Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[merged small][merged small][ocr errors]

APPREST, terme de Peintre fur verre. Sçavoir l'appreft des couleurs, ce n'eft pas fçavoir les apprêter pour les employer, c'eft fçavoir les appliquer & colorier fur le verre. APPRÊTEUR. C'est celui qui peint fur le verre. APPROCHER à la pointe, à la double pointe, au cifeau, termes de Sculpteurs qui fignifient diveries manieres de travailler le marbre lorfqu'on fait quelques figures. V. POINTE. APPROCHER les objets, terme de Peinture qui fignifie faire paroître fur le devant du tableau certains objets, au moyen des ombres & des jours ménagés de façon à en faire paroitre d'autres bien éloignés dans le fond du tableau. Tout cela n'est qu'un effet de la fcience de la dégradation des objets, & cette dégradation même eft auffi un effet d'une perspective bien obfervée.

APPUI - MAIN, petit bâton ou baguette de trois ou quatre pieds de long, garni ordinairement par un bout, ou d'une petite boule

d'yvoire, ou d'une efpece de petit bourlet. Les Peintres s'en fervent, en tenant un bout avec la main dont ils tiennent la palette, & appuyant deflus la main dont ils tiennent le pinceau, pendant que le bout garni appuie fur la toile qu'il peint. On l'appelle auffi Baguette. AFRÈS (d'), faire d'après, en terme de Peinture, veut dire copier, travailler d'après les bons Maitres; deffiner d'après l'antique, d'après la Boffe, d'après nature, d'après Raphaël; colorier d'après le Titien; peindre d'après le Correge, d'après les Caraches, &c.

APRÈS-BEAU (d'), terme de Peinture qui fe dit de la copie d'un tableau, ou d'un deffein original, & bien peint dans toutes fes parties. Un Peintre entrainé par les belles idées que lui préfente une copie, la répute fouvent original, & ne s'embarrafie gueres qu'elle ne le foit pas; il l'eftime autant quand il ne connoit pas l'original, & quand elle vient d'après-beau. il faut pourtant avouer qu'une copie, quelque belle qu'elle foit, eit toujours copie, & n'a jamais la touche, ni l'ef prit de l'original, quoiqu'elle femble en rendre exacte

ment la pensée.
APREST (Peinture d').
Voyez PEINTURE fur le

verre:

ARCEAUX, ornemens de fculpture, compofés de filets contournés en façon de treffles: on en fait ufage fur-tout au talon des corniches corinthiennes & compolites. Daviler.

ARRANGEMENT, terme de Graveurs, qui fe dit des tailles. Il eft de deux fortes, le libre & le fervile. Le premier eft celui qui n'eft point affujetti à une fymmétrie ou une fuite de tailles trop uniformes, & dirigées dans le même fens; tel eft le brut pittorefque. Le fervile eft celui d'un Graveur qui, trop rigide obfervateur des préceptes & des régles, ne fçait pas s'en écarter, quand le fujet l'exige, pour produire un bon effet. Voyez TAILLE.

ARRESTE, on dit un deffein arrêté, pour dire fini, achevé, c'eft en quoi il differe du croquis. Voyez fini,

terminé.

ARRONDIR une figure, foit de Sculpture, foit de Peinture c'eft lui donner du relief, & faire que tous les membres paroiffent avoir tout l'arrondiffement qu'ils ont dans le réel de la na

turé en peinture ce font les clairs & les ombres, particulierement les tournans, qui produifent cet effet.

ARTICULATION, terme de Peinture qui comme dans l'Anatomie fignifie l'endroit où les og font attachés les uns aux autres. C'eft dans ces parties où le Peintre fait voir fon habileté dans la science du deffein & de l'anatomie.

ARTICULER en termes de Peinture & de Sculpture, fignifie le même que prononcer, dont voyez l'article.

ARTIFICIELLE. On diftingue dans les objets deux couleurs, la naturelle, & l'artificielle on trouve dans l'article Couleur ce qu'on entend par ces ter

mes.

ARTISTEMENT; une chofe faite artiftement, c'eftà-dire avec efprit, science & pratique.

ASPRE en terme de Peinture, fignifie plus prononcé & plus marqué que l'on ne peint ordinairement. Les folides & opacorps ques peints fur des champs lumineux & tranfparens, comme le ciel, & les eaux & toute autre chofe vague,

[ocr errors]

doivent ê re plus afpres & plus marqués que ce qui les entoure, afin qu'étant plus forts par le clair obfcur, ils confervent leur folidité, & que les fonds s'en éloignent.

ASSIETTE pofition naturelle d'une figure, ou autre objet d'un tableau. Ce terme fe prend auffi pour l'endroit du plan fur lequel l'objet eft pofé. On l'appelle auffi baze.

ASSOURDIR, terme de Graveurs; adoucir, diminuer la force d'un trait, d'une taille, d'un reflet; le rendre moins dur, & plus agréable à l'œil.

ATELIER, lieu où travaille un Peintre, un Sculpteur. V. PEINTRE, PEIN

TURE.

ATTACHE, endroit du corps des animaux où font les jointures des membres. C'est la même chofe qu'emmanchement.

Les attaches des diverfes parties dans tous les âges, ne font point ou peu fufceptibles d'être chargées de graiffe, & feulement par ce qui eft décidément néceffaire pour lier les chairs; enforte que la peau qui les couvre, fe trouve alors beaucoup plus près des os que dans les parties char

[blocks in formation]

Il en réfulte que telle attache qui fait une élévation dans un corps mâle entierement formé, ainfi que nous le voyons aux épaules, aux coudes, aux poignets, aux phalanges des doigts, & toutes autres attaches, ne font point chez les enfans des élévations, mais des creux..

Le Peintre fans 'outrer la matiere, comme la nature l'eft quelquefois, doit ménager la molefle & la rondeur par des légers méplats, & lailler paroître imperceptiblement les malles géné rales des principaux mufcles. L'Albane, Paul Veronefe, Rubens, PietreTefte, & en Sculpture François Flamand & Puget, ont excellé dans ce genre. ATTITUDE; terme de

Peinture

Peinture & de Sculpture: action & pofture où l'on met les figures que l'on repréfente. L'attitude dépend du deffein. Les Anciens ont recherché autant qu'ils ont pu tout ce qui contribue à former un beau corps, auffi ont-ils fcrupuleusement & très - exactement recherché ce qui fait à la beauté des belles attitudes. Ils ont pour cela donné à leurs figures, des membres grands, nourris, enforte que ceux de devant contraftent les autres qui vont en arriere, & tous également balancés fur leur centre: c'est donc dans le goût antique que l'on doit choisir une attitude. Le moyen de les rendre belles eft de prendre les plus fimples, les plus nobles, felon le fujet, les plus variées, les plus expreffives & les plus naturelles: cette beauté dépend auffi de la balance & de la pondération du corps. Léonard de Vinci a parfaitement bien traité cette matiere dans les chap. 181 & fuiv. de fon Art de la Peinture. Paul Lomaffe a dit auffi de fort bonnes chofes dans le fien.

ATTITUDE, pofition des figures avec les geftes & la contenance qu'elles doivent avoir pour exprimer l'ac

tion que le Peintre a deffein de mettre fous les yeux du fpectateur. Les attitudes doivent être variées, naturelles, & fans affectations; elles doivent auffi fe contrafter fans fymmétrie & fans exagération.

ATTRAPER en terme de Peinture, fe dit de la reffemblance du visage & de l'attitude des perfonnes que l'on peint. On dit, ce Peintre attrape bien la ref femblance; ce Graveur a parfaitement attrapé l'air de tête, les délicateffes & le caractere des figures de ce tableau.

AVANCER, terme de Peinture qui fe dit des couleurs fieres & brillantes qui femblent faire avancer les objets fur le plan du tableau. Le blanc pur avance ou recule indifféremment; il s'approche avec du brun, & s'éloigne fans lui. Le blanc peut fubfifter fur le devant du tableau, & y être employé tout pur; la quef-. tion eft de fçavoir s'il peut également fubfifter & être placé de la même forte fur le derriere, la lumiere étant univerfelle, & les figures fuppofées dans une campagne. Dufresnoy conclut affirmativement, parce qu'il n'y a rien qui participe plus P. B

de la lumiere que le blanc. En Peinture la lumiere & le blanc ne font quafi que la même chofe : le Titien, Paul Veronefe & tous ceux qui ont le mieux entendu les lumieres, l'ont obfervé ainfi. Ce précepte est confirmé par l'ufage des Payfagiftes. Il eft vrai que l'on fe fert du blanc pour rendre les objets plus fenfibles par l'oppofition du brun qui doit l'accompagner, & qui le re tient comme malgré lui, foit que ce brun lui ferve de fond, foit qu'il lui foit attaché. Si l'on veut, par exemple, faire un cheval blanc fur les premieres lignes du tableau, il faut ab folument ou que le fond en foit d'un brun temperé, & affez large, ou que les harnois en foient de couleurs très-fenfibles, ou enfin qu'il y ait deffus une figure dont les ombres & la couleur le retiennent fur le devant. Il n'y a rien qui s'approche davantage que le noir pur, car c'eft la couleur la plus fenfible & la plus terreftre. Mais foit le blanc, foit le noir, on aura toujours un bon effet quand on les employera avec art & prudence: car le noir fans cela, au lieu d'avancer ou d'approcher fur le devant, ce

qui eft la même chose, ne fait que des trous. On doit donc les employer avec ménagement, particulierement dans les tournans, fi l'on veut débrouiller les masses, & que les diftances d'enfoncement le faffent remarquer du premier coup d'œil.

AVANTAGEUX, ce qui eft favorable pour l'exécution & pour l'effet. Le jour le plus avantageux pour les Peintres & les Graveurs, eft celui du Nord à cause de fon égalité, & n'étant point troublé par la variété fucceffive de lumieres & d'ombres que caufent les nuages en paffant devant le foleil. Il eft vrai qu'on obvie à cet inconvénient par des ftores & des chaffis de papier huilé; mais ils font quelquefois fujets à trop intercepter la lumiere, ou à fournir des jours louches. Le jour le plus avantageux eft auffi celui qui vient de haut, & non pas celui qui frappe l'ouvrage, & le modele horizontalement. Les ombres en deviennent plus fortes, plus marquées & plus favorables; & les clairs en font moins durs.

[blocks in formation]
« AnteriorContinuar »