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SARDES.

de la rapidité avec laquelle les éclairs, le bruit du tonnerre, & la foudre parviennent à la terre, en traverfant l'efpace immense qui la fépare du ciel. Par conféquent ZHMAAIA étoient, felon les apparences, des fêtes ou des jeux qui avoient pour objet d'appaiser Jupiter, & de détourner les effets des fignes qu'il donnoit de fon courroux.

VIGNETTE des Médailles Puniques, page 143.

LES JEUX Néméens font connus par ce qu'en ont dit tous les Ecrivains qui ont parlé des quatre anciens jeux de la Grece. Vaillant qui a publié des médailles où il eft fait mention des Olympiques, des Ifthmiques & des Pythiques, n'en connoiffoit point fur lefquelles fe trouvât le nom des Néméens, & M. Wife qui a donné en 1750, le catalogue des médailles de Bodley avec de favantes remarques, dit que jusqu'alors leur nom n'avoit paru fur aucune médaille. On le voit fur celle qui eft ici rapportée, & fur la fuivante. M. l'Abbé Belley a fait mention de la premiere dans une Differtation contenant des obfer

vations fur une agate antique du cabinet de M. le Duc d'Orléans, qui représente les têtes de Pertinax, de Titiana fa femme & du jeune Pertinax leur fils, & par laquelle on voit que la ville de Sardes fit célébrer, à l'avénement de cet Empereur au trône, les jeux Chryfanthins, qui fe trouvent nommés avec les Néméens fur la présente médaille d'Otacilia. Il y fait connoître que les jeux Chryfanthins furent représentés à Sardes en l'honneur de cette Impératrice fur le modele des jeux Néméens ; & que c'est ainsi qu'on doit entendre & expliquer les légendes de toutes les médailles où il eft fait mention des quatre jeux facrés de la Grece, lorsque les médailles ont été frappées en d'autres villes que dans les lieux où ces jeux avoient été inftitués. Les Néméens étoient, comme on l'a déja dit, confacrés à Jupiter qui avoit un temple à Némée, où ils fe célébroient tous les trois ans, c'est-à-dire, après deux années révolues, la troifieme commencée.

CUL-DE-LAMPE de la page 154. ON SAIT par les Auteurs anciens, que c'étoit ticuliérement à Argos qu'étoient célébrées des fêtes

par

ARGOS.

en l'honneur de Junon. Les jeux appellés de fon nom HPAIA, y étoient représentés à l'imitation & sur le modele des jeux Néméens qui, confacrés à Jupiter, comme ils l'étoient, convenoient mieux que tous autres aux fêtes de Junon fa femme. C'est ce qu'on voit par la médaille ici rapportée, où nonfeulement les deux jeux font joints ensemble, mais où les types du paon & de l'aigle défignent d'une façon particuliere les deux Divinités auxquelles ces oifeaux étoient confacrés. On ne peut gueres douter que ce ne foit la ville d'Argos qui a fait frapper cette médaille, quoique fon nom n'y foit pas marqué ; & il paroît par la tête d'Antonin qui y eft représentée, que c'étoit en fon honneur & pour lui faire fa cour, qu'elle avoit fait célébrer les jeux en queftion. Jusqu'à présent on n'avoit vu leurs noms fur aucune des médailles qui ont été publiées.,

VIGNETTE des Médailles en caracteres inconnus, &c. page 155.

QUICONQUE a la moindre connoiffance de l'hiftoire ancienne, fait qu'il n'y avoit point de pays ni de villes où Bacchus ne fût honoré par des fêtes

publiques qui s'y célébroient en différents temps, & fous des dénominations différentes. Elles étoient appellées des noms génériques Bacchanalia & Orgia en Italie, Dionyfia en Grece & en Afie, & Dusaria en Arabie. Mais chez les différents peuples & dans la plupart des villes, elles avoient des noms particuliers & différents, dont il feroit inutile & trop long de faire ici l'énumération. On fait auffi que dans ces fêtes, & fur-tout dans celles qui fe célébroient pendant la nuit, les profanations & les licences furent portées à un fi grand excès, que l'an 185 avant l'ere chrétienne, elles furent défendues & abolies par le Sénat de Rome dans toute l'Italie, comme elles l'avoient déja été en quelques endroits de la Grece. Dans leur origine, elles ne consistoient qu'en réjouiffances populaires, après les vendanges on y ajouta dans la fuite des spectacles de théatre & des jeux qui, du nom générique des fêtes, étoient auffi appellés aionrzia. Il y a beaucoup de médailles qui par leurs types paroissent avoir été frappées à l'occafion de ces jeux, fans qu'ils y foient nommés. Vaillant ni les autres Antiquaires n'en avoient vu aucune où leur nom fût marqué

,

comme il l'eft fur la premiere des deux contenues NICEA dans cette Vignette. Elle fait voir que la ville de Nicée en Bithynie donna les jeux AIONYEIA, conjointement avec ceux appellés Aktia en l'honneur de Valérien. On ignore en quoi ils confiftoient; mais il y a lieu de préfumer qu'ils ne furent point repréfentés avec des licences qui auroient pu offenser la majefté de l'Empereur pour lequel ils étoient célébrés. M. l'Abbé Belley a fait mention de la médaille en question dans fa Differtation fur l'ere de la ville de Scythopolis, qu'on trouve imprimée dans le xxvie volume des Mémoires de l'Académie des Infcriptions & Belles-Lettres.

BOSTRA. Il a auffi rapporté la feconde médaille de la Vignette dans une autre Differtation fur l'ere de la ville de Boftra en Arabie, mais fans en donner le def fein. Jufqu'à préfent on n'en connoiffoit qu'une publiée par le P. Froelich, où le nom des jeux AOYZAPIA fût marqué, laquelle eft de l'Empereur Philippe. Elle fe trouve pareillement dans le cabinet de l'Auteur avec celle-ci qui eft de Trajan-Dece, & dont le type eft, comme on le voit, un grand preffoir, lequel est représenté en petit fur une médaille de

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