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fignifieroit des jeux appellés du nom de Marc-Aurele, peut auffi, en le joignant avec le mot fuivant ΑΝΤΩΝΙΝΙΑΝΑ, ne défigner que les jeux inftitués en l'honneur de Caracalla qui étoit appellé Marc-Aurele Antonin. Quoi qu'il en foit, on ne connoît aucune autre médaille où il foit fait mention ni de jeux appellés ArPHAIA, ni de jeux appellés ANTONINIANA. Il y a feulement des médailles de quelques villes qui en ont fait représenter en l'honneur de Caracalla fous le fimple nom d'ANTONINIANA.

ADDITION.

ΑΥΡΗΛΙΑ

LES ÉDITEU DITEURS de ce Recueil ayant encore demandé à l'Auteur deux médailles pour les Vignettes des deux Tables; il les leur a fournies, & il leur a donné en même temps les explications fui

vantes.

VIGNETTE de la premiere Table, page 265.

IL Y A deux ou trois ans qu'on découvrit, à quelques pieds en terre dans un chemin creux aux environs de Breft en Bretagne, des vafes de terre cuite remplis de médailles de bas argent, lefquelles, au nombre de vingt à trente mille, étoient des Empe reurs qui ont régné depuis Sévere-Alexandre jusqu'à Poftume. Parmi ces médailles, celle d'Auguste insérée dans la premiere Vignette s'eft trouvée avec plufieurs autres communes de différents Empereurs Peuples & Villes. III. Partie.

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dont les têtes représentées d'un côté, font accompagnées de leur nom avec le titre de DIVVS; & qui ont de l'autre côté pour légende CONSECRATIO & pour type, foit un aigle, foit un autel. Les Antiquaires qui ont parlé de ces fortes de médailles, lesquelles fe reffemblent toutes par leurs types & par leur fabrique, ont jugé qu'elles avoient été frappées fous le regne de Gallien ; & qu'il avoit voulu apparemment renouveller & perpétuer par ce moyen la mémoire des Empereurs fes prédéceffeurs qui, par leur confécration, avoient été mis au rang des Dieux. Outre qu'elles font affez semblables par leur forme, leur matiere & leur fabrique, aux médailles de Gallien en argent; on en connoît quelques-unes en or, lefquelles au revers de fa tête repréfentent celle d'Augufte avec la légende DEO AVGVSTO. C'eft fur ce fondement que les Antiquaires ont référé unanimement au regne de cet Empereur la fabrication de toutes les médailles de cette forte. Mais on jugera qu'elles ont été plutôt frappées fous le regne de Trébonien-Galle, fi l'on trouve les obfervations fuivantes bien fondées.

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Il y a tout lieu de préfumer que la médaille d'argent d'Augufte dont il s'agit, qui représente fa tête radiée avec la légende DIVO AVGVSTO étoit destinée pour avoir au revers le type d'un aigle ou d'un autel, & la légende CONSECRATIO, ainfi que plufieurs autres médailles que l'on a de cette efpece; & il eft évident que le type qui s'y voit d'un temple avec la légende IVNONI MARTIALI, provient d'un

coin qui avoit une autre deftination, & qui n'a été appliqué à cette médaille que par une méprise de l'ouvrier monnétaire.

Cette méprise dont on ne manque pas d'exemples, ne peut avoir été faite que dans un temps où l'on fabriquoit des médailles avec le type & la légende du revers en question. Dans la très-grande quantité qui nous en refte de Gallien, comme il n'y en a aucune qui ait un pareil revers, il en résulte que la fabrication de la préfente médaille n'eft pas de fon regne, mais de celui de Trébonien-Galle & de Volufien fon fils, parce que ces deux Empereurs font les feuls dont on connoiffe des médailles avec ce revers (*). Or fi cette médaille eft de leur regne, comme il femble qu'il n'y ait pas lieu d'en douter, on peut en inférer que c'eft auffi dans le même temps qu'ont été frappées toutes les autres médailles de même fabrique qui repréfentent d'un côté des têtes d'Empereurs avec le titre de DIVVS, & qui ont de l'autre côté CONSECRATIO, avec un aigle ou un autel.

Quant au motif qui peut avoir engagé TrébonienGalle à faire fabriquer cette efpece de médailles, l'Hiftoire nous apprend que durant tout fon regne qui fut de deux ans, fuivant les uns, & de trois ans, fuivant les autres, la pefte qui avoit commencé fous Trajan-Dece, ne ceffa point en Italie, & qu'occupé

(*) On connoît auffi une médaille | d'Hoftilien qui a le même revers, laquelle confirme le fentiment qu'on propofe plutôt qu'elle ne le contrarie. On fait qu'Hoftilien, fils de Trajan-Dece,

fut affocié à l'Empire par TrébonienGalle, & qu'il ne régna avec lui que très-peu de temps. Quelques Auteurs ont même rapporté qu'il mourut de la pefte..

des moyens de l'arrêter, il employa entre autres celui des facrifices qu'il ordonna dans toutes les provinces de l'Empire. Il invoqua tous les Dieux généralement; de forte qu'on peut juger que regardant comme tels les Empereurs ses prédéceffeurs qui avoient été déifiés après leur mort; & voulant que les peuples les invoquaffent de même,il fit frapper pour cela ces médailles qui renouvelloient la mémoire de leur confécration.

VIGNETTE de la feconde Table.

LE MEDAILLON de Trébonien-Galle qui eft ici rapporté, représente au revers la figure d'Apollon debout fur des roches élevées en forme de montagne, tenant d'une main un grand rameau d'olivier, & de l'autre main un arc détendu. On lit dans le champ à ARNA. droite ARN, & à gauche ASI. Un pareil médaillon proASISIUM. venant du cabinet de Polazzi de Bologne a été décrit

par Vaillant, & d'après lui par Banduri. Ils n'ont rien dit ni l'un ni l'autre du type, ni de la légende qu'il contient. Mezzabarbe a auffi rapporté une médaille semblable fans en marquer le module, & il l'a rangée parmi les médailles de colonies, comme fi ARN. ASI. étoit un nom de colonie. On n'a point connoiffance que cette légende ait été expliquée par aucun Antiquaire, ni qu'on ait découvert à quelle occafion les médailles de cette efpece peuvent avoir été frappées. On ne prétend point que l'interprétation qui va en être donnée, foit tout-à-fait sûre; il fuffit qu'on ne la trouve pas deftituée de fondement. On pense donc

que la légende ARN. ASI. Contient le commencement de deux noms de villes d'Ombrie, favoir, Arna & Afifium qui étoient voifines, & qui avoient fait ériger à frais communs la figure d'Apollon fur un lieu élevé, pour qu'il pût être vu au loin, & invoqué par tous les peuples des environs. Il a été parlé dans l'article précédent de la contagion qui régnoit en Italie du temps de Trébonien-Galle, & des ordres qu'il avoit donnés dans toutes les provinces de l'Empire pour qu'on y offrît des facrifices à tous les Dieux. Il n'y a pas lieu de douter que les peuples & les villes ne fiffent alors des vœux à ceux des Dieux pour lesquels ils avoient le plus de vénération, & dont ils espéroient le plus de fecours; & l'on conçoit aisément qu'ils implorerent fur-tout Apollon qui étoit regardé particuliérement comme un Dieu fecourable & falutaire, qu'on invoquoit même fous le nom de Médecin, lui attribuant d'avoir inventé la compofition des remedes fpécifiques pour les différentes maladies. C'est fans doute à la même occafion, & pour le même objet que furent frappées plufieurs autres médailles que l'on a de Trébonien-Galle, fur lefquelles on voit Apollon figuré à peu-près de la même façon avec la légende APOLLINI SALUTARI. La différence confifte feulement en ce que dans le médaillon, la figure du Dieu eft placée fur le fommet d'une montagne, & paroît avoir été d'une forme coloffale. Elle fut vraifemblablement regardée comme un monument affez confidérable pour mériter d'être représentée fur des médaillons en l'honneur des villes d'Arna & d'Afifium

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