julia fille d'Augufte; frappée à Smyrne, avec la légende IOTAIAN A&poAithn ; une d'Agrippa petit-fils d'Augufte, avec la légende AGRIPPA CAES. CORINTHI ; plusieurs Grecques de Britannicus, frappées à Theffalonique, à Nicomédie & en Syrie; une avec la légende ΟΤΕΣΠΑΣΙΑΝΟΣ. ΝΕΟΤΕΡΟΣ frappée à Smyrne ; & une de Galerius Antoninus fils d'Antonin Pie: toutes médailles connues d'ailleurs. Il ne feroit donc pas extraordinaire que les Grecs en euffent fait frapper auffi pour un fils de Caracalla; & il y auroit d'autant moins fujet d'en être furpris, qu'ils lui ont dreffé l'inscription cidevant rapportée,

[ocr errors]

VIGNETTE

VIGNETTE de la page 1.

L'ORIGINE & la patrie de Salonina, dont font APHRODISIAS. les deux médailles comprises dans cette Vignette, ne font pas bien connues. Quelques-uns croient qu'elle étoit Romaine ; d'autres difent qu'elle étoit de nation Grecque, née en Afie; & que le nom qu'elle portoit avant fon mariage avec Gallien, étoit celui de XProгONн qui lui eft donné en forme de furnom sur plusieurs de fes médailles frappées dans des villes grecques. Il y a des Auteurs, comme Trebellius Pollio, qui femblent la confondre avec Pipara ou Pipa, fille d'un Roi des Marcomans, laquelle ne fut que la concubine de Gallien, fuivant Aurelius-Victor. Quoi qu'il en foit, il paroît qu'on a affecté de lui donner des prénoms diftingués & honorables fur ces deux médailles pour relever & ennoblir fon extraction. Dans la premiere, elle eft appellée Publia Licinia Cornelia Salonina, comme fi elle avoit été de la famille de son mari, & qu'il eût épousé sa parente; car ce n'étoit point encore l'usage, comme il le fut dans la fuite, que les femmes joigniffent les noms de la famille de leurs maris avec les leurs.

Peuples & Villes. IIIe. Partie.

C

On ignore d'où elle avoit pris le prénom de Julia qui fe trouve fur la feconde médaille; mais il eft évident que comme c'est de fon nom que le fils aîné qu'elle avoit eu de Gallien, avoit été appellé Saloninus, c'est aussi de fon prénom Julia que leur fecond fils fut appellé Julius. Goltzius a publié des médailles de ce jeune Prince qui fut fait César après la mort de fon frere. Elles font fort suspectes; mais ce qui prouve que Julius étoit fon nom, c'est l'Infcription fuivante rapportée par Gruter, IM P. Q.

IULIO. FILIO. GALLIENI. AVG. ET SALONINAE. AVG.

Dans le nombre de toutes les médailles connues de Salonine que Banduri a rassemblées & publiées, il ne s'en trouve aucune qui contienne les prénoms de Julia & de Publia Licinia, que l'on voit fur ces deux-ci. Dans le cabinet de l'Auteur, on en trouve auffi d'autres avec les mêmes prénoms, dont voici la description : BARGASA. По. AI. K. CАANINA, A. Tête de Salonine.

R. BAPFACHNON. Le type ordinaire d'Efculape. ANTIOCHIA. IOT. KOPN.CAAGNIN. Tête de Salonine.

R. ANTIOXEON. Le type ordinaire de la Fortune debout.

« AnteriorContinuar »