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Sévere Alexandre du même cabinet; type que Vaillant n'avoit point diftingué fur une pareille médaille, non plus que fur une autre mal confervée qu'il a cru être de Gallien, & qu'il a attribuée à la ville de Tyr. Ce type & le nom des jeux sorZAPIA font connoître qu'ils n'étoient représentés à Bostra que conformément à leur origine, c'est-à-dire, à l'occafion des vendanges, & après qu'elles étoient faites. Au furplus le P. Frolich & M. l'Abbé Belley n'ont rien laissé à ajouter à leurs remarques fur le nom de ces jeux, ni fur ce qui regarde la ville de Boftra.

CUL-DE-LAMPE de la page 164.

LA MÉDAILLE ici rapportée eft auffi la premiere SARDES fur laquelle on ait vu le nom des jeux appellés KOPAIA qui étoient confacrés à Proferpine, comme leur nom le désigne. M. de la Bastie en a d'abord fait mention dans ses remarques fur la fcience des médailles du P. Jobert. Depuis, M. l'Abbé Belley en a aussi parlé dans fa Differtation fur la ville de Sardes. Il a obfervé que les fêtes de Proferpine font appellées KOPEIA par d'anciens Ecrivains, & que cette Déesse étoit la divinité tutélaire de la ville. Comme ils fe

GADARA.

font contentés l'un & l'autre de décrire feulement

cette médaille, on a cru qu'il ne feroit pas hors de
place d'en donner ici le deffein. Les mêmes jeux
KOPAIA ont aussi été représentés à Tarse, ainsi qu'on le
verra par une médaille de Valérien qui fera rappor-
tée ci-après. On ignore auffi en quoi ils consistoient.

FLEURON du Titre particulier du Supplément,

page 165.

LA MÉDAILLE ici rapportée excede de beaucoup
l'étendue ordinaire des médailles grecques de grand
bronze, de forte qu'elle eft rangée parmi les mé-
daillons. La légende & le type qu'elle contient,
donnent lieu aux obfervations fuivantes.

Toutes les médailles qui ont pour légende rasapa,
ΓΑΔΑΡΕΩΝ, ου
ΟΚ ΠΟΜΠ. ΓΑΔΑΡΕΩΝ. avec des époques, ont
été attribuées par le Cardinal Noris, par Vaillant
& par le P. Hardouin à la ville de Gadara fituée
dans la Pérée au-delà du Jourdain, vis-à-vis de Ti-
bériade; & ils ont jugé que les dates qui s'y trou
vent, procedent de l'ere de Pompée, c'est-à-dire,
de l'année 690, ou de l'année 691 de Rome, dans
lesquelles, étant en Syrie, il rendit la liberté à cette

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ville,& à plusieurs autres, qui auparavant étoient poffédées, ou avoient été détruites par les Juifs. La plupart de ces médailles qui sont en assez grand nombre, ont pour type à leur revers une tête de femme tourelée, fymbole d'une ville fortifiée. Sur quelques-unes, au lieu de cette tête, c'est celle d'Hercule Tyrien ; fur d'autres, ce font des cornes d'abondance. D'autres représentent Jupiter affis dans un temple; & plufieurs autres, une trirême, ou un navire à rames semblable à celui qu'on voit sur la présente médaille, excepté que ce navire-ci est bien plus grand, & qu'il y a fur la proue un long bâton de pavillon garni d'une espece d'étendard, & de flammes & banderoles voltigeantes au gré du vent. On y voit de plus un rang de neuf rames avec les Rameurs; & à la poupe, le capitaine ordonnant la manœuvre à un autre qui la fait exécuter fur l'avant. Mais ce qu'il y a de plus singulier, c'est le mot NAYMA placé dans le champ au milieu de la médaille. Ce font les cinq premieres lettres de Navμaxía, terme qui fignifie au propre Combat naval, & qui ne peut être interprété ici que par Jeux représentant des combats fur mer. Il n'a été publié jufqu'à présent aucune Peuples & Villes. III. Partie.

Ναυμαχία

f

médaille qui contienne le nom de ces jeux.

Il n'eft pas vraisemblable que la ville de Gadara fituée dans la Pérée, ait pu faire représenter de pareils jeux. Tous les anciens Auteurs la placent fur une montagne, & difent qu'il y avoit feulement au bas des eaux chaudes fur lefquelles on avoit bâti des bains. Ammien Marcellin ajoute même que dans la contrée où elle étoit, il ne fe trouvoit aucune riviere navigable. Malgré cela,les Antiquaires ci-devant nommés n'ont pas laiffé d'attribuer à cette ville les médailles qui représentent des trirêmes ou navires à rames; & s'écartant des notions communes fur ce que ce type fignifie ordinairement dans les médailles où il fe trouve, ils ont dit qu'en cette occafion il pouvoit défigner ou la félicité de la ville, ou les victoires que Pompée avoit remportées fur les Pirates. Mais il eft reconnu que, dans les médailles, fur-tout dans les médailles grecques, le type ou symbole du navire défigne généralement qu'elles ont été frappées dans des villes maritimes; & Vaillant en convient lui-même en parlant d'une médaille de la ville de Dora qui contient un type femblable. Auffi le trouve-t-on fur celles de prefque toutes les autres

villes maritimes de Syrie, notamment fur celles de Tyr, de Sidon, d'Arade, de Béryte, de Tripoli, d'Afcalon & d'Agrippias appellée auparavant Anthedon. Il ne paroît pas au contraire que ce fymbole ait été employé fur aucune medaille des villes fituées dans l'intérieur du continent.

De ces observations il résulte que les médailles en question doivent être d'une ville du nom de Gadara, autre que celle qui étoit fituée dans la Pérée. Or Etienne de Byzance rapporte qu'outre celle-ci, il y en avoit auffi une appellée Gadara dans la Palestine; & Strabon, dont le témoignage prévaut à tout autre, parlant des villes maritimes de Palestine, fait mention d'une contrée particuliere appellée Gadaride, dont les Juifs s'étoient emparés, & tout de fuite des villes d'Azot & d'Afcalon. Comme dans les contrées particulieres, il y a toujours des villes qui en prennent le nom, ou qui leur donnent le leur; il n'est pas à douter que la Gadaride n'en contînt une qui étoit apparemment la Gadara dont parle Etienne de Byzance. Cafaubon dans fes Commentaires fur Strabon, & plufieurs autres Ecrivains à fon exemple font voir & foutiennent que cette

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